Point du Ramingao à Roquebrune Cap-Martin

QUESTION DES GADOUES APRES 1923

Mise à jour février 2024

Cette question s’est posée à maintes reprises. En 1928 les champs d’épandage arrivaient à saturation et personne ne voulait d’épandage près de chez soi.

Le terme « ordures ménagères » est aussi employé

 

Le journal « le Petit Niçois » a fait les compte-rendu suivants :

 

Samedi 24 mars 1923

Discussion au Conseil Municipal au sujet de l’achat d’un terrain à l’Ariane pour l’enfouissement des gadoues

 

Jeudi 2 octobre 1924

Passation d’un contrat pour enlèvement des ordures par camion spécialisé

 

Lundi 26 janvier 1925

Que devient la fameuse usine à gadoues de l’Ariane ? …On nous a promis depuis des mois et des mois sa mise en fonctionnement. Aujourd’hui on nous apprend qu’elle ne pourra jamais être mise en service ayant été mal conçue. Et dire que sans la clairvoyante opposition d’un Conseiller Municipal, on aurait il y a deux ans augmenté la subvention du concessionnaire des gadoues.

Mr le Maire, il y a six mois ou un an vous nous appreniez que le terrain allait manquer et qu’il n’y en avait plus que pour une quinzaine de jours. Où avez-vous trouvé les nouveaux terrains ?

 

Samedi 31 janvier 1925

…Nous avons dit que l’usine des gadoues ne fonctionne pas. Le concessionnaire le reconnait lui-même…Nous avons dit que l’usine ayant été mal conçue, ne fonctionnerait sans doute jamais ; le concessionnaire nous apprend en effet que l’expérience du 2 juillet dernier a révélé le fait inattendu de la faible combustibilité des balayures de Nice… Nous ignorons si les balayures de Nice différent de celles des autres villes…

 

Dimanche 01 mars 1925

L’entreprise chargée de l’enlèvement des ordures a commencé à fonctionner aujourd’hui 1er mars

 

Samedi 27 juin 1925

Une grande usine de transformation munie de tous les perfectionnements de la Science s’impose… Il y a sur le chemin de l’Ariane une espèce de grange avec un bout de cheminée que l’on a pompeusement baptisée « usine d’incinération des gadoues » parce que de temps à autre lorsque le piteux matériel que renferme cette usine brûle quelques brouettes de balayures. Notons que ces incinérations deviennent de jour en jour plus rares

 

Mercredi 18 novembre 1925

La Ville de Nice demande à la Commune de la Trinité Victor l’autorisation de déposer pendant deux ans- le temps de construction de la nouvelle usine- les gadoues de la Ville

 

Jeudi 14 janvier 1926

Espérons que la Municipalité sera à même d’apporter enfin une solution à la prochaine séance du Conseil Municipal

 

Dimanche 28 février 1926

Incinération des gadoues

… La concession a été accordée en 1921 et après maintes péripéties et d’interminables délibérations ou Commissions Municipales et en séances publiques, le concessionnaire – si tant est qu’il y en ait un – n’a pas pu encore tenir ses engagements, c’est-à-dire mettre en service son usine en complet fonctionnement. On a bien le droit de se montrer inquiet, alors surtout qu’il s’agit de doter enfin notre ville qui n’a plus de terrain d’enfouissement, d’un établissement imposé par les plus élémentaires lois de l’hygiène publique.

Un rapide historique de la question nous parait nécessaire. La durée de la concession consentie au Dr Cardaillac était de trente ans commençant le 1er juillet 1921 pour finir le 30 juin 1951.

En 1923 le concessionnaire forme une Société et ce n’est que deux ans après que l’usine peut fonctionner mais dans des conditions si insuffisantes que des protestations s’élèvent de tous côtés, surtout de la part des habitants des quartiers de l’Ariane, Saint Pons, Bon Voyage et Saint André, car alors que l’on comptait sur l’incinération, la plus grande partie des balayures étaient enfouies dans les terrains avoisinant l’usine. C’est que de l’aveu même du concessionnaire, la mise en marche en juillet 1925 avait révélé outre le fait inattendu de la faible combustibilité des balayures de Nice, diverses défectuosités qui nécessitaient des modifications importantes de l’installation. Elles furent entreprises mais les difficultés d’exploitation n’en subsistèrent pas moins surtout à cause de l’interprétation du contrat de concession du Dr Cardaillac auquel s’était substitué la Société d’exploitation.

Le Conseil municipal tint plusieurs séances pour discuter d’abord sur la question du triage des papiers et chiffons que faisait la Société d’exploitation en violation des clauses du contrat de concession, ensuite sur la capacité de traitement de l’usine et enfin sur la demande de reconnaissance formulée par la Société. L’administration municipale décida sur ce dernier point que cette reconnaissance officielle ne pourrait avoir lieu qu’après transformation et réception de l’usine.

Presque à la même époque la Société demanda un supplément de subvention qui de 50.000 francs se serait élevée à près d’un million. Cette demande fut repoussée par la Commission toujours pour la raison que l’exploitation telle qu’elle avait été promise n’était pas réalisée.

Et la Commission mit une fois de plus en demeure la Société des gadoues de terminer ses fours d’incinération, car la situation s’aggravait par le manque de terrain d’enfouissement.

Pour parer au danger on dut consentir à laisser enterrer les ordures à proximité de l’usine, méthode condamnable car enfouir ce n’est pas détruire, c’est tout au plus cacher.

C’est ce qu’on fit remarquer au Maire en séance d’une Commission Plénière au cours de laquelle l’entreprise de l’enlèvement des gadoues mise en cause avait décliné toute responsabilité.

On eut l’impression à ce moment là que tout était à refaire, le Maire étant dans l’impossibilité d’obtenir de la Société l’exécution de son contrat, et au lieu de la reconnaissance, c’est la déchéance qui fut envisagée par certains conseillers las de tous ces atermoiements. Depuis l’année dernière on n’a pas avancé d’un pas si ce n’est que par des correspondances ou par des délégations envoyées dans diverses villes, on s’est préoccupé de savoir ce qui se fait ailleurs afin de trouver enfin la solution du problème posé depuis cinq années.

L’avait-on bien posé au début ?

Le Maire et ses adjoints avaient-ils murement étudié les clauses de la Convention à imposer au concessionnaire ?

Avaient-ils pensé que à la question de l’incinération était liée la question de l’enlèvement ?

Il est permis d’en douter quand on songe que dès les premiers jours qui suivirent les signatures, surgirent les mille difficultés que nous venons d’énumérer très rapidement et que certains se plurent à compliquer encore, ainsi que nous aurons l’occasion de le démontrer dans la suite.

 

Mardi 21 avril 1926

Estimation de la valeur actuelle de l’usine actuelle avant d’appeler un nouveau concessionnaire par voie de concours.

En attendant elle fonctionne avec ses faibles moyens pour justifier les 2500 francs qu’elle nous coûte journellement

 

Mercredi 9 mai 1926

Ouverture d’un concours pour se débarrasser des ordures…La quantité des gadoues et résidus de la ville est actuellement d’environ 460 mètres cubes par jour…l’usine sera établie à l’Ariane…dans l’hypothèse où l’adjudicataire désirerait utilise les installations existantes…le contrat devra porter que la prise de possession de cette installation par la nouvelle entreprise aura lieu dans le délai de 15 jours après la notification de l’approbation du Marché par l’autorité supérieure.

A partir de cette prise de possession la nouvelle entreprise devra faire fonctionner l’usine actuelle…quant à l’usine actuelle il l’achètera à sa valeur d’utilisation fixée par trois experts…

 

Samedi 30 juin 1928

Le Conseil Municipal a entendu l’exposé des divers projets parvenus à la Mairie faits par les représentants des Maisons qui les ont envoyées. On a donc écouté tour à tour

Mr Luchaire représentant la Société Semiac dont les fours incinérateurs sont du système Heenal et Froid

Mr Guhhring dont le procédé est anglais mais qui a été cédé à l’Allemagne pour son utilisation en Europe

Mr Breillet Président de la société de construction de fours de la Société allemande Stehiner Chanoldt.

Reste à entendre l’exposé de Mr Terwagne. Il s’agit d’un procédé de distillation

 

Mardi 3 juillet 1928

Mr Humbert de la Société Scutom a exposé un projet qui consiste en un triage soigné des boues et leur transformation en engrais et combustible

Mr Terwagne a exposé les avantages du procédé thermo chimique

 

Jeudi 12 juillet 1928

Le Conseil Municipal demande une étude sérieuse

 

Vendredi 27 juillet 1928

Visite de la Commission municipale aux usines suisses.

Longue critique d’un lecteur « … il est impossible de brûler les ordures ménagères de Nice sans apport de combustible étranger »

 

Dimanche 02 décembre 1928

La Compagnie du Gaz devait détruire les gadoues pour une somme forfaitaire de 50.000 F. Or aujourd’hui on dépense des millions et l’affaire des gadoues n’a pas de solution

 

Samedi 06 avril 1929

Conseil Municipal - Monsieur Arnaud, Ingénieur Conseil a mis les conseillers au courant des pourparlers qu’il a engagés avec diverses firmes qui lui ont présenté divers systèmes de destruction des gadoues. Une Commission Municipale sera amenée à faire un choix

 

Samedi 27 avril 1929

…On examine avec soins divers projets comportant, les uns l’incinération des gadoues, les autres la fermentation des gadoues…

 

Samedi 13 juillet 1929

Conseil Municipal

C’est la Société CAMIA constructeur des fours Bréchaux qui a été désignée pour l’exploitation

 

Mardi 23 aout 1929

(Suite à la protestation de la Trinité) Les gadoues peuvent être épandues dans les champs d’épandage acquis par la Ville de Nice sur la Commune de la Trinité jusqu’au 27 septembre 1929

 

Mercredi 24 juillet 1929

Le champ d’épandage ne sera pas comblé ; On calcule qu’il ne le sera qu’en mars 1930. Pour continuer à s‘en servir la Ville de Nice est disposée à accorder à la Trinité, l’eau, le gaz, et le service des trams au tarif urbain … accord de la Trinité

Samedi 19 juillet 1930

Une enquête de commodo et incommodo vient d’être annoncée. Elle s’ouvrira à la Mairie lundi prochain pour être clôturée le 19 aout. Il s’agit de l’exploitation d’une usine d’incinération des ordures ménagères, à Nice au quartier de l’Ariane.

Si l’on considère que le contrat entre la Ville de Nice et la société CAMIA a été approuvé par le Conseil Municipal dans sa séance du 13 juillet de l’année dernière c’est-à-dire il y a un an, ou pourra à bon droit s’étonner que l’enquête n’ait pas encore été ouverte, d’autant plus que les travaux de construction de la nouvelle usine sont très avancés. C’est probablement que la mise au point de ce contrat a dû exiger l’accomplissement de nombreuses formalités.

Dans sa séance du 13 juillet 1929 ; le Conseil Municipal avait autorisé le Maire à signer le contrat à intervenir entre la Ville et la Compagnie.

Il arrive souvent que les enquêtes suivent de bien loin les accords intervenus entre particuliers et des Administrations, mais ces accords ne peuvent pas préjuger de la décision qui est prise après la clôture des enquêtes et l’avis du Conseil départemental d’hygiène.

Rappelons à ce propos qu’un délai de trois mois avait été accordé pour la réparation de l’ancienne usine et de douze mois pour la construction de la nouvelle qui devra pouvoir incinérer par auto-combustion jusqu’à 385 tonnes par jour.

 

Mercredi 23 juillet 1930

Le Maire de Nice informe le public que la décharge dans le lit du Paillon à Bon Voyage (route nationale N° 204) de matériaux de démolition, terre, boues et poussière sera fermée à partir du 23 juillet 1930 jusqu’à nouvel avis.

Une décharge est ouverte boulevard de Saint Pons, à Cimiez (Hôpital Pasteur)

 

Jeudi 5 février 1931

L’usine d’incinération des gadoues est… en pleine activité depuis quelques jours et d’après l’avis de nos édiles ainsi que des techniciens qui l’ont visitée, elle est appelée à donner toute satisfaction.

L’usine de l’Ariane… a bénéficié des progrès les plus récents en matière de destruction des gadoues…

Samedi 9 juillet 1932

Article sur le fonctionnement de l'usine mais erreur sur la quantité de gadoues traitées

... L'expérience de près de quatre années a démontré que toutes les difficultés ont été surmontées  et que l'usine conforme à toutes les règles de l'hygiène rend les services  que l'on attendait puisque  les ordures sont manutentionnées  et brulées sans criblage ni triage  et que le résidu est évacué éteint et concassé