Site militaires du Mont Bataille

SITES ENTRE ROYA ET NERVIA


Mise à jour novembre 2015

Dans la guerre de succession d’Autriche, la République de Gênes a fini par s'allier aux gallispans à partir de Novembre 1744. Ces ouvrages ont été décrits par le général Garnier () page 43.

Son texte est le suivant:

« En 1743 les ennemis étaient retranchés sur cette chaîne ; leur gauche s'appuyait à un petit fort construit sur le mont saint Jacques, un deuxième petit fort et deux  redoutes au bas du mont Rouverie, un troisième sur le mont Fontana, cinq redoutes à mi-côte en descendant au vallon de Fouillaret, qui va aboutir en face de la Bévéra, un quatrième sur Arcania ou Cariès, un cinquième fortin sur Terra Bianca, un sixième sur Tramontina et un septième sur le Mont Lorisette.

Du cinquième au sixième fortin il y avait sur la crête huit redans et du sixième au septième, il y en avait sept, plus une redoute au-dessus du hameau le Truc et cinq autres dans le vallon de Via qui descend en face du passage de Strafarce. Cinq autres redans furent aussi construits sur le mont Abeille, une redoute aux barrancons de la Colombine et de Forcoin »

Les noms de certains lieudits ne figurent pas sur les cartes ou bien ont pu changer depuis le XVIIIème siècle cependant certains ont été repérés sur la carte au 1/50000 Michelin N° 195 et pour les quatre derniers sur la carte  au 1/25000 3841 OT TOP 25.

Le vallon de Fouillaret est peut-être celui qui prend naissance à la chapelle Madona delle neve au nord-ouest de Camporosso sur la Nervia.

Le mont Rouverie est peut-être le sommet au nord-est de Roverino sur la Roya (cote 475 ?)

Le hameau le Truc (Trucco) se trouve dans la Roya à 7 kilomètres au nord de Vintimille environ.

La cime de Tramontina se trouve au nord-ouest de Dolceacqua. Elle est sur la même ligne de crête que les trois autres emplacements suivants.

Le mont Abeille ou Abeglio se trouve côté italien sur la crête qui domine au nord le ruisseau de Barbaira lequel passe à Rocchetta Nervina et se jette dans la Nervia un peu en amont de  Dolceacqua. (voir ci-dessous)

Le mont Colombin se trouve sur  la crête frontière entre la France et l'Italie au sud-est de Libre.

Le mont Forquin est situé un peu à l'ouest de la crête frontière côté français au sud-est de Breil sur Roya.

Tous les emplacements précédents sont reliés par une petite route prolongée à partir du col situé entre la cima Tramontina et le monte Abeglio par une piste.

La tête d'Alpe se trouve sur la crête frontière exactement à l'est de Breil sur Roya.

Suit, page 47, la description des redoutes Marte, le Fel, Colle Ardente et la Saccarello.

 

La cime de Marta ou mont Vaquet et le balcon de Marta un peu plus au sud dominent le vallon de Groa qui rejoint la Roya un peu au nord de Bergue supérieur.

Le col de L'Afel nommé le Fel par Garnier se trouve légèrement au nord de la tête de Nava. Celle-ci se trouve en tête du vallon du Rus sec qui aboutit à la Brigue en passant à Meurgiore au sud-est de la Brigue.

 Le mont de Colle Ardente et au nord  le pas de Colle Ardente dominent le vallon du mont Noir qui aboutit à Notre Dame des Fontaines à l'est de la Brigue.

Le mont Saccarel est sur la crête frontière à l'est de la Brigue et dans ce secteur se trouvent des ouvrages de diverses époques. Il domine le vallon de Polignana qui descend sur la Brigue par Notre Dame des Fontaines. Le pas de Saccarel se trouve légèrement au nord.

Les quatre derniers lieudits cités ont été refortifiés par la suite par les italiens et sont reliés par une route stratégique.

Le manuscrit référence 425 - pages 449 à 458 décrit les chemins et positions entre la Roya et la Nervia en 1747.

Par ailleurs sur le plan de Bourcet vers 1750 apparaissent les fortifications suivantes en allant du sud vers le nord : redoutes sur le mont de Cendrieu, sur le mont Terrebianqua, sur le mont Haudin.

Entre le mont Haudin et le mont de l’Argette en passant par le mont Tramontina, on distingue sur le plan une ligne fortifiée. Elle est notée sur le plan « retranchement des français ». On voit également sur la carte des retranchements ponctuels entre l’Argette et le mont Abeille.

La frontière entre le royaume de Sardaigne et la république de Gênes coupait alors la Roya perpendiculairement un peu au nord de Libre et de Piene.

Sur la carte de Bourcet on peut voir également des positions fortifiées réparties sur les crêtes perpendiculaires à la crête séparant la Roya de la Bévéra, et séparant les différents vallons se jetant dans la Roya depuis le niveau d’Airole jusqu’à la hauteur de Bévéra. Dans un mémoire du 15 septembre 1864, probablement signé par le Lieutenant-Colonel Serré de Rivière, on peut lire en page 5 :

« Positions de le Nervia – Au-delà du Col de Muratone, le faîte se relève à la Cime de l’Arpetta d’où se jetant sur la rive gauche il se dirige entre la Nervia et la Roya vers la mer où il vient aboutir à l’Est de Vintimille. Ce fut sur cette dernière partie que s’établit en 1747 dans la Guerre de la Pragmatique sanction (Guerre de Succession d’Autriche)le Général piémontais baron de Lentrou et qu’il tint en échec  l’armée franco espagnole  commandée par le Maréchal de Belle–Isle qui voulait se porter au secours de Gênes que défendait la Maréchal de Boufflers (1) de Beauregard Mémoire historique sur la Maison de Savoie Tome III page 255 »

Ces fortifications étaient complétées par des positions s’étageant sur les arêtes séparant les vallons se jetant dans la Roya en rive gauche.

Sur la carte de 1763 des archives royales de Turin (), figurent les fortifications du Mont Forquin.

 

Le Monte Abeglio

 

 D’après la carte transfrontalière éditée par la commune de Breil l'ouvrage réalisé à cet endroit pourrait avoir été édifié sur une ancienne enceinte celto ligure (à vérifier).

 

Datation

 

La vallée de la Roya a été longtemps source de conflits, mais si on se reporte à la deuxième moitié du XVIIIème siècle, la frontière entre la République de Gênes au sud et le Royaume de Piémont Sardaigne au nord, se situait dans la partie basse du vallon du Riou, un peu au nord de Pienne et des constructions décrites ci-dessus.

La frontière passait au Mont Forquin sur la  crête entre la Roya et la Nervia

Le coude de la Roya à l’est du sommet de la cote 332 et le Col de l’Arme constituait une très bonne ligne de défense pour un belligérant éventuel situé au sud de cette ligne

Au début du XIXème siècle la République de Gênes a disparu dans la tourmente révolutionnaire.

Après le rattachement de Nice et la Savoie à la France en 1860, la même frontière a séparé la France au nord de l’Italie au sud. Après 1947 la frontière a été déplacée un peu vers le sud et le village de Pienne est devenu français

 

La place forte de Vintimille

 

Elle a été prise et reprise au cours de divers épisodes des combats ;

Un texte mentionne particulièrement les combats de 1747.

Les français s’étaient retirés dans le fort Saint Paul à l’ouest de Vintimille et étaient en mesure de bombarder la ville et les Augustins sur la rive gauche de la Roya.

Une carte ancienne montre les positions  décrites dans cet ouvrage (voir plan)

 

 

Bibliographie

 

Cachiardy de Montfleury Ph. - Bonaparte à Breil et à Saorge - Nice Historique Octobre décembre 1969

Garnier (général P.) - Mémoire local et militaire sur le département des Alpes Maritimes, probablement écrit autour de 1810 car dédié à Napoléon 1er, imprimé en 1888. Bibliothèque de Cessole à  Nice

Langeron (marquis de) - Mémoire pour servir à l'histoire de la guerre de 1741 par Monsieur le marquis de Langeron maréchal de camp et armées du Roy. Campagne de 1747 1ère partie - 1759 -Bibliothèque nationale  NAF 363

Langeron (marquis de) - Mémoire pour servir à l'histoire de la guerre de 1741 par Monsieur le marquis de Langeron maréchal de camp et armées du Roy - Guerre en Piémont - Campagne de 1747 2ème partie - 1759 - Bibliothèque nationale  NAF 36

Langeron (marquis de) Mémoire pour servir à l'histoire de la guerre de 1741 par Monsieur le marquis de Langeron maréchal de camp et armées du Roy.- Guerre en Piémont - Campagne de 1748 - 1759 - Bibliothèque nationale  NAF 365

Wagner E., Capitaine – Mémoire sur la reconnaissance des hauteurs entre la Vésubie et la Roya occupées par les armées française et austro-sarde en 1792, 1793 et 1794