Histoire du Trophée d'Auguste 06320 La Turbie


Mise à jour décembre 2011

Traduction Françoise Prost Raoul Barbès

Ce texte a pour intérêt d'avoir été écrit avant les premières resaurations du Trophée et de mentionner le commentaire d'un voyageur du XVIIIème siècle

 

Traduction du texte de Casalis

 

« Vers l’an de Rome 729 fut érigé par décret sénatorial en l’honneur d’Auguste un monument triomphal dans le site de la ville appelée Turbia, nom déformé de l’antique Trophea. Le sénat romain décrétait ceci pour éterniser le souvenir des victoires remportées

Ductu auspiciisque Augusti sur les peuples alpins  qui furent longtemps la terreur des  légions romaines, qui passaient par les Gaules.

 Les ruines de cet édifice sont décrites par Gioffredo Nicaea civitas  chapitre XVI, à l’époque duquel étaient encore conservés quelques restes de l’inscription qui fut rapportée par Pline livre 3 chapitre 20.

Une plaque de marbre blanc rapportait les noms des peuples assujettis, c'est-à-dire des quarante nations alpines soumises sous les auspices d ’Auguste. Au sommet du monument s’élevait la statue colossale d’Auguste. Les dommages subis par ce monument fameux furent si nombreux et tels que certains pour restituer le dessin original l’interprétèrent dans les rêves les plus étranges.

Il était composé d’une grande base carrée  qui supportait un ordre dorique de la plus grande perfection. Ainsi s’élevait un édifice rond au sommet duquel quelques gradins et dessus une plinthe  s’élevait la statue  d’Auguste.

Le côté regardant la mer contenait le trophée, le côté regardant la terre portait l’inscription; au bas Empire les habitants de ces montagnes, assaillis par les bourguignons, les lombards, les sarrasins, cherchèrent refuge auprès de ce monument dont le tour toute massive à l’intérieur à l’exception de deux escaliers  en colimaçon, paraissait un mont opposé à un autre mont. La statue avait été déjà probablement jetée à terre, comme l’observa Gioffredo, par le zèle des premiers chrétiens qui dans cet Auguste qualifié de divin voyaient une idole. D’autres renversèrent les colonnes et tous les éléments architectoniques, et avec ces matériaux élevèrent un mur d’enceinte bastionné  et au sommet de l’édifice où se trouvait la statue, construisirent quelques créneaux dont on voit encore les vestiges  et peut être une autre petite tour. Au XVIIème siècle ce monument était toutefois considéré comme un fort pour la défense du lieu. Pendant les guerres de Louis XIV le maréchal de Villars fit démolir ce mur ou bastion d’enceinte et sauter la plus grande partie de l’édifice circulaire : certains croient que Villars le fit à la sollicitation du Prince de Monaco.

«  Il reste du trophée

 L’église voisine fut deux fois construite avec les pierres enlevées du monument d’Auguste

Naguère dans les ruines on découvrit une tête de personne âgée, qu’un voyageur danois a achetée  et qu’il emporta avec lui. Il y a autour de l’emplacement du trophée  beaucoup de fragments  de marbre blanc de l’inscription décrite ci-dessus et de la statue ; mais une partie a été murée dans l’enceinte  et une partie a été utilisée pour faire des tombes dans l’église voisine , qui a des murs et une voute très importants ; le choeur et le clocher tout de pierres extrait de ce monument qui sert de tour fortifiée ou de château pour la garde de ce lieu qui est sur le passage terrestre qui va de Genova en Provence. Les deux cent  maisons della Turbia sont faites avec les ruines de l’édifice antique » (Relation sur le trophée d’Auguste au XVIIIème siècle)

Parmi les choses qu’il faut dire on pourra savoir la raison pour laquelle le sénat de Roma fit édifier ce monument  qui fut sans doute un des plus magnifiques élevés par les romains. Parmi les plus grandes actions de César Auguste qui fut maître du monde après la victoire d’Azzio (Actium), l’histoire  retiendra l’assujettissement de tous les peuples alpins de la mer supérieure à l’inférieure, fait sous sa conduite et sous ses auspices.  Nous conquérons, dit Vellejo Patercolo, les Alpes habitées par des nations nombreuses incultes et sauvages

 

Bibliographie

 

 

Casalis - Dizionario geografico storico statistico commerciale compilato per cura del Professore e Dottore di Belle Lettere

Gioffredo Casalis Cavaliere dell’ordine de SS Maurizio e Lazzaro

Opera molto utile agli impiegati nei pubblici e private uffizi a tutte le persone applicate al foro alla milizia al commercio e singolarmente agli amatori delle cose