MURS ET LINTEAUX DE BIOT 06410

 

Photos et recherches Jean Laffitte, Raoul Barbès

Mise à jour septembre 2018

Dans ce dossier sont rassemblés des éléments remarquables relatifs  à des dates, ou à des détails d’architecture

 

La fin du XVIème siècle parait avoir été une période particulièrement favorable pour la construction comme en témoignent de nombreuses dates gravées. Si le village a été progressivement réoccupé à partir de la fin du XVème siècle (voir ci-dessous), ses deux portes datent de 1566 pour la porte des Migraniers et de 1565 pour la porte des Tines.

Il y a une dizaine de dates gravées au XVIème siècle et aussi au XVIIème siècle  et moins ultérieurement mais ceci n’est qu’une indication

Ci dessus de gauche à droite:

- 2 rue Portugon à l'angle de la place, IHS avec croix sur le H avec dôme, date 1669

- 25 rue Portugon, date 1659

- 7 rue sous Barri près de la porte, date 1794

- 5 rue sous Barri, date 1587 avec inscription

On peut voir aussi rue de l'Airette IHS avec triple croix qui rapelle peut-être le Christ et les deux larrons, date 1681

 

Ci-dessus de gauche à droite:

- Rue de la Poissonnerie IHS avec coeur, croix sur dôme et fleur de lys inversée; deux cartouches rectangulaires martelés

- 8 rue de la Regouaro, date 1599

- 11 place des Arcades, date 1579 et MIAC

- Place des Arcades, date 1686

Photo de gauche:

34 rue de la Calade. On trouve presque la même inscription sur un chapiteau à gauche en entrant, dans l'église de Puget Théniers avec une fleur de lys bien marquée

 

L'église de Puget Théniers datant du XIIIème siècle pour certaines parties, cet ensemble de signes symboliques  était déjà employé à cette époque. Ici on peut envisager  l'hypothèse d'un linteau en réemploi

Photo de droite ci-dessus: 11 rue Basse, date 22 m 1835. Les dates du 19ème siècle ne sont en général pas accompagnées du jour du mois.

De gauche à droite:

- porte des Migraniers date 1566

- Linteau près de la porte des Migraniers avec date 1561

De gauche à droite

- Place de Gaulle AG 1599 M

- Pierre gravée rue St Sebastiien

- Maison paroissiale date 1782

Les gravures sur le porche de l'église sont difficiles à lire

 

-Rue du Barri, sur l'entrée latérale de l'église sous un IHS gothique, on peut lire: HOC M Vc VI TADEUS

NIGER - 9- POSUIT

Voir détail 

Le H de HOC a disparu. Le graphisme de la date utilise Vc au lieu de D pour 500 et le pseudo 9 est probablement un signe graphique de séparation

Inscription latine sur le mur de l'église

Selon Nicolas Katarzynski l'inscription latine insérée dans le mur  de l'église figure dans le CII de Mommsen sous le numéro XII, 220. Il indique qu'en raison de l'expression "et sibi posterisque suis viva fecit", l'épitaphe est datée de la fin du IIème IIIème siècle. La transcription est la suivante:

[D(is)] (hedera) M(anibus)
[---]o Mariti
[mo qui v]ixit annos
[---] Marcella
[---]o et sibi pos
[terisque suis] viva fecit

"Aux Dieux Mânes, à (...)o Maritimus qui a vécu (...), Marcella à son mari (ou à son fils) et pour elle-même et ses descendants, elle a élevé (ce monument) de son vivant."

 

De gauche à droite:

- Porte des Tines date 1565

- clé de linteau rue de l'Airette.L'analyse de Jean Laffitte est la suivante:

« Cette très belle gravure est située à côté du linteau de la poissonnière (voir ci-dessous). Gravée en réserve, elle représente un âne en plein effort en train peut-être  de fouler des gerbes de céréales représentées sur son dos sur l’airette qui signifie petite aire. En bas de la gravure on voit une saillie qui pourrait symboliser un rouleau.

C’est un hommage touchant à cet animal, fidèle compagnon du paysan pour les travaux des champs. »

De part et d’autre de la lettre E d’en bas sont gravés, à l’intérieur de cercles, les lettres G.L qui sont certainement les initiales du propriétaire et la date 1952. Il serait intéressant de connaître à quelle date on foulait encore le grain de cette façon.

On peut lire toutes les lettres du mot Airette »

- 6 rue de l'Airette

Selon un document de l’office de tourisme le linteau du 6 rue de l’Airette représente un chevalier de Malte à gauche le sigle IHS avec en dessous la date 1664  et à droite la croix de Malte.

Cependant Jean Laffitte fait le commentaire suivant :

« Linteau de la poissonnière ou de la poissonnerie.

Ce linteau est composé de quatre éléments, une figurine, un cœur, une croix et une date.

La figurine gravée en réserve ressemble à une marchande poissons si l’on regarde celui qu’elle tient dans sa main droite. La largeur des hanches laisse supposer qu’il pourrait s’agir d’une femme, mais rien n’est moins sur, tout au plus s’agit-il du tablier et des bottes du poissonnier. Ce linteau a été probablement déplacé. Il serait ici en réemploi. La rue de la poissonnerie étant toute proche, on peut supposer qu’il s’y trouvait avant d’être déplacé.

Un cœur tient la partie centrale  du linteau.  Il est aussi gravé en réserve ; à l’intérieur se trouve le monogramme du Christ  dont le H est surmonté d’une croix ainsi que les trois clous de la crucifixion.

Sur la droite la croix de Malte rappelle la présence sur la commune des chevaliers de Saint Jean de Jerusalem qui ont succédé aux Templiers. En bas la date de 1664 gravée en réserve disparaît peu à peu sous l’effet de l’érosion. Le linteau est taillé en demi lune »

- Chapelle des pénitents blancs, photo de droite ci-dessus: IHS sur coeur dans un cercle; les signes suivants sont gravés:

MDCXII DIE 17 IULII

M A EMERICUS F

 

Au 15 rue Saint Roch sur le mur d’une maison, photo de droie ci dessous: on peut lire dans un cartouche circulaire l’inscription gravée suivante :

BIOT APPARTENAIT AUX TEMPLIERS 1247. PLUS TARD AUX CHEVALIERS DE MALTE. LE 29 MARS 1470 LE ROI RENE CONCEDA A ANTOINE ARDISSON ET A LUCAS HENRICI. LA RIVIERE DE GENES EXISTAIT POUR EUX LE DROIT D’HABITER BIOT. L’EVEQUE DE GRASSE AMENA DANs CET HERITAGE 48 FAMILLES D’ORIGINE GENOISE. VILLA JOURDAN 13 AVRIL 1848


Photo de gauche

Sur la façade de la chapelle Saint Roch à côté de la Mairie on peut lire à l’intérieur d’un triple cadre, l’inscription gravée suivante :

1580 :7.MAI

O.P.N.B.R.A

 

Les trois premières initiales correspondent à « Ora Pro Nobis ». (Priez pour nous) Peut-on interpréter les trois dernières comme étant « Beata Regina Angelorum » (Bienheureuse Reine des Anges)

Sur le mur de l’ancienne chapelle des Pénitents blancs on peut lire la gravure suivante :

MDCXII DIE 17 IULII

MA  EMERICUS F

Les inscriptions de l’église qui a été remaniée à plusieurs reprises sont difficiles à lire.

D’autres dates n’ont pas fait l’objet de photographies.

De gauche à droite

Calade devant l'église avec date 1685 et fleur de lys restaurées

Pierre gravée chemin de St Julien

Il y a a aussi autour de Biot des murs à parement courbe voir dossier Internet

http://www.archeo-alpi-maritimi.com/bossages_erratiques.php

 

Bibliographie

PCAM – Patrimoine des communes des Alpes Maritimes éditions Flohic 2000