PONTS DE NICE


 

suivant le dictionnaire de G Casalis

 Mise à jour janvier 2013

 

Volume XI                                                                          

 

Traduction du texte

 

Ponte Vecchio (Pont Vieux)

 

A la distance de 391 mètres en descendant de la place Vittorio face au quartier de S. Reparata, le pont dénommé Ponte Vecchio, traverse la Pallione ; il est construit en pierres de taille. Il a trois arches : la première a 11.10 mètres de portée, la deuxième 18.40 mètres, et la troisième 21.40 mètres.

La longueur est de 67.30 mètres et la largeur de 4.30 mètres, y compris les parapets en fer.

En 1836 il a été élargi et il comporte deux trottoirs  chacun d’un mètre de large, lesquels des deux côtés sont soutenus par des consoles en fer d’égal écartement.

Ce pont  qui réunit la ville au faubourg de S. Giovanni Battista, existait déjà en 1530, et fut détruit cette année là par une extraordinaire crue du Pallione, lequel se traverse à gué la plus grande partie de l’année mais devient terrible quelquefois.

Ce vieux pont fut alors reconstruit  de façon plus solide. Deux arches furent démolies en 1543 pour des raisons de défense militaire, et furent refaites en 1545 sous la direction d’une certain Liprandi : le pont entier fut ensuite restauré il y a peu d’années, de façon très élégante, et on lui a ajouté les deux trottoirs dont il a été question ci-dessus ».

Notes :

Sur des tableaux de Clément Roassal () notamment, on reconnaît ce pont.

Page 049 il est figuré sans garde corps. Page 051 on voit le garde corps et les deux trottoirs en encorbellement.

Dansle livre "Le pays de Nice et ses Peintres ()" on le voit sur une gravure de Mion Raynaud avec son garde corps métallique  page 113 ainsi que pages 246 et 247 on a diverses vues de ce pont.

Dans le Guide des Etrangers à Nice, 1826, page 105, on peut lire une description détaillée  du pont vieux et des inscriptions et ensuite : « ce pont est praticable pour les voitures mais il n’est pas assez large pour donner le passage à deux voitures de front ; il a d’ailleurs le très grand inconvénient d’avoir l’avenue du côté faubourg d’une pente beaucoup trop rapide. Il est à désirer qu’on s’occupera d’élargir  ce pont ainsi que l’Administration en a le projet »

 

« Ponte San Carlo - Ponte Nuovo (Pont Saint Charles-Pont neuf)

 

A la distance de 505.45 mètres du précédent, en face d’une place qui maintenant porte son nom, ce pont traverse le Pallione.

On commença sa construction le 10 juillet 1820, et il fut terminé le 31 décembre 1823. On put y passer librement le 4 novembre 1824. Il fut érigé  aux frais de la ville et du gouvernement sous la direction de Monsieur Gardon alors ingénieur provincial et sur le dessin de l’inspecteur Chianale. A ce dessin l’administration  voulut faire des ajouts et modifications pour le rendre plus beau et plus pratique. L’entrepreneur fut un certain Gioan Battista Magnano de la province de Biella.

Le pont S. Carlo réunit la ville aux nouvelles constructions  qui se trouvent  dans le beau faubourg de la Croce di Marmo.

Il fut construit en pierres de taille; il comprend trois arches égales entre elles et ayant chacune 21 mètres de portée. La courbe d’un arc  de cercle  a 2.50 mètres de flèche. La longueur entre les culées est de 69 mètres. La largeur compris les trottoirs et les parapets est de 10.35 mètres. La largeur de chaque trottoir est de 1.40 mètre. L’épaisseur des parapets est de 0.48 mètre. Il est parfaitement horizontal  comme le Ponte Vecchio ci-dessus.

La dépense s’est élevée à 204.468 lires 67 y compris 91122.28 lires pour des travaux additionnels demandés par la Ville. Il est bordé par deux quais  parallèles entre eux. »

 

Obélisque à l’entrée du Ponte Nuovo

 

En 1826, à l’occasion du passage du roi Carlo Felice  et de son Auguste épouse, les juifs de Nizza firent élever en l’honneur du Roi un obélisque  à l’entrée du Pont Neuf sur la rive gauche du torrent Pallione. Il avait une forme pyramidale avec une base carrée  de 0.50 mètre de côté et terminé en pointe. Il était posé sur un piédestal carré précédé de quatre gradins ; aux quatre angles s’élevait un socle surmonté d’une sphinge. Sur trois faces du piédestal fut sculptée une inscription, la première en hébreu, la seconde en italien, la troisième en latin. Elles attestaient de la reconnaissance des juifs envers le monarque.

Au pied l’obélisque n’a pas plus de 0.50 mètre de côté ; au tiers environ de la hauteur il présente une plate bande  portant en relief l’inscription F.E .R. T sur chaque côté ; plus vers le sommet on voit les lettres C. F. sur un côté  et un aigle de l’autre tous deux surmontés de la couronne royale. Le tout est en pierres de taille provenant des carrières de Turbia, excepté les quatre sphinges qui sont en marbre de Carrara. Il s’élève sur un emplacement de forme polygonale de huit côtés  égaux deux à deux  dont quatre ont une longueur de 3.60mètres et les autres quatre de 1 mètre. Autour de l’obélisque  il y a une barrière en fer  travaillée de façon élégante pour protéger l’édifice des heurts

 

Note, Sur un tableau de Clément Roassal ()  page 055 on distingue l’obélisque.

On le distingue aussi sur une gravure du pont de 1834 sous le titre du bon Roi Charles Félix.

Il apparait également sur un tableau de Garin de Cocconato () page 123.

Dans la loge municipale contre l’église Sainte Rita, sont conservées les quatre sphinges

Dans un des cadres au pied de ces statues, on peut lire : « ces sphinges ornaient las angles du monument offert au roi Charles Félix par les Juifs de Nice en 1826, élevé au débouché sud du Pont Neuf (actuelle Place Masséna), démoli en 1861. Ces sphinges ont orné la balustrade de la cascade du château.

On peut voir aussi une rare photo du monument.

On peut lire :  « …   du monument offert au roi Charles Félix par les juifs de Nice en 1826. Elevé au débouché sud du Pont Neuf (actuelle place Masséna)

Elle     d’amour   symbole de fidélité et la devise de la Maison de Savoie

 

Origine des délibérations pour la construction du Ponte Nuovo

 

De 1783 à 1786 des familles anglaises distinguées  venaient à Nizza pour la saison d’automne et d’hiver, et parfois durant une partie du printemps. Parmi les plus illustres personnages, on peut nommer SAR le duc de Glocester, le duc de Belfort, milady Mainard, milady River, lord Geen, madame de Ville-Mouen, et aussi des princes  et des grands seigneurs allemands polonais et français. La plupart habitaient dans le faubourg de la Croce di Marmo qui était séparée de la vile par le torrent Pallione, dont les rives étaient à cette époque mal entretenues.

Pour aller de  la ville à ce faubourg, on travesrait le torrent en entrant dans le lit par des marches mal commodes et sur le Ponte Vechio décrit ci-dessus, dont l’accès était par ailleurs très difficile principalement aux voitures.

Pour toutes ces raisons les illustres étrangers qui séjournaient alors à Nizza formèrent le projet d’une souscription  pour la création d’un nouveau pont, qui devait être en bois ; mais les troubles de la Révolution qui commençaient à survenir en Francia firent que ce projet ne fut pas exécuté.

Après la restauration politique, c'est-à-dire en 1816, fut formée une société des plus importants propriétaires  et des plus riches négociants pour la construction d’un pont en bois, sous les auspices de SE le comte d’Osasco qui à ce moment  était gouverneur général du Comté de Nizza.

Le 19 janvier 1816 fut faite une liste des dons gratuits qui s’élevait à 17500 lires.

Le gouverneur notifia au public que la direction des travaux serait confiée au chevalier Malausséna  alors major du Génie Militaire et que la dépense totale ne devrait pas dépasser 30000 lires.

Le nouveau pont devait être édifié au droit de la Porta Nuova, et c’est précisément là qu’il fut édifié.

Avant de commencer les travaux on se rendit compte qu’un pont en pierre serait beaucoup plus convenable du fait qu’on devait franchir un torrent impétueux et terrible à l’occasion de ses inondations ; ainsi malgré les dépenses beaucoup plus importantes que cela nécessitait pour une structure plus solide, l’exécution en fut décidée ainsi ;

 

« Pont sur le Varo

 

A la distance de 7192 mètres de la ville en partant de le Porta Nuova, sur  le Pallione, et en suivant la route royale de Turin à la Francia on trouve le pont  édifié sur le fleuve Varo, construit entièrement en boi. Sa longueur est de 630 mètres dont 326 appartiennent au gouvernement sarde et sa largeur de 5.13 mètres compris les parapets en bois. La hauteur au dessus du  niveau moyen des eaux du fleuve est de 2 mètres.

Ayant été détruit vers le milieu du siècle dernier il fut reconstruit par les français  en 1792 à usage militaire ; mais il fallut ensuite plusieurs fois le remettre en état.

La moitié est entretenue aux frais du gouvernement de SM le Roi de Sardegna et le gouvernement français  s’occupe de l’entretien de l’autre moitié à qui elle appartient.

Il existe aux deux extrémités un poste de carabiniers  et un bureau de douane tenus par les deux gouvernements.

En 1812, le 25 mars, Napoléon décréta l’érection d’un pont en pierre. La culée sur la rive droite était déjà faite. Sur la rive gauche une longue digue de bois fut établie, mais cette oeuvre magnifique ne fut pas poursuivie plus avant. Le projet avait été fait par le sieur Tulere.

 Aux frais du gouvernement, de la ville de Nizza et d’une société de propriétaires,  on y maintient une compagnie de  sept cantonniers destinés  à veiller à la conservation  de la rive gauche, en la renforçant çà et là par des éléments de digues en bois  extraites d’une forêt voisine, qui est la seule existante sur le territoire de Nizza, et qui est expressément réservée à cet usage.

La superficie de cette forêt est de 810000 mètres. »

 

Note : Il apparait sur divers tableaux et gravures  et notamment chez Clément Roassal () page 097, et dans le Pays de Nice et ses peintres () pages 228, 229

 

« Ponte di Magnano

 

En quittant le faubourg de la Croce di Marmo, à la distance  de 2180 mètres du côté droit de la Porta Nuova se trouve sur la grand route le pont dit de Magnano, qui franchit le torrent de ce nom.

Il est entièrement en pierre de taille extraite d’une carrière eu éloignée de la ville.

Il est formé d’une seule arche. Il a une portée de vingt mètres et une flèche de 2.50 mètres. Sa chaussée  s’élève à 3.50 mètres au dessus du niveau du torrent ; Sa largeur est de 8 mètres y compris les parapets. Il fut entrepris et construit en 1825 par l’entrepreneur Giambattista  Magnano. La dépense pour la construction de ce pont s’est élevée à 50538.51 lires »

Note : On peut le voir en particulier sur un tableau de Trachel () dans le pays de Nice et ses peintres () page 160,161

 

 

Bibliographie

 

Dizionario geografico storico statistico commerciale compilato per cura del Professore e Dottore di Belle Lettere

Gioffredo Casalis Cavaliere dell’ordine de SS Maurizio e Lazzaro

Opera molto utile agli impiegati nei pubblici e private uffizi a tutte le persone applicate al foro alla milizia al commercio e singolarmente agli amatori delle cose patrie

Bibliothèque municipale de Nice

Tome XI B 8143 – date 1843

 

Garin de Cocconato – le pays de Nice et ses peintres – éditions Nice Historique

 

Roassal Clément – vues de Nice et de ses environs – éditions Centre du Patrimoine

 

Trachel- – le pays de Nice et ses peintres – éditions Nice Historique

 

 

 
 
        Val d’Entraunes page 611
        Val di Lantosca page 654
B 8159
        Rien pour le Comté 8160