Site militaires du Mont Bataille

SITES DE LA TRINITE VICTOR  -  06340

Mise à jour juillet 2021


             

Certains ouvrages décrits ci-dessous sont en limite ou débordent sur les communes de Eze et de Drap

Les sites décrits dans ce paragraphe dateraient essentiellement de 1747.

Les coordonnées précédées de (P) ont été relevées par GPS et sont dans le système Lambert III.

Grand ouvrage ouest du plateau Tercier


Il est constitué par la ligne défensive édifiée par les gallispans suivant une direction nord-sud en limite ouest du plateau Tercier. Il a été décrit par Olivier Rochereau(10), par Pierre Bodard et R. Cheneveau (1), et Georges Brétaudeau (2), ponctuellement à l'occasion de l'étude des enceintes des Alpes Maritimes, certains ouvrages de la guerre de succession d'Autriche se trouvant sur l'emplacement ou à proximité d'enceintes celto - ligures éventuellement réaménagées.

Le point où le chemin qui traverse le plateau Tercier d’ouest en est coupe le grande ligne de défense a pour coordonnées (P) x=1004.052, y=3173.849, z=493. Voir plans

Cet ouvrage est visible sur le plan au 1/25000ème, ainsi que sur le plan au 1/5000ème de 1972.

Cappatti (5) cite page 155 le mémoire du chevalier Millet qui a inspecté ces ouvrages en 1747 (8).

Il parle notamment de la redoute Seruzana ou redoute d'Anjou  située au nord-est de la ligne de défense, des grandgardes situées à 400 m à l'est de la ligne de défense reliées entre elles par un retranchement (voir plan). Le mémoire NAF 363 de la Bibliothèque Nationale, page 343 précise « …la gauche à la redoute sur la hauteur Serusana au dessus du vallon des morts (nommée la redoute  d’Anjou ».

 

Le plan de détail ci-joint de la partie du mur située au nord du chemin permet de voir que l’extrémité nord était organisée en redoute.

Au niveau de la coupe AA du plan on peut voir sur la photo la banquette de tir.

Sur le plan du chevalier Millet de 1747 on voit des fortifications sur la rive gauche du vallon en allant vers le camp Luceram, mais l’épaisseur de la végétation à cet endroit ne permet pas de faire d’investigation.

La redoute d’Anjou


Elle est appelée maintenant « Camp Luceram », à moins qu'il ne s'agisse de l'extrémité nord du grand mur ouest du Plateau

Ce site a fait l’objet d’un article de G. Brétaudeau (2) page 483  et d’un plan. Elle domine la ligne fortifiée et ses environs. Ses coordonnées sont (P) x= 1003.901, y=3174.098, z=522.

Elle présente la particularité d’être constituée par des levées de terre du fait qu’il n’y a pas de pierre apparente à cet endroit.

Les grandgardes


Les coordonnées de la redoute Nord sont (P) : x=1044.498, y=3173.906, z=528. Celles de la redoute sud sont : (P)  x=1004.585, y=3173.703, z=525.

A l’est de la redoute sud, se trouvent deux lignes de fortifications sommaires dont les extrémités sud sont : (P) x=1004.634, y=3173.766, z=546, et x=1004656, y=3173.784, z=546

A l’est de la redoute nord se trouve une petite ruine en forme de U qui semble être un point d’observation dirigé vers l’ouest. Voir plans

La redoute ouest


Prospection, plan et photos Claude Lazzerini et Félix Dalbéra

 

Mise à jour mai 2021

 

43°45’05.8 N, 7°21’12.3 E H=463

Cet ouvrage est situé à l’ouest à 240m environ, en contrebas du grand mur de défense qui barre le plateau.

Il est de forme rectangulaire de 11m x 19 m desservi par une chicane et protégé par un sas de 2 x 2. (Voir croquis)

Etant donné la position de la banquette de tir il semble avoir été conçu pour une défense ou une attaque vers l’est.

 

Faisait-il partie de l’ensemble des fortifications du plateau Tercier et en était-il contemporain, ou bien s’agit-il d’un réaménagement tardif (1747) d’une redoute Sarde qui assurait la protection de cette zone au sein d’un dispositif plus général ?

Nous n’avons pu trouver des informations sur cette construction qui semble ne jamais avoir été décrite dans les nombreux documents consacrés au plateau Tercier.

 

L’enceinte du Castello


Selon G. Brétaudeau (2) page 483 et plan page 489, l’enceinte du Castello aurait pu être remaniée partiellement au XVIII ème siècle. (P) x=1004.896, y=3173.901, z=561

Mur du chemin de Laghet


Sur le flanc sud du plateau Tercier au niveau de l'ancien chemin de Laghet et sur une même ligne nord-sud se trouve une maison avec des contreforts très importants et un mur nord-sud très épais immédiatement à l'est. Les coordonnées de la maison sont environ x=1004.100, y=3173.400 z=350. Cette construction a été sans doute très remaniée à supposer qu'elle existait à l'époque. Il se peut qu'il y ait eu à cet endroit un point de contrôle sur le vieux chemin de Laghet.. Le mur a été repéré par G. Brétaudeau.

A gauche:

Extrait de la carte des archives royales de Turin 1762

A droite: vue aérienne présumée du site

Sur une carte des archives royales de Turin de 1762 on voit une fortification qui barre le vieux chemin de la Trinité à Laghet. Il pourrait s’agir de la même construction sous toutes réserves

43°44’58.7 N, 7°21’26.6 E

Le site a fait l’objet d’une nouvelle prospection avec photos de Claude Lazzerini en 2021

Ligne nord de la Revère


Voir aussi le dossier "Eze"

Une ligne de défense existe aussi sur la face nord de la Revère à hauteur de la position du plateau Tercier.

Il s'agit d'un mur construit de part et d'autre d'un sentier allant du col d'Eze par le site de l'Astrorama à La Turbie à flanc de coteau et suivant très grosso modo une ligne de niveau.

Cette ligne de défense est plus ou moins est-ouest en aval du sentier et constituée par un mur de 1,20 de large et de hauteur actuelle allant jusqu'à 1,30 m à l'aval. En partie est après la traversée du sentier, elle se redresse mais il est impossible actuellement de suivre cette ligne jusqu'au plateau de la Revère car elle est enfouie sous un maquis inextricable de ronces qui ont poussé à la suite d'un épandage de lisier par une porcherie anciennement située sur le plateau à l'ouest du fort.

En amont du chemin l'épaisseur du mur est de 1,60 m. A 150m à l'ouest de cet ouvrage se trouve un ravin très étroit.

Cet ouvrage pouvait être destiné à interdire la pénétration de troupes austro-sardes vers l'ouest. Il daterait alors de 1747.

Il est en vue directe de la ligne de défense du plateau Tercier et des deux redoutes situées à 400m environ à l'est de la ligne principale avec lesquels il était possible de correspondre par signaux. Cette ligne est certainement une partie de celle qui figure sur le plan de Canale (4) et qui a servi dans sa partie haute à la délimitation entre la Trinité et Eze au début du XIXème siècle. Sur la plan au 1/500 ème de 1972 elle est qualifiée de muraille de Trinquiera et sur le plan de Canale de  « vecchi trincieriamenti »

En contrebas de cette ligne de défense se trouve l’ancienne Via Julia mais le paysage  à  cet endroit a été très modifié par l'autoroute et le gazoduc.

Vieille redoute de la Trinité


A la Trinité Victor, Charles André Fighera (7) parle citant Louis Cappatti (5) : « d’une redoute qui avait été construite en 1691 sur la colline située au dessus de la chapelle de latrinité  qui surveillait la route du Piémont et le vallon de Laghet ». Le nom du quartier subsiste toujours  sensiblement à l’emplacement du cimetière. C’est cette redoute qui pendant les guerres du XVIIIème siècle est qualifiée de vieille redoute.

Enceinte du monastère de Laghet


Elle a fait l’objet d’un article de G.Brétaudeau (2), page 484 et plan page 490.

Le site aurait été réutilisé pendant la guerre de succession d ‘Autriche car Millet la qualifie de mauvaise.

Elle a été également mentionnée par le général sarde Audibert

Ligne nord de Laghet


Elle  se trouve en bordure d’une petite falaise et à l’arrière de cette ligne se trouvent un ensemble de murs très compliqués à analyser et qui ne sont peut-être pas militaires. Voir plan

 

Camp de la Bonella


 

Elle  se trouve en amont du chemin qui va de saint Martin de Peille vers le plateau Tercier ou le vallon de Lare.

Ce chemin est ancien et pouvait être une voie d’invasion. Il s’agit d’une petite structure grossière (P) x= 1005.759, y=3174.737, z=517

 

Enceinte des Preisses ou du ravin de la Lare


Cette enceinte de forme grosso modo rectangulaire a fait l'objet d'un relevé de G. Brétaudeau (2) en 1988. Elle semble orientée pour une défense vers le nord-est. Son entrée vers le sud-ouest est protégée.

Elle ferait partie peut-être de la ligne gallispane de1747.

Bibliographie


Signification des notations

B.B. signifie Bibliothèque Barbéra Barral - La Turbie 06320

A. D. signifie Archives Départementales des Alpes Maritimes

B.M. Nice signifie Bibliothèque municipale de Nice

I.I.S.L. signifie Institut international d’études ligures de Bordighera Italie

1 - Bodard Pierre et R. C. Cheneveau - Mémoires de l'IPAAM tome XV 1970-1971 - extraits- aperçu archéologique de la crête du Férion

2 - Brétaudeau Georges Les enceintes des Alpes Maritimes - IPAAM 1996

3 - Brétaudeau Georges MIPAAM TomeXLI, année 1999

4 - Canale, Carte  01 Fi 0076, ADAM,  et est intitulé « copia del tipo formato dal signor Gioacchino  Chianale ... indicante i respettivi territorii dei commune d'Eza e Trinita Vittorio »

5 - Cappatti Louis-  fonds 306 - 317 B.M. Nice

6 - Cheneveau (Général)- Tome XV des mémoires de l'IPAAM  1972-1973

7 - Fighiera Charles Alexandre – Eze – Collection les Régionales Serre Editeur

8 - Millet  (chevalier) - Bibliothèque nationale  -  FFNA 363 – page 328 à 358 Mémoire sur les nouveaux retranchements faits dans le Comté de Nice communiqués par monsieur le chevalier Millet et page 358 - Carte des retranchements faits pour la défense du Comté de Nice par l’armée combinée d’Espagne et de France dans le mois de septembre 1747.

9 - Carte des environs de Nice par H. Moris  - Campagne de 1744

10 - Rochereau Olivier- Une ligne fortifiée au XVIII ème siècle dans le comté de Nice - Bibl. B. B.

Archeologia N° 105 avril 1977 pages 38 à 50