Divertissements de Nice suivant le dictionnaire de Casalis


  Volume XI                                                                          mise à jour octobre 2014

 

Louis Roubaudi () pages 341 et suivantes donne des informations sur les divertissements, pour certaines assez semblables

 

Traduction du texte  de Casalis pages  807 à 809

 

 « On a déjà dit comme la chasse plait aux niçois. Ajoutons que leur passion est maintenant grande pour la danse. Même les paysans s’y adonnent avec des transports  de joie ;  Les jeux de ballon et de cartes sont le passe temps des artisans. Les paysans jouent non seulement aux cartes mais aussi à la « mora » (mourre chez Roubaudi page 341); dans ce dernier jeu qui est le « micare digitis » des anciens romains, les paysans niçois montrent une vivacité, une mobilité des muscles la dextérité des gestes, la vivacité de la parole qui les distingue des habitants du midi de l’Europe.

La classe aisée privilégie le chant, la musique, le dessin et la poésie. Chez le peuple les divertissements sont vifs et bruyants et parfois suivis de querelles, qui par bonheur  cessent rapidement. L’usage très antique de « cantar maggio » (Note : il s’agit de tourner les Mais, Roubaudi (), page 341 emploie le terme chanter Mai) c'est-à-dire de célébrer le retour du Printemps en chantant des poèmes  et en les répétant en dansant sous des guirlandes de fleurs suspendues dans les quartiers, n’a pas été ici encore entièrement abandonné. A l’occasion de certaines réjouissances publiques extraordinaires, les pêcheurs portent dans les quartiers une vieille barque dénommée « laiit » (Note : Dans le dictionnaire de la langue niçoise (), on peut lire page 530 que Louis Roubaudi emploie le terme « lahut »), pavoisée, et posée sur des roues ; après de multiples courses et divers arrêts, ils s’arrêtent au milieu d’une place où ils y mettent le feu, et tout cela se fait en criant de joie, en dansant et en chantant.

Dans les campagnes quand on célèbre la fête du Patron, les « abba » (Note : Dans le dictionnaire de la langue niçoise : abat mage ou abat jouve), ou commissaires que la jeunesse élit avec l’assentiment de l’autorité publique, distribuent des rubans de couleurs diverses, au son d’instruments de musique et parmi des cris de joie. De telles fêtes qui commencent  d’ordinaire par des symphonies répétées, finissent presque toujours par des danses, et quelques divertissements populaires.

Diverses autres coutumes plus ou moins anciennes, plus ou moins sérieuses sont encore en usage dans les environs de Nice. « L’embrenada » continue encore sa trace de chaux ou de cendre  trempée dans l’eau, de la porte de la nouvelle épousée jusqu’à celle de l’amante abandonnée. « La chiucchiurlaja » ou le boucan continue  à exciter la rage des veufs et des veuves âgés  qui  se remarient.

Parmi les divertissements publics, et qui sont les plus chers aux niçois de toutes classes, il faut nommer ce qu’on appelle les festins dans les alentours de la ville, que l’on fait principalement pendant les Dimanche de carême, et quand intervient la fête du Patron de chaque quartier. Les festins auxquels participent la plupart des habitants de la ville et des lieux environnants, sont ceux de Cimiez et de Saint Roch célébrés le 25 mars  sur la colline de Cimiez et le 16 août dans le quartier de Roquebillière. C’est vraiment beau de voir ces jours-là, surtout à Saint Roch  sous les oliviers et les orangers et sous les tentes, une multitude de bandes, qui se rassasient d’aliments et surtout de poulets cuisinés à l’instant.

On dirait qu’un tel festin arrive par quelque féérie, à la lumière de centaines de lanternes suspendues  aux branches des oliviers et des orangers.

Pendant l’été,  de semblables réunions champêtres  peuvent se voir  dans le bois qui borde la rive gauche du Var, particulièrement le lendemain du jour de Pentecôte, qui est célébré dans le quartier de Sainte Marguerite  et le premier Dimanche après le jour de la Saint Augustin à la fin Août.

Le théâtre  et toutes sortes de spectacles sont très chers aux niçois, et sont heureux de s’en réjouir tous ceux  qui peuvent en profiter.

La classe supérieure et les officiers de la garnison  se réjouissent de soirées particulières et de soirées au Palais du Gouverneur.

Les propriétaires et les négociants se réunissent en famille et sont heureux  de danser et d’écouter  quelque concert exécuté par des amateurs de musique, et passent  souvent des heures de liberté en lisant quelque bon livre.

Pendant l’hiver, dans les salles de la Société Philarmonique richement décorées se donnent des bals splendides, on joue des symphonies, et s’y rendent habituellement un grand nombre d’étrangers

 

Bibliographie

 

Dizionario geografico storico statistico commerciale compilato per cura del Professore e Dottore di Belle Lettere

Gioffredo Casalis Cavaliere dell’ordine de SS Maurizio e Lazzaro

Opera molto utile agli impiegati nei pubblici e private uffizi a tutte le persone applicate al foro alla milizia al commercio e singolarmente agli amatori delle cose patrie

Bibliothèque municipale de Nice

Tome XI B 8143 – date 1843

 

Dictionnaire de la langue niçoise – Jules Eynaudi et Louis Cappatti - éditions Academia Nissarda 2009

 

Roubaudi Louis – Nice et ses environs  - 1843 – Paris Turin – consultable sur Internet