Port de Nice suivant le dictionnaire de Casalis


 Mise à jour mai 2014

 

Dizionario de G. Casalis Turin

 

Volume XI                                                                         

 

Port de Nice

 

Traduction du texte

 

« Le port de Nice appelé communément de Limpia est situé dans une vallée entre la colline du Monborone à l’est et les ruines du château de Nice, qui le protègent de tous les vents sauf  de la tramontana et de ceux compris entre sirocco et libeccio. Les vents qui soufflent le plus souvent et qui sont les plus dangereux sont vraiment ceux entre sirocco et libeccio. Les vents du nord bien qu’ils fassent bouger les bateaux ne sont pas l’occasion d’accidents et de sinistres.

La direction de la vallée où se trouve le port  ou celle de la ligne principale dans le sens de la longueur, est du nord au sud, cinq degrés vers l’ouest. Celle de son entrée ou de la passe  est de sud-est à sud-ouest.

Le port de Nice bien que peu étendu et difficile d’accès  est peut être le plus sûr de Mediterranée après Marseille. Au début de la cinquième année de la république française, 1797, les ouvrages qui protégeaient ce port contre les coups de vent étaient :

1 – le môle extérieur élevé de 7 mètres au dessus du niveau de la mer et qui fut muni de batteries

2- le môle intérieur dont la direction est Est-Ouest et qui communique avec des magasins adossé à la montagne du Montalbano. Au sommet de l’angle convexe  côté mer que forme ce môle se trouve un petit pignon en brique qui est perpendiculaire à celui-ci  et en protège  la base du sirocco

3- Ce pignon étant trop court, on dut en construire un autre à l’entrée du port qui en réduisait l’entrée à 26 mètres ; mais cet ouvrage n’était que provisoire et fut supprimé lors de la construction du môle extérieur.

A cette époque ces ouvrages se dégradaient  et il s’en fallut de peu que la mer ne s’ouvrit un passage  et ne ruinât tout. Le péril était si imminent que le gouvernement  d’alors se résigna à la fin à en ordonner la restauration.

De 1806 à 1809, le gouvernement français  fit reconstruire en pierres de taille un morceau du môle intérieur, d’une longueur de 50 mètres environ, qui avait été détérioré par la mer et établit une jetée en petits blocs au pied  des divers môles.

Puis comme l’extrémité du môle extérieur menaçait ruine, et que la jetée exécutée par les français était peu stable, on mit en place un caisson sur le côté est du môle précité.

 

De 1823 à 1830 fut érigé sous la direction du général Lunel, avec l’aide des forçats, un mur à usage de cale de débarquement qui entourait entièrement le port.

Les jetées au pied du môle ayant été abattues par la tempête du 1821 le jour de Noel furent refaites en  très gros blocs de roches dont certains pesaient plus de 90000 kilos ( ?)

En 1840 furent entrepris  et menés à bien divers ouvrages très utiles, c'est-à-dire la prolongation du môle  extérieur qui fut allongé de 45 mètres et surmonté d’un phare avec lentille ; un grand et beau chantier pour la construction des navires de commerce, et un slip pour tirer à terre les bâtiments de moins de 300 tonnes. La mer à l’extrémité du môle extérieur est profonde de  9 mètres, 4.5 mètres à l’entrée du port et  de 5 à 6 mètres à l’intérieur du port et une telle profondeur est suffisante pour les bateaux de 350 à 400 tonnes.

Une partie des travaux du port de Limpia  a été exécutée sous le Duc Carlo Emmanuele II, et sous le règne  du Roi Carlo Emmanuele III, dont l’auguste fils Vittorio Amedeo III, qui le perfectionna grandement.

Il fut déclaré port franc en vertu d’un édit royal  du 12 mars 1749"

De gauche à droite: vues d'ensemble et détails du piédestal

"Les négociants de Nice qui connaissaient l’importance d’un tel privilège saisirent l’occasion de la venue du Roi Carlo Felice dans cette ville pour lui donner un témoignage public  de leur dévotion et lui élevèrent en 1826 une statue en marbre mise en place à l’entrée du port.

Le piédestal était au début très simple.

Il consistait en une colonne cylindrique ayant un diamètre de 2.10 m et d’une hauteur de  2.47 m avec un parement en pierre de taille  et d’autres ouvrages en brique ; mais la Chambre royale d’agriculture  et de  commerce, le 8 juillet 1829 confia la tâche d’embellir au mieux et de perfectionner le site  et la base de la statue  suivant le projet  du comte Guecco inspecteur des ponts et chaussées. Aux travaux additionnels faits durant cette entreprise s’en ajoutèrent d’autres.

Le statue pose sur une base carrée en marbre blanc avec sur les quatre côtés des inscriptions latines  rappelant les causes  et les circonstances  de son érection.

Ce piédestal de hauteur presque égale à la largeur  est soutenu à sa base par un socle  qui a le même tronc cylindrique que noté ci-dessus.

Pour l’érection de ce monument on dépensa la somme de 11199.27 lires dont 9219.32 provinrent  de la souscription des négociants, 1000 furent payés par la ville  et 979.90 par la chambre de commerce".

Louis Roubaudi () page 21, a décrit le port en 1843 avec quelques autres précisions:

"Le port de Nice quoique peu étendu et difficile d'accès  est le plus sûr peut être de tous les ports de la Méditerranée. Oeuvre en entier de la main des hommes  (1751), il fut creusé entre les rochers du château et la colline du Mont Boron. Deux môles magnifiques  bâtis en pierres de taille en défendent l'entrée. Des quais l'entourent, suffisamment spacieux pour  le mouvement commercial de la ville. Une profondeur de 17 à 18 pieds  entre les deux môles et de 13 environ au milieu suffit pour les navires qui jaugent 250 tonneaux ou  calent 12 pieds d'eau. Il est fâcheux seulement que l'impétuosité des vagues  et la violence du ressac  y amoncèlent sans cesse  des bancs de gravier  qui forcent à nettoyer fréquemment le bassin  au moyen de pontons ou caraques"

Note: Un article sur l’histoire du port a été écrit par Luc Thévenon () page 8 et suivantes

 

Bibliographie

 

Dizionario geografico storico statistico commerciale compilato per cura del Professore e Dottore di Belle Lettere

Gioffredo Casalis Cavaliere dell’ordine de SS Maurizio e Lazzaro

Opera molto utile agli impiegati nei pubblici e private uffizi a tutte le persone applicate al foro alla milizia al commercio e singolarmente agli amatori delle cose patrie

Bibliothèque municipale de Nice

Tome XI B 8143 – date 1843

Roubaudi Louis - Nice et ses environs - 1843 - Paris Turin - consultable sur Internet

 

Thévenon Luc – La création du Port Lympia – plans de François Laugeri – Sourgentin N° 108 année 1993