Point du Ramingao à Roquebrune Cap-Martin

CIMIEZ 06000 NICE SELON UN FRERE DES ECOLES CHRETIENNES 1850

Mise à jour avril 2022

Ce texte est extrait d’un opuscule que le Frère n’a pas signé et où il n’a pas mentionné ses sources.

 

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Cimiès

 

Partie de la petite place du faubourg Saint Jean Baptiste, la roue se bifurque à cinq minutes à peu près vers le nord, d’une part en continuant à côtoyer vers le nord est le torrent Paglion. Elle arrive à la hauteur de la Place d’Armes, à Saint Pons, à Saint André ; de l’autre, elle offre un chemin accessible aux voitures lequel aboutit à Saint Barthélemi et conduit sur la colline de Cimiès après l’avoir contournée de l’ouest au nord. Au point où la route se bifurque, un chemin rapide et resserré entre deux murs de clôture se dirige vers le nord et conduit aussi sur la colline de Cimiès après une demie-heure de marche ; ce chemin presque partout ombragé par des oliviers et fréquemment bordé à droite et à gauche de jolies maisons de campagne, offre une promenade qui n’est pas sans quelque charme. Une vaste place que protègent de grands chênes verts occupe le sommet de la colline. Elle est décorée d’une colonne du Moyen Age supportant une croix de marbre. Tout près en face de ces arbres séculaires s’élèvent le couvent et l’église des Recollets qui furent bâtis lorsque le couvent qu’occupaient ces religieux au Faubourg Croix de marbre eut été incendié par les trucs en 1543.

Par sa délicieuse position, par la fécondité du sol environnement, par les anciens souvenirs qu’elle rappelle, la colline de Cimiès mérite de fixer l’attention des voyageurs, des savants et des antiquaires.

Là dorment les ruines de l’ancienne cité de Cimiès (Cemelum) (sic), dans ces temps reculés capitale des Alpes maritimes et résidence d’un Procureur ou Préfet romain comme l’attestent encore deux inscriptions sur pierre de taille qu’on voit dans la campagne de Mr le Comte Garin de Coconato.

Cimiès après avoir résisté long temps aux peuples barbares, la capitale des Alpes Maritimes éprouva une épouvantable catastrophe.

Les lombards, sous la conduite de leur chef farouche Alboin, la détruisirent de fond en comble par le feu et le fer. Les ruines que le temps a respectées annoncent combien elle devait être populeuse et florissante.

Ce qui reste de l’amphithéâtre porte l’empreinte d’une haute antiquité. L’arène encore existante où végètent quelques oliviers, forme un ovale de 65 mètres de longueur sur 50 mètres de largeur; les constructions dont elle est environnée indiquent la disposition des banquettes circulaires sur lesquelles se plaçaient les spectateurs.

On a calculé qu’elle pouvait contenir 8000 personnes ; on sait que dans les villes, chef lieux de province, l’espace destiné aux divertissements publics était ordinairement proportionné au tiers de la population, ainsi le chiffre de celle de Cimiès aurait été à peu près de 24000 âmes.

L’ouverture d’un des caveaux où l’on enfermait les bêtes féroces sert de passage ou de chemin au centre du plateau où sur les ruines de la cité romaine s’élèvent le sanctuaire et le couvent des Cordeliers. Non loin de ces ruines, on découvrit il y a peu d’années, un caveau entièrement rempli de blé noirci et calciné par le feu. Ce dépôt daterait de l’incendie de Cimiès par les Lombards et resta ainsi enfoui dans la terre depuis douze siècles

 

Voir ausii:

 

http://www.archeo-alpi-maritimi.com/monasteredecimiez.php 

Bibliographie

 

Le jeune niçois instruit de sa patrie ou notions historiques sur la ville et le Comté de Nice – Société typographique 1850 - par un Frère des Ecoles Chrétiennes