Point du Ramingao à Roquebrune Cap-Martin

ROUTE ROYALE DE NICE A TENDE -SIXIEME PARTIE - TENDE - COL DE TENDE

Cette étude est divisée en six parties :

Généralités: généralités sur la route royale

Nice- l’Escarène: route royale Nice l'Escarène

L’Escarène Sospel: route royale l'Escarène Sospel

Sospel – Giandola: route royale Sospel Giandola

Giandola - Tende: route royale Giandola Tende

Tende  - Col de Tende

En outre un dossier a été publié sur la maison de la Ca sur la route du col: la Ca Tende

 

 

Prospections Louis Carlot Jacky Sarale Raoul Barbès

Mise à jour décembre 2015

  

De gauche à droite, plan de Saluzzo, pont de Scara:  vue d'ensemble,fondations, dallage vu de dessus

En amont de Tende la route traversait la Roya au lieudit « Ponte della Scala », actuellement Scara. Des restes de ce pont se trouvent encore sous le pont de Scara et on peut voir un gué empierré avec de grosses pierres clavetées ensemble dont une côté rive gauche a été emportée un peu plus bas.

 

Côté amont du pont on peut voir dans la falaise en rive droite les traces de trois aqueducs superposés dont le plus bas est encore en service. Plus en amont était signalé le lieudit « Fonte du S. Pancracio ».

La route repassait en rive droite au « ponte di Vieule » au droit de la chapelle de ND de la Visitation. Ce pont existe toujours ; sa voute est surbaissée. Immédiatement en aval on peut observer en rive gauche un reste de ce qui semble être l’intrados d’un très ancien pont.

               

De gauche à droite: la chapelle, le pont, le possible intrados, un délaissé (moderne)  un peu en amont

Selon la carte de Borgogno de 1763, à la hauteur de Vievola , la route (ou le chemin) semblait suivre brièvement la rive gauche du vallon de Condaveglia (Deveillou actuel?) puis se rapprocher de la Roya.

Les lieux ont été très modifiés par la création de la voie ferrrée et de ses remblais.

En amont cette carte ne mentionne pas Balma Ventosa

Les ponts de Balma Ventosa - Sur la carte de Saluzzo on voit que la Roya était franchie deux fois sur des ponts très rapprochés dits « ponte di balma ventosa » et qu’elle faisait un bref passage en rive gauche.

Une prospection a été faite au nord de Vievola et aux environs du kilomètre 35  et d’un pylone électrique on voit que la Roya s’écoule entre deux falaises de quelques dizaines de mètres de long. La falaise en rive gauche est moins importante et c’est là qu’a été taillé un passage pour la route.

Le toponyme mentionné par Saluzzo de « ventosa » est justifié par le fait qu’en cas de vent, la configuration des lieux renforce le courant d’air.

Les traces du pont aval ont été retrouvées, (x=1018.327, y=3215.979, z=1035). On peut voir en rive gauche un départ d’arc mais il est curieusement très large (plusieurs mètres) ce qui n’a pas pu être expliqué.

Photos ci-dessus de gauche à droite: accès pont aval rive droite; culée pont aval rive gauche, soutènement route en rive gauche, hypothétique culée amont rive droite.

En rive droite on voit le chemin d’accès et des débris de maçonnerie gisent dans la rivière. Un peu en aval et sur la rive droite on voit une amorce d’arc. Cette maçonnerie est prolongée sur la terre ferme par un mur dont le plus grande partie est en bon état.

Près de la rivière il est cassé sur toute la hauteur en deux endroits.

Photos ci-dessus de gauche à droite; pont aval rive gauche, pont aval blocs, pont aval rive droite, route en rive gauche

En ce qui concerne le pont amont il a vraisemblablement disparu à part peut être une amorce de culée en rive droite.

L’ancienne route en rive gauche a été parcourue et on voit encore un morceau de mur de soutènement avec parapet et une voute de soutènement. Il n’a pas été observé de trace de mine dans le rocher entaillé.

Essai de reconstitution du pont supposé de Paganin,

Ce mur va de 0 à plus de 1.50m au bord de la rivière. Son sommet est plat. Ce qui intrigue c’est qu’il est très étroit en tête (environ 80 cm). Il ne s’agit pas d’une digue ni de support d’un canal, et il n’est pas dans le prolongement de l’amorce de voute en rive gauche; on est amené à penser qu’il s’agissait d’un premier pont, mais pourquoi si étroit ?

Une investigation a été faite pour voir si un deuxième mur parallèle avec éventuellement un remplissage entre les deux avait pu exister ; mais rien n’a été observé.

En aval de ces ouvrages un autre pont a été observé. On peut voir la culée en rive gauche et des débris de maçonnerie dans la Roya. Au droit du départ de ce pont dans le pré en rive gauche se trouve une pierre levée d’une cinquantaine de centimètres de haut. La largeur en tête de cet ouvrage est également de l’ordre de 80 cm, comme dans le cas cité plus haut. Est-ce qu’il s’agit de vestiges de ponts éventuels de Paganin ?

 

De gauche à droite: restes du ponte del Tino en rive droite, anciennes photos du relais de Vievola

La route passait de nouveau en rive droite jusqu’au « ponte del Tino » dont on peut voir les restes un peu en aval de la route mise en service à la fin du XXème siècle et en rive gauche jusqu’au « ponte de la Ponta » Sur une photo ancienne on peut voir page 47 le relai de Vievola. Actuellement la remise des diligences est en ruines. Sur cette photo on voit inscrit sur la diligence de gauche « Vintimiglia a Vievola », ce qui laisse supposer que le trajet à l’époque de la photo pouvait être fractionné.

Les lieux ont été très modifiés par la création de la voie ferrée, mais il n’est pas impossible que la route passait le long du relais pour se raccorder plus haut à ce qui est devenu la route actuelle

 

De gauche à droite:

une des maisons cantonnières d'époque indeterminée

le relais de Vievola dans son état actuel

Des traces de l’ancien pont "ponte della Ponte" n’ont pas été retrouvées mais il était peut être à l’emplacement du pont de la route moderne avant son abandon, car on voit en aval de vieux murs en bordure de la rivière

Le long de la route, en contrebas et notamment dans les délaissés on peut observer des voutes formant soutènement dont certaines pourraient appartenir à la route primitive.

Ensuite commençaient les lacets du col en rive gauche

Sur le chemin du col, la maison de la CA a fait l’objet de nombreux articles et photos. Elle est située à l’altitude de 1428 m alors que le col lui-même est à 1900m. Voir dossier Internet:

la Ca Tende

Dans le livre intitulé : Sillons (), page 49, on peut lire : « le long service Nice Sospel Fontan Coni nécessite trois jours de parcours avec haltes à Sospel et à Tende et repas au Touet de l’Escarène et au col de Brouis  et des relais supplémentaires à Braus et à Fontan »

Sur la carte de l’atlas Saluzzo on voit un trait rouge rectiligne au niveau du col. Il s’agit probablement du projet initié en 1484 et abandonné dont Charles Botton () écrit : « une nouvelle et infructueuse tentative de percement sous le col de Tende (est) abandonnée en 1784 après une avance 16 trabucs (164m environ) »

Le tunnel a été mis en service en 1882. En 1878 il était en travaux et a fait l’objet d’un rapport du lieutenant colonel Wagner à cette époque ().

L’entrée du tunnel se trouve à 1279 m  côté français et à 1320m côté italien.

Selon G. Casalis () un passage traduit de l’italien indique  que dans la saison froide un entrepreneur est chargé de battre la route royale avec 16 mules, faisant partir à 8 heures du matin 4 couples de Limone vers Tende et autant de Tende vers Limone ; les uns et les autres doivent se rencontrer au sommet du dôme, consacrés suivant les besoins, d’escorte et pour déblayer la neige

D’après la photo de la page 78 on voit qu’après la création de la ligne de chemin de fer une coexistence entre les voitures à chevaux et les autobus a duré un certain temps. Au début de la première guerre mondiale le train allait de Vintimille à Saint Dalmas de Tende

 

Bibliographie

 

Banaudo José, Le Haut Pays N° 69 Juillet 2007

 

Botton Charles et Braun Michel, le col de Tende, éditions du Cabri 1991

 

Botton Charles et Jean Gaber – Histoire de Saorge et de Fontan, éditions du Cabri 2009

 

Carte de Bourcet milieu du XVIIIème siècle

 

Casalis Georges - Dizionario geografico storico statistico commerciale compilato per cura del Professore e Dottore di Belle Lettere - 1850 Turin

 

Gaziello F. Nice Historique N° 166 page 116 et 117, lettre de Thomas Jefferson à Maria Cosway, extrait de : the papers of Jefferson , université de Princeton USA 1955

 

Hare AJC, South Eastern France, George Allen 8 Bell Yard,Temple Bar London, and Sunnyside Orpington

Jefferson  Thomas 13 avril 1743 – 4 juillet 1826 président des Etats Unis de 1801 à 1806, ministre en France de 1785 à 1789

Non signé « Routes d’Antibes à Coni et de Coni à Asti, et la traverse d’Antibes à Barcelonnette » Ce texte est un rapport extrait de la collection du Ministère de la défense, SHD, département de l’armée de terre, 1 VD 34 art 4 sect 1 parag 5, 4°  C1, N°13,

Lacroix Jean Bernard – les ponts des Alpes Maritimes du Moyen Age au XXème siècle – Nice Historique octobre Décembre 2005

 

PCAM - Patrimoine des communes des Alpes Maritimes éditions Flohic 2001

 

Sillons, les cartes postales racontent les Alpes du Sud, éditions Serre 1979

 

Wagner –les travaux du tunnel de Tende en 1878 www.archeo-alpi-maritimi.com

(dossier Histoire)