MASSENA SAUT DES FRANCAIS SELON HAWKINS

 

 

P. 200 -

 

Le Saut des Français commémore le revers des troupes françaises de Masséna.

Ci contre de gauche à droite:

Arche de Levens,

Monumnet de Masséna au Col de Villefranche

Plan du Saut des Français

Nice et le Comté de Nice sont pleins de traces de « l’enfant chéri de la victoire »

Né à Levens, le petit garçon juif aux yeux noirs (voir note 1), a commencé sa vie comme apprenti et entendait la finir comme Maitre d’escrime. Il a connu une étrange destinée. Il a développé des qualités étrangères à sa race. Il avait des capacités militaires innées et une cruauté dont le Duc de Wellington en référence à sa retraite a dit « qu’il avait rarement été égalé mais jamais été heureusement surpassé quand il retourna à sa nature humaine »

Il mourut riche. Quand il laissa son commandement à Marmont et se retira à Bordeaux. Il prit avec lui 800.000 dollars mais sa vie a été abrégée par la débauche et on ne peut oublier que courageux comme il était, il n’a jamais eu à cœur d’être loyal soit à l’Empereur soit aux Bourbons. Il y a un endroit près des Quatre Chemins de la route de Gênes où les Niçois aiment montrer l’endroit du petit déjeuner du Maréchal, de même que les vençois montrent la maison où il a vécu et l’endroit où il a entrainé ses volontaires.

Mais le Saut des Français est lié à une histoire moins plaisante. En 1792 Masséna dirigeait une Division chargée de tenir la vallée de Lantosque. Il avait avec lui les Commissaires Férus et Baudoin et ces trois jeunes républicains n’épargnèrent à leurs camarades ni réquisitions ni visites domiciliaires. Ainsi leurs noms furent ils craints et hais à travers toute la région, et nulle part plus intensément qu’à Levens qui avait eu l’honneur de donner naissance au futur Maréchal.

Le château des Rainaldi fut saccagé, les bêtes et les troupeaux furent enlevés et les habitants furent terrifiés quand l’apparition de six mille autrichiens au Col de Fenêtre les délivra de ces exactions. Mais ces premiers excès menèrent à une résistance obstinée à la suprématie française et du fait de la résistance des Alpes Maritimes, elles furent la scène de nombreux mouvements stratégiques exécutés trop souvent en dépit d’importantes chutes de neige et d’un grand besoin s’approvisionnement.

Au Saut des Français, quelques républicains furent précipités dans la Vésubie par les habitants qu’ils avaient longtemps harcelés et mal traités. Les habitants de Levens et Saint Blaise ne purent cacher leur satisfaction quand Masséna du fait de la jalousie de son rival Anselme prit le chemin de la prison de Nice (Voir note 2) pas très loin du quai qui porte maintenant son nom. Sur le lieu de naissance du Maréchal à Levens, Mr Harris dit « il se trouve sur un plateau commandant très bien le bassin du Var et il est aisé de comprendre que ce fut une position militaire importante. Il ne reste rien de ses fortifications excepté deux arches mais leur destruction est d’une date antérieure à l’époque révolutionnaire, quand Charles Emmanuel Duc de Savoie les détruisit en 1622. De Levens à Nice la descente prend un peu plus d deux heures »

 

Note 1 – L’homme d’état britannique Disraeli a affirmé que Masséna était l’anagramme de Manassé et que la famille était d’origine juive. Mais Masséna est né à Nice le 6 mai 1758 et a été baptisé deux jours plus tard à la cathédrale Sainte Réparate. Il a passé sa petite enfance à Levens

 

Note 2 – Il n’a pas été possible pour l’instant de connaitre les sources de Charlotte Hawkins Dempster souvent bien informée. Un certain nombre de détails de sa description sont communément admis. Mais l’épisode de l’emprisonnement éventuel de Masséna à Nice par Anselme n’est pas mentionné habituellement dans son historique

 

Bibliographie

 

Charlotte Louisa Hawkins Dempster - The Maritime Alps and their seabord

Longmans Green and Co – London 1885