Chapelle St-Jean à Belvédère

ABREUVOIRS POUR ABEILLES


 

Mise à jour septembre 2017

Prospections Jean Laffitte, Henri Guigues, Raoul Barbès

Photos Jean Laffitte, Henri Guigues, Jacky Sarale

 

Ce titre peut paraître farfelu et pourtant il semble correspondre à une réalité.

 

Une très grande zone au nord de Saint Jeannet 06640 a été prospectée par Jean Laffitte ()  et dans ce secteur se trouvent de nombreux enclos pour ruches. Il a repéré au moins cinq abreuvoirs près de ces enclos, dont il sera question plus loin.

Une exposition sur ce thème a eu lieu à la Cité des Abeilles à Saint Faust 64110 Jurançon.

De son côté Nino Masetti () grand spécialiste des abeilles  a photographié le rucher ci dessous devant lequel se trouve un abreuvoir. Il a publié beaucoup d’articles sur les abeilles et les enclos et sur les abreuvoirs il a écrit le texte suivant :

« les abeilles cherchent de l’eau autour du rucher et voilà que l’homme pour les aider installe généralement ses ruches près d’un petit cours d’eau où il y a assez d’humidité (rosée matinale, plaques de mousse, et, à défaut lieux d’aisance pour les troupeaux, chenils et mêmes latrines pour écoles, casernes, etc..)

Très souvent ces sources de matière azotée sont en dehors de la portée des abeilles mais en cas de nécessité elles n’hésitent pas à les chercher dans le rayon de leur activité journalière (2 ou 3 km du rucher) surtout au printemps quand l’éclosion des oeufs nécessite beaucoup d’eau pour préparer la bouille pour l’alimentation des larves par une dilution de pollen et de miel. En ce qui concerne l’eau on est bien loin de la définition de l’abeille comme castre buveuse de rosée (par un grand écrivain français).

Mais ce sujet est plutôt tabou et ignoré par beaucoup de monde inclus la majorité des apiculteurs.

En effet l’abeille est un insecte très propre  qui ne souille jamais la ruche et qui l’hiver reste en boule sans se soulager  pour des longues périodes lorsque la température est en dessous de 8 degrés celsius.

D’autre part elle a besoin de matière azotée  qui est filtrée en récupérant l’eau croupie.

Généralement un abreuvoir à abeilles  est obtenu par un bloc de pierre  creusé comme un petit bassin avec quelques pierres recouvertes  de bouchons ou plaques de liège ou encore des brindilles de bois pour éviter la noyade des insectes. Une méthode plus efficace  est de recouvrir la surface de l’eau  avec une plaque de polystyrène  avec des petits trous à travers  lesquels les abeilles sucent le liquide.

Quelquefois on utilise des nourrisseurs  en forme de bouteille en plastique avec un trou très fin dans le bouchon. Ces récipients, goulot en bas, sont encastrés  dans un petit bloc de bois qui est perforé pour permette à l’abeille  d’entrer et  sucer une infime gouttelette qui coule de temps en temps à travers le bouchon. S’il y a un robinet dans ou près du rucher il suffit de l’ouvrir légèrement sur une planche inclinée

Pendant l’été l’eau nécessaire  au rucher se trouve à l’intérieur des ruches (condensation) où les abeilles la récoltent pour refroidir les parois  par pulvérisation ou pour fabriquer la bouille »

Sur une photo communiquée aimablement par Nino Masetti on voit un abreuvoir devant un rucher en forme d’auge en pierre.

On peut penser que dans une zone où l’eau se trouvait à proximité des ruches il n’y avait pas besoin d’abreuvoir, mais c’est dans les zones très sèches qu’on a le plus de chances d’en trouver, soit creusés dans le rocher, soit sous forme d’auges.

De son côté Jean Louveaux () page 133, écrit : « il est bon de vérifier qu’il existe dans les environs immédiats (des ruchers) un point d’eau où les abeilles peuvent s’abreuver facilement. Si un tel point fait défaut, il faudra prévoir une réserve qui sera renouvelée à chaque visite. On peut utiliser….constituant un abreuvoir rempli de mousse pour éviter les noyades d’abeilles. »

 

Les abreuvoirs de Saint Jeannet et du Broc

 

Jean Laffitte en a repéré plusieurs.

L’enclos du Broc ou des Escoulettes (P) avec de nombreuses lauses encore en place servant de socles pour les ruches est équipé d’une auge en pierre à droite de l’entrée. Ce bassin a peu près rectangulaire fait environ 70cm de long 40cm de large et 20cm de profondeur avec une évacuation de fond pouvant être débouchée. Repère A

La restanque du Ruth, en arc de cercle, comporte à sa base de nombreuses lauses servant de socle aux ruches.

Près de là un abreuvoir rectangulaire taillé dans la pierre de 60cm de long 40cm de large et 20cm de profondeur environ, se trouve au bord du chemin à quelques mètres au sud ; Repère B

Abreuvoir du Ruth. Au pied d’un cairn se trouve une vasque  avec une ouverture orientée au nord permettant d’accéder à l’eau. Selon Jean Laffitte il pourrait s’agir d’un abreuvoir pour abeilles.

Selon G.Fabry de Saint Jeannet les gens du pays l’appellent « assemble du pauvre Roubert »

Un lieudit au sud ouest du Ruth est dénommé le Cerisier. Voit ci-dessous Lantosque

Le grand  enclos du Riourun ou du Jas de Barrière x= 986.558, y=3174.286, z= 812 comporte deux dates 1700 et 1795, peut être dans une extension. A côté se trouve un petit bassin taillé dans le rocher de forme ovale  de 30cm de long 15 cm de large et une dizaine de centimètres de profondeur. Repère C

 

Dans un rocher est taillé un bassin de forme plus ou moins circulaire près d’un enclos au sud est du Riourun qui est de forme rectangulaire. X= 986.255, y=3173,784 z=779. Repère D

Autres abreuvoirs présumés sur le territoire de Saint jeannet

 

Ce titre a été donné, faute de découvrir un enclos à proximité ou des socles de ruches

De gauche à droite

Deux bassins ferme de Parriau

Bassin château du Castellet

La bassin de Lantosque

Près des granges de la Cerisière se trouve un bassin carré taillé dans le rocher de 40x40 cm et 10cm de profondeur avec une légère pente vers un angle. Il n’a pas été trouvé à ce jour d’enclos à ruches à proximité. A quelques dizaines de mètres de ces granges se trouve un ancien village abandonné.

X= 996.985, y=3197.351 ; z=1055.

Le lieudit "Cerisière" se trouve aussi  près d’un des enclos de Saint Jeannet. S’agit-il d’une coincidence ou bien les abeilles étaient elles particulièrement friandes de fleurs de cerisiers ?

 

L'abreuvoir du Mont Chauve à Chateaurenard 06950 Falicon

 

En contre bas, du côté ouest du hameau abandonné, on peut voir un bloc de pierre dans lequel a été creusé un bassin parallélépipédique de : 75cm x 12cmx 7 cm de profondeur.

La contenance de ce bassin étant très petite, ce bassin fait penser à un abreuvoir pour abeilles.

 

Bibliographie

 

Laffitte Jean – enclos et banquettes sur le baou de Saint Jeannet – juin 2005

 

Laffitte Jean - Mémoires de l’institut de Préhistoire et d’Archéologie Alpes Méditerranée 2007 – éditions IPAAM

 

Louveaux Jean – Les abeilles et leur élevage - éditions Hachette 1980

 

Masetti Nino – les ruches et les ruchers en pierre sèche des Pouilles en Italie du Sud -mémoires de l’IPAAM tome XLVIII 2006, éditions IPAAM

 

Masetti Nino – les maisons des abeilles de la Haute Vallée de la Roya -mémoires de l’IPAAM Tome XXXVII année 1995 – éditions IPAAM

 

Masetti Nino – quelques aspects de l’apiculture traditionnelle dans le Comté de Nice - mémoires de l’IPAAM Tome XXXIX année 1997 – éditions IPAAM