Point du Ramingao à Roquebrune Cap-Martin

ROCHERS DE RAUBA CAPEU 06300 NICE

Mise à jour novembre 2019

En collaboration avec la revue niçoise « le Sourgentin » et Alex Benvenuto

 

Documents ci-dessus de gauche à droite:

Port Lympia 1762, plan 1865, plan 1891

Documents ci-dessus

Dessin, huile sur toile Aizavosky, situation vers 1900

 

Grand rocher de la carrière

 

Extrait du Journal de Nice du lundi 16 mai 1870

 

 

Dans la matinée du 12 courant, les chantiers du port de Nice ont offert l’un des spectacles les plus majestueux qu’il puisse être de contempler.

Une première tentative faite le mois dernier pour ébranler au moyen de mines le grand rocher que chacun a pu remarquer au milieu des carrières de Rauba Capeu, avait été infructueuse, mais l’énorme bloc n’a pas résisté à une seconde attaque. Quelques kilogrammes de poudre placés à son pied, ont eu raison cette fois.

Il s’est affaissé,  et avec lui s’est effondré tout le front de carrière.

Le mouvement s’est opéré avec beaucoup de lenteur et au milieu du plus grand recueillement.

Une petite détonation s’est fait entendre, puis avec des craquements sourds, la montagne est  descendue en masse.

Les spectateurs qui ne se trouvaient pas placés en face de la carrière n’ont pu se doute de ce qui venait de se passer que par la commotion imprimée au sol et par l’épais nuage de poussière qui pendant quelques instants a voilé la colline.

Lorsqu’on a pu s’approcher sans danger, à l’émotion a succédé la surprise.

La grande cavité de la carrière, quelques instants avant vide et béante, avait en quelque sorte disparu sous l’éboulement. Là s’étaient entassés pêle-mêle des blocs de toutes dimensions  et de toutes formes, plusieurs cubant 100 mètres et plus. A leur tête comme pour protéger l’entrée du tunnel, se dressait le plus grand d’entre eux, un cube énorme de 300 mètres.

Au-dessus de l’éboulement la colline n’était plus reconnaissable ; en tombant, le rideau de blocs gigantesques a mis à nu un amas informe de détritus et de poussière dont l’aspect n’inspirera  certainement aucun poète.

«  Ce n’est plus Rauba Capeu » s’écria quelqu’un dans la foule.

La vérité est que les paysagistes ne seront pas très satisfaits de ce qui est arrivé dans la journée du 12. En revanche, l’entrepreneur, qui avec une centaine de kilogrammes de poudre a descendu cinq ou six mille mètres cubes de rocs, se frotte les mains de ce succès d’autant plus inespéré qu’il est merveilleux.

 

C’est à l’emplacement de cette ancienne carrière que sera édifié de 1924 à 1927 le Monument aux Morts de Nice.

La route du bord de mer qui existait avant 1865 passait entre le Boucin de Samson et la carrière. Il y avait déjà des constructions en bordure de cette voie, alors que sur le plan des Archives Royales de Turin de 1762, il n’apparait aucun chemin.

 

Le Boucin de Samson

 

Selon les auteurs du livre « le Pays de Nice et ses peintres au XIXème siècle » (page 241) ;

« Ce rocher proéminent se trouvait au pied du château près du port. Il fut dénommé par les anciens niçois Lou Boucin (la petite boule) pour évoquer le cochonnet du jeu de boules. Il fut rasé lors des travaux d’extension de Rauba Capeu en 1906. »

Il a fait l ‘objet de diverses  représentations dans le livre mentionné ci-dessus :

Emmanuel Costa 1833-1921– Aquarelle N° 411 page 240

Dominique Trachel 1836-1897 - Huile sur Toile N° 412 page 241

Emmanuel  Costa 1833-1921 – Aquarelle N° 411 page 241

 

Par ailleurs il existe notamment une carte postale ancienne mentionnée vers 1900 et une peinture à l’huile d’Aizavosky

 

Aizavosky – Clair de Lune sur Nice Rauba Capeu 1846- huile sur toile – col privée Nice

 

Note sur Aizavosky

 

Ce peintre russe  1817-1900 a fait l’objet d’une étude de Guillaume Aral et Alex Benvenuto (). Les auteurs rapprochent cette toile d’un dessin au crayon de XXX de 1833 coll. privée Nice

 

Sur le plan de 1891 on voit le renfoncement de la falaise correspondant à la carrière et une excroissance côté mer qui pourrait être l’emplacement du Boucin de Samson

 

 

Bibliographie

 

Le pays de Nice et ses peintres au XiX ème siècle – Academia Nissarda 1998

 

Aral  Guillaume et Alex Benvenuto – Ivan Aizavosky – Un peintre russe sur la Riviera au XIXème siècle - Le Sourgentin N° année