Oeuvres pieuses de Nice suivant le dictionnaire de Casalis
Mise à jour avril 2013
Dizionario de G. Casalis Turin
Volume XI
Œuvres pieuses de Nice
Traduction du texte
« La principale institution de bienfaisance publique est l’hôpital dit de S. Rocco. Il fut créé en 1135 par Pietro évêque de Nice ; il est administré par le second consul et trois conseillers municipaux, qui en cas de besoin pourvoient à ses dépenses de gestion ; Il peut contenir 85 lits. Le service intérieur est dirigé par huit sœurs de S.Vincenzo di Paoli ce qui grâce à leur charité habituelle donne un bon résultat. Les revenus de l’institution proviennent des fruits du patrimoine, des intérêts des prêts, des locations de maisons, et des locations de biens ruraux. Ceci se monte à 24500 lires. Sont soignées à l’hôpital les fébricitants de toute espèce et autres maladies curables ; seuls sont exclus les malades vénériens, les contagieux (?), et les incurables à part un seul lit.
Le nombre de malades soignés dans l’institution est d’ordinaire pendant l’année de 600 hommes et 300 femmes environ.
Les lits disponibles sont au nombre de 70 ; cependant ceux qui sont ordinairement occupés ne s’élèvent qu’à 60. Les infirmeries n’étant pas bien disposées et très basses de plafond les lits sont plus écartés pour avoir plus d’air.
L’administration municipale se préoccupe d’un projet pour transférer l’hôpital dans un site plus vaste et mieux adapté, dans lequel on a le dessein de soigner d’autres malades ordinaires de la ville et des militaires malades grâce à l’indemnité attribuée par l’Agenzia generale di Guerra de façon que l’autorité militaire puisse avoir toujours au moins 100 lits disponibles.
L’hôpital de Santa Croce érigé par la confraternité du même nom, avait autrefois 18 lits, agrandi récemment par le zèle des confrères , à qui est toujours attribuée l’administration. Il compte désormais 36 lits. Les revenus se montent à 6000 lires, lesquels n’étant pas suffisants pour couvrir la dépense correspondant à ce nombre de lits, on a l’habitude de demander aux malades qui le peuvent, une faible contribution pour les soins qu’ils reçoivent. Sont habituellement soignés environ 120 malades de toutes sortes de maladies, sauf ceux qui sont reconnus chroniques et les malades contagieux.
L’hospice de charité, dirigé par cinq membres de la congrégation provinciale a un revenu annuel de 22000 lires environ. Il traite 120 pauvres des deux sexes aussi bien jeunes que vieux. Les jeunes, outre qu’ils sont éduqués religieusement et avec quelque instruction, sont placés auprès d’artisans de la ville pour apprendre un art ou un métier. Les filles éduquées de la même façon se consacrent aux travaux féminins.
La confraternité de la Miséricorde de la ville de Nice a des fonds conséquents grâce auxquels elle gère un Mont de Piété qui prête sur gage sans aucun intérêt. Elle vêt en outre chaque année un bon nombre de pauvres, la plupart desquels sont privés de secours car ils ont honte.
Parmi les institutions caritatives qu’on trouve dans cette ville on doit faire une mention spéciale à celle fondée la plus récemment, qu’on appelle l’hospice de la Providence. En mars 1812, une contribution volontaire faite par un personnage charitable, permit d’organiser le secours de la distribution de quelques soupes économiques qui furent d’une grande aide en cette année d’extrême misère ; ceci fut l’origine de l’hospice de la Providence. Sans changer le bienfait de sa première vocation qui jusqu’à présent continue en cas de besoin, depuis janvier 1813 comme indiqué plus haut, s’ajoute l’instruction du catéchisme une fois par semaine à tous les pauvres des deux sexes qui se présentent pour recevoir la soupe. Au mois de novembre de la même année a été créée dans une maison voisine une école gratuite quotidienne pour les filles d’âge encore tendre afin de mieux les instruire des vérités religieuses.
En février 1814 les filles du même âge éveillèrent la sollicitude de personnes charitables dans le même but et l’école qui fut érigée à cet effet fut une vraie salle d’asile de façon que les filles qui y étaient admises étaient gardées du matin au soir et y recevaient à manger. Finalement un quête faite en 1814 et en 1815 à laquelle participèrent généreusement les étrangers qui venaient respirer le bon air de Nice, fournirent le moyen d’effectuer les premières dépenses pour l’hospice des jeunes orphelines dans la même maison.
Cet hospice prit le nom de la Providence en 1820 année pendant laquelle il obtint l’approbation souveraine du Roi Vittorio Emmanuele, lequel daigna lui concéder la propriété de la maison où elle existe désormais. Le nombre de filles abritées dans l’hospice augmente sans arrêt. Au début elles étaient 30, et en décembre 1836 on n’en comptait pas moins de 172, et s’il y avait de la place il y en aurait encore plus, le seul obstacle étant les possibilités de l’hospice, les demandes d’admission étant infinies de sorte qu’on peut dire que sous peu il atteindrait un nombre bien plus grand plus proportionné aux besoins d’une population grandissante.
Dans le nombre des accueillies il faut comprendre trois maîtres et quinze filles déjà expérimentées, lesquelles dédiées au service de la maison sont d’une grande utilité car elles veillent à l’éducation des jeunes et dirigent les divers travaux ; ceux-ci sont la broderie, la production de fleurs, la couture et la repassage du linge et autres travaux féminins.
Dans cet hospice il y a aussi une fabrique de chapeaux pour Florence, dont les succès furent tels que dans les deux expositions des produits de l’industrie nationale, l’institut fut primé par S. M. d’une médaille d’argent.
Nonobstant l’action que l’on cherche à consacrer au travail, l’âge encore tendre de beaucoup des accueillis et leur fréquent renouvellement pour cause de placement de beaucoup d’entre eux, sont les raisons pour lesquelles l’institution doit garder certains sans aucun profit provenant de leur travail ; ainsi l’hospice ne peut subsister sans un revenu suffisant pour l’entretien de ces jeunes. Mais divers legs pieux assurent un revenu de 3000 lires ; les offrandes qui proviennent chaque année des étrangers qui viennent à Nice et de nombreuses personnes charitables de la ville suppléent aux besoins.
Le fondateur de l’Hospice de la Providence de la ville est le chanoine Spitalieri di Cessole abbé de S. Ponzio, avec un zèle incomparable, une admirable constance et une charité vraiment lumineuse a su partant de rien la porter à la condition prospère dans laquelle elle se trouve acquérant ainsi un droit incontestable à la reconnaissance de ses propres concitoyens"
Bibliographie
Dizionario geografico storico statistico commerciale compilato per cura del Professore e Dottore di Belle Lettere
Gioffredo Casalis Cavaliere dell’ordine de SS Maurizio e Lazzaro
Opera molto utile agli impiegati nei pubblici e private uffizi a tutte le persone applicate al foro alla milizia al commercio e singolarmente agli amatori delle cose patrie
Bibliothèque municipale de Nice
Tome XI B 8143 – date 1843