SITES USINES ELECTRIQUES DE VENCE 06140


Recherches Jacky Sarale

mise à jour juillet 2022

Ci dessus de gauche à droite: emplacement supposé de l'usinde Fongery et matrice cadastrale

 

Citerne en contrebas du chemin du Riou et tracé supposé de la conduite forcée le long du chemin de Saint Martin vers l'usine du Riou supposée vers la borne 120

Préambule

 

L’utilisation de l’électricité pour l’éclairage a été une affaire de longue haleine. La première usine électrique des Alpes Maritimes en partie à cet usage a été mise en service à Saint Martin Vésubie en 1893 (voir note 4). C’était la seconde de France après celle de la Roche sur Foron.

Dans un article intitulé « La force de l’eau » consultable sur Internet on peut lire que la création d’une usine électrique à Vence daterait de 1899.

« Deux petites sociétés à Vence et à la Gaude assuraient une production locale ».

Pour mémoire, le nombre d’abonnés à Nice en 1900 était de 400 selon la même source

Pour faire un dossier exhaustif sur cette question il faudrait avoir accès aux archives de la Société électrique de Vence si elles existent encore et exploiter de façon plus complète les archives municipales de Vence, La Colle sur Loup et la Gaude.

Ci-dessous figurent des extraits du journal le Petit Niçois et des recherches faites sur les cadastres anciens qui sont eux-mêmes incomplets

Journal le Petit Niçois

Mardi 17 avril 1923

Une réunion à laquelle assistaient Mr Ancel chef d’exploitation de la Compagnie Générale des Eaux a eu lieu, la question de l’électricité dépendant de celle des eaux

Mardi 4 juillet 1923

Une double conférence aura lieu demain… avec le Président et le Directeur de la Société d’électricité

Jeudi 6 septembre 1923

Discussion de la nouvelle convention d’électricité

Samedi 27 octobre 1923

…La Société d’électricité de Vence s’engage à faire une dépense de 200.000 Francs : Cette dépense aura l’affectation suivante :

Usine de Vence (Sourcets). Mise en place d’un turbo alternateur triphasé 25 périodes, 5000 Volts d’une puissance de 55 KVA…

Usine de la Cagne, mise en place d’un turbo alternateur triphasé 25 périodes d’une puissance de 55 KVA

Mise en place d’un troisième fil à haute tension de La Colle à Vence (Voir note N°5)

Lundi 5 novembre 1923

Discussion sur le Cahier des Charges

La Société électrique de Vence n’est pas propriétaire de l’usine de la Cagne

Mardi 18 décembre 1923

La Cagne… après s’être arrêtée un instant devant les Sourcets, elle repart bruyante tapageuse vers les moulins de Saint Jeannet et bondit vers ceux de la Gaude, animant en passant, une turbine qui, lorsqu’elle paresse trop quand vient l’Aout, fait enrager les abonnés de la Société d’Electricité de Vence

Mercredi 2 juillet 1924

« La Source » article de Jean d’Aspras

… Sans compter de petites sourcettes qui sortent un peu partout, ses sourcets et son Riou qui lui donnent l’abondance et même des revenus…

Mardi 25 novembre 1924

La Société d’électricité prévient ses abonnés que le courant ne pourra leur être donné que fort tard dans la soirée du mardi 25 courant par suite de réparations effectuées par la Compagnie générale des eaux qui retirera l’eau d’alimentation de l’usine

Vendredi 12 décembre 1924

Certains quartiers de la ville n’ont pas toute la lumière désirable...La Compagnie générale des eaux a dit que le volume d’eau nécessaire à l’alimentation de l’usine de Fongeri était largement donné… La Société d’électricité a pris des engagements pour que cet état de choses cesse immédiatement

Lundi 2 mars 1925

… L’électrification des trois Communes du haut Canton de Coursegoules a été envisagée dès 1921 mais ce n’est qu’en janvier 1922 que le projet a pris corps… Ce projet semble enterré définitivement

Vendredi 3 avril 1925

Saint Jeannet : Electrification en vue des quartiers des moulins et de la gare

Jeudi 25 juin 1925

… En ce qui concerne les moteurs, la Société d’électricité s’engage à les mettre en état de fonctionnement sur le nouveau courant…

Jeudi 2 juillet 1925

…Une réunion s’est tenue en la Mairie de Vence au sujet de l’électrification des Communes de Saint Jeannet et la Gaude...

Samedi 7 novembre 1925

Il a été décidé d’intensifier l’éclairage de la ville et des avenues extérieures.

Mercredi 11 novembre 1925

Certaines boutiques avaient des enseignes lumineuses

De ces deux dernières observations il ressort que les capacités de production avaient été augmentées mais il n’a pas été trouvé de détails à ce sujet

 

Note 1

La puissance totale à l’origine était très faible et le courant en 25 périodes devait être pénible pour l’éclairage.

Dans un article intitulé « Vence parcours de l’eau » consultable sur internet on associe les Sourcets au Riou « La source du Riou… c’est-à-dire l’eau du Riou et des Sourcets »

Sur le plan cadastral de 1942 section C4 on peut lire LES SOURCETS parcelle 290

Il y a eu également une usine à la Gaude, voir dossier Internet :

http://www.archeo-alpi-maritimi.com/canaletusinedelagaude.php

Note 2 :

Selon un Vençois qui a toujours vécu dans cette ville, l’eau du Riou était dérivée dans un canal long du chemin du Riou jusque vers le Numéro 105 puis un canal alimentant un grand bassin toujours existant. Depuis le bassin une conduite forcée suivait à peu près le chemin de Saint Martin jusqu’à une usine en amont de la route de Saint Jeannet qui fonctionnait encore dans les années 1940 et dont s’occupait un certain Barrière (?). Le chemin de Saint Martin aurait été dénommé à une certaine époque « chemin de l’électricité »

Note 3 :

Selon un ancien habitant de Coursegoules il avait été envisagé de construire une usine électrique à l’emplacement du moulin de Saint Pons (voir dossier sur les moulins de Coursegoules)

Note 4 :

Cette installation de Saint Martin Vésubie a fait l’objet notamment d’un article dans la revue le Sourgentin N° 250 d’avril 2022

Note 5

L’aménagement de la Cagne a fait l‘objet d’un article d’Alex Benvenuto dans le N° 250 d’avril 2022 de la revue le Sourgentin

Note 6 

Journal le Petit Niçois du samedi 11 juillet 1931

Selon un tableau récemment publié sur 37894 Communes en France, 30000 étaient électrifiées au 1er Janvier 1931 contre 7500 au 1er janvier 1928

Commentaire

On a retrouvé sur la matrice cadastrale la position d’une centrale électrique sur la Lubiane (voir photos de l’emplacement et matrice).

Coordonnées 43° 43’ 31,0 N; 7° 06’ 26,8 E

Elle devait être alimentée par la source de la Foux en contrebas du château Saint Martin

En 1914 la Société Anonyme d'électricité de Vence est propriétaire d'une maison et usine électrique au lieu dit Fougery ou le Founzeri sur cette Commune (case 652 p 164 de la matrice cadastrale des propriétés bâties parcelle D 183).

En 1926 elle cède cette propriété à la Commune de Vence (case 186 p 47 parcelle D 185p)

Il y aurait donc eu deux usines électriques peut être éventuellement successivement; celle de la Lubiane alimentée par la source de la Foux et celle du bas du chemin Saint Martin alimentée par la source du Riou au quartier des Sourcets,

La source de la Foux alimente toujours Vence en eau

Lubiane.

Sur un cadastre de 1833 on voit un captage dans la Lubiane (parcelle D1 38) avec un canal qui se perd dans la route de Coursegoules. A-t-il servi plus tard pour alimenter la centrale ?

 

La société anonyme de l’électricité de Vence est propriétaire de l’usine de la Gaude suivant extrait de matrice cadastrale 1911 1930

L’usine de la Cagne était probablement l’usine dite de la Gaude. Il semble d’après les documents qu’elle n’appartenait pas directement à la Compagnie d’électricité de Vence

Autres exemples d’usines électriques des Alpes Maritimes

 

Des exemples sont donnés par Antoine Gancia dans la revue le Sourgentin n° 250 avril 2022

On peut noter une installation à Guillaumes en 1902 à l’initiative de Monsieur Louis Payany reprise plus tard par EDF, à la Barlatte , à Grillatier

Deux micro centrales à Entraunes

Centrale de Chastellanette à Saint Martin d’Entraunes

 

Rooquebillière 06450

Luc Thévenon dans le même numéro 250 cite la centrale construite en 1902

 

Tourrette Levens 06690

 

On peut voir cette usine mentionnée sur une carte d’Etat Major de 1927 au Plan d’Arriou, bâtiment jaune et pylone