Point du Ramingao à Roquebrune Cap-Martin

FRANCHISSEMENT DU VAR DEUXIEME PARTIE


Mise à jour avril 2024

Etude Jacky Sarale

 

De gauche à droite: Plans des Archives de Turin: Pont de Villars: Pont de Malaussène

Pont passerelle de Massoins

Le pont de Massoins-Malaussène

 

Plans de 1808

collection

ADAM

Après ce premier franchissement du Var le chemin se dirigeait vers Bonson ou Gilette puis par Tourette-Revest arrivait à Toudon.

A partir de ce village deux itinéraires étaient possibles soit continuer vers Ascros, Rourebel et le col St Raphael pour rejoindre Puget-Théniers, soit par le Col du Mt Vial atteindre Malaussène puis Massoins en traversant à nouveau le fleuve.

En allant sur Massoins on rejoignait la vallée de la Tinée et le nord du Comté et en bifurquant vers l’ouest un autre itinéraire rejoignait Villars.

Au bas de ces deux villages (Malaussene et Massoins), le Var traverse un goulot d’étranglement qui limite considérablement la largeur de son lit rendant ainsi plus aisé son franchissement par un pont.

En 1662 un pont existait déjà comme en témoigne un plan conservé aux archives de Turin.

Un ouvrage en pierre fut édifié en 1675 mais emporté par une crue ; on remplaça les arches construites en maçonnerie par des planches de noyer fixées sur des poutres de mélèze.

Une nouvelle fois ce pont emporté, Massoins refusa de participer aux frais de construction d’un nouveau pont qu’il soit en pierre ou en bois arguant de difficultés financières.

Porté devant la cour provinciale ce différent fut tranché en 1720 par la condamnation de Massoins à participer aux dépenses mais celle-ci continua à en différer le paiement et ce n’est qu’en 1731 que le pont fut construit.

Mais les vicissitudes continuèrent : plusieurs fois emporté ou endommagé il sera réparé ou reconstruit à de multiples reprises.

Enfin coupé par les troupes françaises en 1800 il tarda à être reconstruit et ce n’est qu’en 1808 qu’un nouveau pont en bois sur des pilotis de mélèze vit le jour.

Cet ouvrage a été de nouveau détruit à une date non retrouvée mais il est certain que lors du rattachement du Comté à la France il n’existait plus comme le constate un état d’avancement des routes à la veille du rattachement soit le 13 Juin 1860, ainsi que son absence sur une carte d’état-major de 1860 du Royaume de Piémont Sardaigne.

Après l’annexion une passerelle suspendue fut construite et remplacée en 1931 par le pont actuel.

 

Note : Le village de Massoins était moins concerné par ce pont car il avait la possibilité par le pont de Tournefort sur la Tinée de rejoindre les autres villages de la vallée ainsi que la Vésubie et Nice.

Les habitants avaient également la possibilité par Villars de traverser le Var sur le pont de Se Pétronille

Le pont de Villars (ste Pétronille)

De gauche à droite:Theatrum Sabaudiae

Carte EM italien 1860

Pont actuel

Il n’est pas toujours cité sous cette appellation, on le trouve également sous le nom de pont de la « Rate » ou de « Larra »

Il permettait de franchir le fleuve, sous la chapelle du même nom, à un chemin, conduisant le long de la rive gauche soit vers Malaussène à l’est, soit vers le nord-ouest à Ascros ou par une bifurcation vers la passerelle de Touet.

Ce pont est situé dans un resserrement du fleuve qui l’expose à un courant très rapide accroissant les risques d’endommagement et de destruction.

Le premier franchissement par un ouvrage daterait de l’époque romaine mais aucun vestige n’a été retrouvé ; le Dr Baréty décrit une voie romaine partant de Villars « dont une branche suit la rive gauche vers Puget tandis que l’autre franchit le Var en face de l’ancienne chapelle sainte Pétronille ».

Dans sa thèse de doctorat de 3ème cycle soutenue en 1970 à la faculté des lettres de Nice M C Grassi indique qu’il existait en 1365.

Nostradamus dans « Histoires et chroniques de Provence » le cite en 1614 et on le retrouve en 1662 sur la carte citée plus haut où il figure avec le pont de Malaussène.

 

Dans le « Theatrum Statuum Sabaudiæ » la planche consacrée à Villars sur Var en 1682 le fait figurer en bas du dessin sous l’aspect d’un pont en bois reposant sur 2 rangées de 9 pilotis semblant bien fragile pour affronter les crues du Var.

En 1774 on construisit une arche en pierre, la seconde devait l’être également mais abandonnée pour des raisons de coût élevé au profit d’une travée en bois, moins onéreuse mais bien plus fragile.

Ce n’est qu’au début du XXème siècle que la travée métallique reposant sur les piles anciennes fut posée

Note : Il est souvent indiqué dans des publications sur le net que les culées sont d’origine romaine ce qui est contredit par la planche du Théatrum Sabaudiae consacrée à Villars et par les travaux réalisés en 1774

Pont de Touêt sur Var

 

Carte de l'Etat Major italien de 1860

Un autre pont passerelle existait plus en amont face au village de Touêt de Beuil (Touêt sur Var de nos jours).

La date de sa construction originelle n’est pas connue.

Il est cité par De Bourcet en 1749 et figure sur la carte de 1760 des Archives royales de Turin.

Il permettait, outre de desservir les propriétés des habitants de Touêt situées en rive droite, d’accéder au chemin venant du pont de Villars et rejoignant Ascros.

Il figure sur la carte d’état-major italienne de 1860.

En fin du XIXème un pont métallique sera posé dont les travaux débuteront en 1888 (Fonds du conseil de préfecture des Alpes-Maritimes (1800-1926) n°1023)

Voir:

 http://www.archeo-alpi-maritimi.com/franchissduvar.php