Site militaires du Mont Bataille

SITES MILITAIRES DE NICE EST, VILLEFRANCHE SUR MER 06230


mise à jour aout 2023

Les sites décrits dans ce fichier datent essentiellement de la guerre de succession d’Autriche

Les coordonnées précédées de (P) ont été relevées par GPS et sont dans le système Lambert III.

La carte ci jointe extraite de "Voyage pittoresque dans le Comté de Nice et les Alpes Maritimes du XVIIIème au XIXème siècle, éditions Academia Nissarda établie par A Beaumont (dessinateur graveur, Cornelius Apostol (aquarelliste) en 1787 montre un certain nombre de positions vraisemblablement pendant les opérations de 1744

 

Cassine Thaon Nice


 Une cassine était une ferme fortifiée. Celle-ci se trouvait  chemin  de fort Thaon au croisement de la moyenne corniche et du chemin du mont Alban, ancien chemin de Villefranche

Marguerite et Roger Isnard (8) page 130 ont écrit un intéressant article à son sujet. Une plaque a été apposée en 1876 par un des descendants de Guillaume Thaon pour commémorer le fait d'armes qui a eu lieu à cet endroit dans la nuit du 19 au 20 avril 1744.

Le texte italien est le suivant :

"Dalle mure di questo castello valorosamente combattendo il 20 aprile 1744 Guglielmo Thaon con sedici veterani piemontese e pocche villici otenne da piu che seicenti granatieri spagnuoli  libera e onorat uscita meravigliando il nemico di tanto eroismo.

Il cav. Luigi Thaon maggiore nell esercito italiano ad onore della patria della famiglia ad esempio dei posteri pose questa memoria il 20 aprile 1876".

La traduction est la suivante :" Des murs de ce château en combattant valeureusement le 20 avril 1744 Guglielme Thaon avec seize vétérans et peu de ...obtint de plus de six cents grenadiers espagnols libre et honorable sortie émerveillant l'ennemi de tant d’héroïsme. Le chevalier Luigi Thaon major dans l’armée italienne en l'honneur de la patrie de sa famille comme exemple pour la postérité apposa ce mémorial le 20 avril 1876.

 Cette cassine a été refortifiée en 1792 sur les ordres du comte Pinto colonel de la légion des campements (austro-sardes)  "il avait prescrit de construire un mur crénelé autour de la villa Thaon, poste avantageux sur la route de Nice à Villefranche".

Cette  cassine modifiée existe toujours près du jardin du Castel des deux rois. Il s’agit de la fondation de Bellet, bureau d’aide sociale de la ville de Nice, au 10 avenue Banco.

Fort du Mont Alban  Nice


            

L'historique de ce fort ne fait pas partie de cette étude. Signalons un texte de Luc Thévenon (12) pages 28 et suivantes, mais il ne parle pas des tribulations de l’ouvrage au XVIIIème siècle

Pendant les campagnes de 1744 à 1747 il a été occupé par les divers belligérants.

Il a été attaqué par les gallispans et pris le 25 avril 1744. Il a été occupé par les gallispans et pris par les austro-sardes le 30 octobre 1746 puis réoccupé par les gallispans le 5 juin  1747. Sa destruction a été envisagée à plusieurs reprises.

On voit encore sur le terrain un système de protection extérieure qui figure aussi sur le plan au 1/5000ème de 1972, mais il est difficile de faire une reconnaissance complète du fait du maquis dense qu’il faudrait débroussailler.

En 1744 selon Morris, avait été exécutée « autour du mont Alban une ligne continue s'appuyant à gauche aux pentes abruptes et aux escarpements, formant une barrière continue depuis le fort jusqu'au Lazaret de Villefranche. »

Sur la carte au 1/5000ème du mont Alban de 1972, on voit des lignes brisées au sud et au sud est du fort.

Il s'agit de murs assez larges (jusqu'à 1,50 m) avec des parements extérieurs et intérieurs soignés et du remplissage. Certaines parties ont encore plus d'un mètre de haut. Plusieurs portions ont été reconnues.

1 - celle qui se trouve de part et d'autre de la route d’accès au fort qu'on peut repérer facilement par un petit mur de 3 mètres de long côté est de la route. Il semble que ce mur ait été doté d'un fossé du côté extérieur de 2m de large peut-être mais en grande partie rempli par des chutes de pierres provenant du mur et des détritus. Ce serait la défense la plus extérieure. A une quarantaine de mètres au nord se trouve une autre ligne de défense complexe reconnue partiellement.

2- au sud est du fort la partie qui se trouve de part et d'autre du chemin d’accès au fort sur le côté est depuis la montée saint Estève. A la traversée du chemin il semble qu'un aménagement a été prévu dans le rocher côté amont du chemin pour un poste de garde. Ce passage était fermé par une porte. Les autres restes de ce mur sont dans le maquis et difficiles à explorer. Le mur de défense se prolongeait probablement le long de la falaise vers le sud.

Sur la carte des environs de Nice de 1800 on distingue bien l'ensemble des défenses extérieures du mont Alban dont la partie sud et sud-est figure sur le plan au 1/5000ème.

Les défenses extérieures apparaissent sur plusieurs plans du XVIIIème siècle, avec une série de positions tournées vers Nice. La route d’accès actuelle au fort a probablement repris l’assiette de l’ancien chemin. Sur le plan 17 Fi 12030, (voir croquis) on voit des antennes partant de ce chemin vers l’ouest pour desservir les positions dirigées vers Nice, mais les vestiges d’emplacements de batteries ont probablement été détruits par lé création de la piste créée entre le fort et la station radio électrique en bordure du plateau côté ouest. Sur la piste qui va du fort aux antennes vers le sud on ne distingue pas de vestiges exploitables

Fortifications de Villefranche sur mer

 


La position principale était la citadelle avec les défenses de la darse. Il y avait aussi un bastion où se situe maintenant la gare martitime. Ce bastion a fait l’objet notamment d’un tableau de Charles Labor au XIXème siècle ( ref JM Bessi Sourgentin N° 256) De l’autre coté de la rade Il y avait probablement une position de défense à côté de la plage de Passable selon la carte de A Beaumont montrée ci-dessus. Sur cette carte on voit qu’il y avait des défenses continues entre le fort du Mont Alban et le fort Mathiews (mont Boron)

 

Un ancien bastion a été incorporé dans une maison boulevard Napoléon III vers l'extrémité nord de la vieille ville

Le Mont des Mignons - NIce


Il s’agit du contrefort du mont Gros séparé de celui-ci par un collet où passe la grande Corniche (x=999.6, y=3170, z=200) Il est mentionné sur la carte 01 Fi 041/1 ADAM. La chapelle saint Hubert se trouve à l'ouest. Depuis le Paillon deux chemins l'enserrent : celui du mont des Mignons et celui de saint Charles qui sont prolongés par le chemin du mont Gros

Batterie saint Aubert ou la Colle du mont Gros. Voir Brétaudeau (2) page 411. Construction de forme parallélogramme irrégulier en bordure d'à pic au sud-ouest selon un mémoire de 1852. Il s'agit probablement du mont des Mignons, car sur la carte de Villaret (13), on voit que le mont des Mignons est détaché du mont Gros et qu'une chapelle saint Hubert se trouve à l'ouest. Y a-t-il correspondance entre Saint Aubert et Saint Hubert ? Dans ce cas cet ouvrage aurait été détruit au moment de l’aménagement des batteries.

Henri Geist (), page 54, a également consacré un article au Mont des Mignons.

A propos de ce nom voir également: note sur certaines troupes engagées au XVIIIème siècle

Le vallon de Malgarach


Il s’agit du vallon qui part du col des quatre chemins vers la Trinité.

Il était signalé à l’époque deux flèches pour contrôler ce vallon mais étant donné l’urbanisation, il y a peu de chances de les retrouver.

Batteries du col de Villefranche


Dans certains documents on donne le nom de col de l'Anima au col de Villefranche, et on parle de chapelle des âmes. Le nom de Anima  vient-il de cette chapelle ?

Les trois batteries dites Blanche, de l'Anima et de Limpia, étaient au nord du col de Villefranche peut-être au dessus du chemin du mont Alban et du boulevard des deux corniches. Près de cet endroit se trouvait une chapelle saint Jacques selon un plan de P. Canestrier , plan des années 1930 , mais qui semble repris sur des sources anciennes. Un peu plus bas vers l'ouest se trouvait une chapelle madone des Anges également parfois citée ; la cassine Noielli était entre les batteries Blanche et de l'Anima.

L’Observatoire


Sur certains plans anciens on voit des emplacements de batterie mais les lieux ont été bouleversés par la construction de l’observatoire

Le mont Vinaigrier


 

Il a été lui aussi fortifié, mais dans la partie nord dominant le col des quatre chemins, l’urbanisation rend difficiles les observations

Cependant suer la carte au 1/5000ème de 1972 on distingue des murs qui pourraient être des restes de fortifications.

Le plateau de Cairons - Villefranche


Le plateau de Cairons d’après de Vault cité par Cappatti (5) page 19 a été fortifié pour battre la route de Beaulieu à saint Jean en 1744. Ce plateau est situé sur les hauteurs de Beaulieu où se trouve maintenant un réservoir de  la Compagnie des Eaux un peu au dessus de la chapelle de la Madone Noire. Il est bordé par la route dite du col de Caire lequel est situé dans la propriété Léopolda.

La tour de Boze - Beaulieu

C’était le point le plus à l’est du camp retranché sur la côte au débouché du vallon de la Murta à Beaulieu qui constituait par lui-même un défense naturelle (x=1003.2, y=3167.9, z=006) Cette tour située à l’emplacement du parking de la mairie de Beaulieu a fait l’objet d’une étude détaillée par A .Cane. Elle figure sur de nombreux plans anciens. Sur un plan de P. Canestrier, elle est dénommée « tour de Bosio ». 

Ouvrages  du mont Leuze - Villefranche


Sur le plan de Bourcet du XVIIIème siècle, on peut lire « mont Leuza ou de Pial ou de Limaçon. »

Près de la tour des télécommunications on peut observer des restes de murs en bordure du pré (doline ?). Leur forme avec redans parait correspondre à des fortifications du XVIIIème siècle. Voir plan Ce pourraient être les murs nommés M5  dont l’extrémité ouest se trouve à (P)x=1001.447, y=3170.110, z=554 et M6 de la planche 398 de G. Brétaudeau (2), dont l’extrémité est se trouve au point (P) x= 1001.481, y=3170.023, z=552, près de la borne 5 de délimitation de communes

En bordure du pré en contrebas de  ces murs on peut voir un puits ou bassin carré de 2m de côté environ en partie taillé dans le rocher dont l’usage n’a pu être expliqué (P) x=1001.458, y=3170.061, z=512. De l’autre côté du pré subsistent deux fonds de cabane près de deux grottes fermées.(P) x=1001.621, y=3170.076, z=514

Au sommet du Mont Leuze près du repère géodésique un mur sur le côté nord est pourrait avoir été un poste d’observation. Il s’agit de l’angle nord est du point nommé PF Sur de la planche 397 de G. Brétaudeau (2). A deux mètres à l’ouest de ce mur se trouve la borne 7.

Sur les pentes nord est du signal on voit des morceaux de mur et derrière ceux-ci un système de tranchées.

Le camp du limaçon


Le marquis de Saint Simon selon  Caillé (page 57) a écrit: « le marquis de Castellar (en 1744) ayant ainsi enlevé quatre ou cinq redoutes fortifiées et garnies de canons se vit devant une plus considérable que les autres. Il ne pût l'emporter qu’après plusieurs charges qui lui coûtèrent du monde ; il rassembla ce qui lui restait, pour marcher en force contre la dernière muraille qui couvrait le camp piémontais qu'il voyait sans obstacle ».

A .Caillé ajoute dans la même page au sujet de la publication de H. Moris « pendant ce  temps dit Daniel Minutoli, les colonnes françaises partant des environs de la Turbie, enlevaient le fort du Limaçon et s'y établissaient »

Cappatti assimile le camp du Limaçon ou du Colimaçon au mont Pacanaglia. Le docteur Th. Gasiglia a  consacré un article à ce fort. A ce  document est joint un plan des retranchements du mont Alban qu'il attribue à un officier de l’armée du Prince de Conti . Sur ce plan le mont Gros  sous l'observatoire parait fortifié vers l'est et  le mont des Mignons est appelé mont saint Aubert.

Si l’on observe le Mont Leuze depuis Nice, il a vaguement la forme d’une limace, la tête étant constituée par le sommet à droite.

Travaux de H Geist

Les sites du Mont Gros et du Mont Vibnaigrier ont fait l'objet de travaux de H Geist (14) page 41

Bibliographie


Signification des notations

B.B. signifie Bibliothèque Barbéra Barral - La Turbie 06320

A. D. signifie Archives Départementales des Alpes Maritimes

B.M. Nice signifie Bibliothèque municipale de Nice

I.I.S.L. signifie Institut international d’études ligures de Bordighera Italie

Une liste des documents et plans relatifs aux guerres du XVIIIème siècle fera l’objet d’un dossier particulier

1 - Bodard Pierre et R. C. Cheneveau - Mémoires de l'IPAAM tome XV 1970-1971 - extraits- aperçu archéologique de la crête du Férion

2 - Brétaudeau Georges Les enceintes des Alpes Maritimes - IPAAM 1996

3 - Brétaudeau Georges MIPAAM TomeXLI, année 1999

4 - Canale, Carte  01 Fi 0076, ADAM,  et est intitulé « copia del tipo formato dal signor Gioacchino  Chianale ... indicante i respettivi territorii dei commune d'Eza e Trinita Vittorio »

5 - Cappatti Louis-  fonds 306 - 317 B.M. Nice

6 - Cheneveau (Général)- Tome XV des mémoires de l'IPAAM  1972-1973

7 - Fighiera Charles Alexandre – Eze – Collection les Régionales Serre Editeur

7bis - Geist Henri, a propos du Mont des Migons, ARCHEAM N° 10, 2002/2003

8- Isnard Roger et Marguerite, Per carriera

9 - Millet  (chevalier) - Bibliothèque Nationale  -  FFNA 363 – page 328 à 358 Mémoire sur les nouveaux retranchements faits dans le Comté de Nice communiqués par monsieur le chevalier Millet et page 358 - Carte des retranchements faits pour la défense du Comté de Nice par l’armée combinée d’Espagne et de France dans le mois de septembre 1747.

10 - Carte des environs de Nice par H. Moris  - Campagne de 1744

11 - Rochereau Olivier- Une ligne fortifiée au XVIII ème siècle dans le comté de Nice - Bibl. B. B.

Archeologia N° 105 avril 1977 pages 38 à 50

12- Thévenon L. Le fort du Mont Alban, Sourgentin N° 103 octobre 1992

13- Villaret Carte du Comté de Nice 1748

14 - Geist Henri - aspects archéologiques du Mont Gros et du Mont Vinaigrier à Nice - ARCHEAM N°18 année 2012