Mise à jour: avril 2023
Cette villa est un des rares témoignages des constructions de Nice au XVIIIème siècle.
Sur la grille située au dessus de la porte d’entrée on peut lire la date de 1768, mais sur l’arrière de la maison un linteau en bois porte la date 1726 avec une croix après les deux premiers chiffres.
Ci-contre de gauche à droite: façade sud de la villa et détail de l'entrée |
Ci contre de gauche à droite: porte arrière condamnée et linteau bois, accès au premier étage |
Ci dessous de gauche à droite vieux puits, ancien lavoir, ruine arrière.
Le puits serait vieux de sept mille ans, mais pas dans sa configuration actuelle évidemment
Ci contre de gauche à droite:
ancien plan de Nice, dessin représentant peut être Breil Détail de fresques |
La villa a peut-être été construite par Andrea Ratti, mais comme il était encore en vie en 1784 et qu’un linteau mentionne une date de 1726, cette question est à éclaircir.
A l’intérieur de la villa ont été redécouvertes à l’occasion de travaux de restauration au début du XXIème siècle, des fresques exécutées au XVIIIème siècle qui ont été restaurées. Elles comportent des décors de guirlandes avec des médaillons où l’on distingue divers sujets : ruines, château, angelots…
Dans une niche de 60 cm X 60 cm environ, au deuxième étage, on peut voir un dessin qui serait peut-être dû à Berthe Morisot ou à quelqu’un de son entourage. Il s’agit d’un paysage avec des montagnes et une rivière. Ce pourrait être le village de Breil sur Roya vu depuis la rive droite de la Roya. On croit distinguer deux églises et en arrière-plan une montagne importante, le Mont Jove peut-être, et une tour qui pourrait être la tour de la Cruelle. On voit le pont amont à plusieurs arches; le pont aval est exagérément haut. Les ponts ont été très modifiés du fait des destructions de la deuxième guerre mondiale et des modifications successives du pont aval.
Aux archives départementales on trouve les indications suivantes :
29 juillet/ 29 Août 1750 nomination de l'avocat Pietro Andrea Ratti en qualité de juge légal du Magistrat du Consulat de Nice.
Doc 01B 155: concession titre de sénateur honoraire en faveur d'Andrea Ratti, juge légal du Magistrat du consulat de Nice ( 5 octobre 1765)
Doc 01B159 désignation de l'avocat fiscal général Reggio pour juger l'affaire opposant Filippo Ratti de Rome au sénateur Andrea Ratti en remplacement du sénateur
Achiardi, apparenté à l'une des deux parties ( 3 oct - 6 nov 1784)
enfin doc NI Port Villefranche Mazzo 006 lettres et notes concernant un projet de magasin de commerce " barracone" à construire au port Lympia - plans par Ratti, capitaine d'artillerie ( 10 sept 1758).
Le doc 01B159 indique une parenté avec un Achiardi.
Un Charles Louis Ratti a été Maire de Nice en 1826-1827.
Son nom figure sur l’une des arcades à l’extrémité Est du Cours Saleya
EQUITE CAROLO RATTI LAURENZIO GIAN IGNATIO BUES COSS ANNO MDCCCXXVI
A son sujet Simonetta Tombacchini a écrit () page 163 « ce fut précisément sur ordre du Roi que le chevalier Charles Louis Ratti et le baron Charles Arnaud de Châteauneuf furent suspendus de leur poste de conseillers municipaux pour avoir abandonné la ville pendant l’épidémie de choléra de 1835 »
Et page 309, au sujet de la construction d’un théâtre près du quartier Croix de Marbre qui fut l’objet d’un revirement de la Municipalité :
« Y avait il eu des agissements malhonnêtes et le premier consul Ratti, homme faible et vénal s’était il vendu aux actionnaires ? »
C’était peut être le fils ou le petit fils d’Andrea.
Il était lieutenant colonel et assisté pendant son mandat de Laurent Gioan et Ignace Buès orfèvre
On peut encore voir dans le jardin de la villa un puits couvert avec son toit en briques. A l’arrière de la villa se trouve une importante ruine. Il s’agissait peut être de dépendances.
Le domaine actuel de la villa Ratti qui fait l’objet d’un bail emphytéotique de la part de la ville de Nice au profit de la société d’astrophysique ICRANET est très réduit.
Une partie du jardin a été convertie en jardins partagés gérés par une association
Mais à l’origine les copropriétés Jardins d’Arcadie, Villa Domitia, le jardin public et la copropriété Arbre des Arènes devaient faire partie du domaine ainsi peut être que la copropriété Saint James où se trouvait antérieurement un monastère de religieuses.
Au moment de la construction des Jardins d’Arcadie, des fouilles de sauvetage ont été faites mettant en évidence des vestiges antiques et peut être préromains.
Sur le cadastre de 1871 la villa figure sur la feuille H 6 Cimiez Carabacel.
De leur côté Roger et Marguerite Isnard () ont écrit « villa ayant appartenu à un membre du Consulat Sarde après la restauration, le Comte Ratti allié à une famille Achiardi de Saint Léger »
Une étude très détaillée sur la villa a été effectuée par l’association ICRANET titulaire du bail emphytéotique et comporte un reportage sur les travaux de restauration avec l’état avant et après travaux. Elle mentionne aussi les fouilles archéologiques effectuées au moment de la construction de l’immeuble « les jardins d’Arcadie » qui ont fait l’objet d’un dossier consultable au musée archéologique de Cimiez sous le titre « Un chantier archéologique à la loupe »
Voir dossier Internet :
http://www.icranet.org/documents/dossier_villa_ratti.pdf
Bibliographie
Vie de la Noblesse Niçoise Simone Tombacchini éditions Academia NIssarda
Isnard Roger et Marguerite Isnard – Per Carriera