digue du var

 

EXCURSIONS AUTOUR DE NICE (suite) SELON J.C.HARE

Mise à jour mai 2018

Voir aussi:

   http://www.archeo-alpi-maritimi.com/niceajchare.php

 

4 – S.André (6 km), qu’on atteint par la route sur la rive ouest du Paillon (en passant S.Pons) est un endroit magnifique  couronné par un ancien château  avec des pins et des chênes verts surplombant un ravin. Ici sur le torrent de la Garbe, se trouve un des tunnels naturels – grotte de S.André, ce qui est commun dans la région.

La colline vers l’ouest est couronnée par le village de Falicon d’où l’on peut redescendre sur Nice par la vallée sur l’autre côté vers S.Barthélemy. Au-delà de S.André la grand-route (vers Coni et Valdieri) entre dans une gorge, comme  quelques-uns des passages dans le Val Moutiers, où les rochers perpendiculaires sont couverts de pins, au-dessus du torrent qui se lance en rugissant. Un mur ruiné dans le rocher  qui ressemble à un ermitage, marque l’endroit  où les français durant leur occupation de Nice, défendirent avec succès ce ravin contre les piémontais, qui essayaient d’y faire une descente sur Nice.

Sur la gauche  se trouve un embranchement qui mène vers la fameuse Grotte de Falicon, appelée par les gens du pays  « Grotte de ratapignata », nom qui provient du nombre de chauve-souris qui y habitent.

 Au-delà, on voit le Mont Chauve au-dessus des basses collines. Sur la droite  sur le site d’un oppidum romain, la Tourrette, avec son église souvent peinte, un château du XIVème siècle, et un curieux récif de rochers pointus s’étendant  vers la vallée.

Passant Tourette-en-Bas, les murs ruinés du grand village de Chateauneuf, maintenant totalement déserté, sont visibles couronnant une colline stérile sur la droite.

La partie suivante n’est pas intéressante jusqu’au village de Levens (Levenzo) (22 km de Nice) où se trouve une forteresse d’époque romaine et où le peuple éleva un monument appelé Boutaou pour commémorer leur délivrance du Grimaldi de Beuil (qui les a tyrannisés de 1400 à 1621), au moment où le Baron de Beuil a été étranglé sur ordre du Duc de Savoie, pour avoir conspiré pour délivrer Nice de l’Espagne. Il subsiste de petites ruines du château de Grimaldi, démoli par la furie populaire.

Les bons marcheurs peuvent laisser leur voiture à Levens et suivre les bords de la montagne vers S.Martin du Var (2hrs de Levens, 26 km de Nice), par un chemin qui offre de belles vues sur les sept villages du Var, spécialement S.Jeannet et Carros (voir p.533).

Dans la vallée du Var, au-delà de S. Martin (30 km de Nice) se trouve le curieux défilé d’Echaudan, mais la plus grande partie du site du Var est gâchée par la rivière qui n’est ordinairement qu’un vaste lit sec et pierreux. Un chemin plus intéressant consiste à retourner de Levens le long des crêtes des collines à travers  des paysages très sauvages par le village fortifié d’Aspremonte, un endroit excessivement pittoresque avec des vues grandioses sur la mer et la terre, et de là atteindre Nice soit par Cimies (voir p.539), ou par S. Romain, un endroit charmant avec de vieilles maisons et un campanile gaiement peint parmi des bosquets d’anciens oliviers. De là on peut descendre sur les Scires et retourner à la maison par les chemins de S. Augustin, ou bien suivre les crêtes des collines au-dessus de Magnan qui offrent des vues splendides sur les pics enneigés au-dessus des collines pourpres, et où le pin de Bellet marque le sommet  d’une colline  couverte par les vignobles produisant le fameux vin de ce nom.

Cette promenade qui amène l’excursionniste jusqu’à l’extrême ouest de Nice peut rappeler les vers de Delille

 

Oh, Nice, heureux séjour, montagnes renommées

De lavende, de thyme, de citron parfumées

Que de fois sous tes plants d’oliviers toujours verts 

Dont la pâleur s’unit au sombre azure des mers,

J’égarai mes regards sur ce théâtre immense

                                                                    « Jardins »

5 – L’ascension du Mont Chauve (869 m) – ou Mont Cau (Monte Calvo)  se fait ordinairement par le chemin de Cimies, en suivant de là la route de Falicon sur quelque distance puis en tournant à gauche

6 - Mais bien plus intéressante est l’ascension vers Peglione. On peut y aller en voiture – ou par la diligence de Turin par Tende - en passant par Drap dont la possession a donné le titre de Comte aux évêques de Nice jusqu’à un pont en pierre au-dessus du Peille à sa jonction avec le Paillon (à peu près 20km).

L’Escarène, 7 km au nord duquel se trouve le village de Luceram (Luci Ara) sous le Gros Braus. Près de là se trouve la Fontaine de Giallier (Fontaine de Jarrier), où Lady Bute, voyageant à l’époque du Premier Empire, fut attaquée en chemin par une bande de brigands notoires  qui, déconcertée, fut longtemps poursuivie et à qui furent dérobés tous ses diamants et autres valeurs. Lady Bute avait avec elle une bouteille d’opium dont elle se servait à usage médical, et les voleurs la prenant par erreur pour une liqueur en burent un peu. Bientôt envahis par le sommeil, ils s’étendirent dans un champ de blé où ils furent attrapés par les gendarmes. On s’aperçut ensuite que beaucoup de membres des meilleures familles niçoises appartenaient à la bande et vivaient grassement de leurs pillages, invitant même les autorités qui ne se doutaient de rien, à leurs banquets.

On peut prendre des ânes au pont du Paillon. De là un chemin serpente pendant environ deux heures le long d’une vallée puis grimpe en zigzags  jusqu’à Peglione qui se voit de loin au sommet d’un rocher conique, s’élevant haut au-dessus des  forêts  d’oliviers contre les pics extraordinairement sauvages des montagnes environnantes.

Le village lui-même est  excessivement pittoresque et a une large terrasse  avec de curieuses vieilles maisons d’un côté et une petite chapelle avec des fresques intéressantes de l’autre. Mais on a une vue bien plus importante au-dessus du village depuis une petite plateforme contre les rochers. De là on voit Peglione en premier plan au sommet d’un gigantesque précipice au pied duquel mugit la rivière qui serpente pendant qu’au-delà les collines dans des tons très délicats de couleur rose pourpre et bleue s’estompent pour se fondre avec les montagnes enneigées au loin. Dans tout le reste de la France il n’y a pas une seule vue plus frappante que celle-là ; et bien que  beaucoup de paysages des Pyrénées et des Alpes soient beaucoup plus grandioses, rien n’est plus parfait dans la composition ou les détails artistiques. Il faut environ une heure de marche ou avec une monture de Peglione à Peglia (voir plus loin).

 On peut faire une excursion de Nice à Turbia (voir plus loin) en retournant par Roccabruna  et Monaco et en suivant ensuite la nouvelle route par Beaulieu et Villafranca. On a une  très belle vue sur Nice en prenant un petit chemin sur la droite parmi les oliviers après avoir passé une chapelle pendant l’ascension. A peu de distance plus loin on a une très belle vue sur Eza qui s’élève  au-dessus de rochers abrupts entre la montagne et la mer avec en arrière-plan une succession de baies et de péninsules. Les précipices que la grand-route côtoie donnent une idée suffisante de ce qu’était un voyage sur le vieux chemin muletier entre Nice et Genoa avant qu’elle ne soit construite

« Ayant appris qu’on pouvait aller à Gênes par terre, en chaise à porteurs, nous primes la résolution de  faire ce périlleux voyage. J’envoyai chercher l’homme  qui nous louait des mulets. Je voulus le questionner sur les dangers de la route. Cet homme, après m’avoir attentivement écoutée, me répondit en propres termes « Je ne suis pas inquiet pour vous mesdames, mais à la vérité je crains un peu pour mes mulets, parce que l’an passé j’en perdis deux, qui furent écrasés par de gros morceaux de roche qui tombèrent sur eux, car il s’en détache souvent  de la montagne »

Cette manière de nous tranquilliser ne nous rassura pas beaucoup, mais cependant elle nous fit rire et nous partîmes »

Madame de Genlis

 

Une route carrossable (45f, 9 heures de temps) jusqu’à S.Sauveur (ou S.Salvadour) où il y a une pauvre auberge  puis un chemin muletier pendant 8 heures (mule 3f50 par jour ; guide 5f) puis une route de 8 km permet la communication entre Nice et Barcelonnette (voir chapitre X). La première partie de la route suit les gorges du Var (voir page 543)  puis 28 km celles de la Tinée.

De S.Sauveur un chemin muletier mène vers l’Ouest  à Guillaumes (8 heures)  à travers une région très sauvage, et passant par le village de Péone entouré par des rochers pointus de forme  étrange. Un autre endroit qui mérite la visite  à partir de S.Sauveur est le village de Rimplas (1 heure ¼ par un chemin muletier qui mène en 5 heures 30 à S.Martin Lantosque).  Le village de Rimplas possède un château du XIIème siècle, dans une position de montagne très pittoresque et avec une magnifique vue.

Une route carrossable mène de Nice (65km) à la ville lugubre de Puget Théniers, en suivant celle de S.Sauveur  pendant 28 km, puis en passant par les gorges de Echaudan (30 km)  et par le pittoresque village de Touet de Beuil (54 km)  près duquel se trouve le ravin appelé Clus des Champs..

La route qui mène au Nord depuis Nice à S.Martin Lantosque (transports incluant le pourboire 44 f) est la même que celle de S.André à Levens (22km voir page 542). Après avoir passé Levens la route contourne le bas du Mont Dragon. On voit le village du Cros merveilleusement situé  au-dessus des oliviers sur l’autre côté de la rivière Vésubie. La route grimpe maintenant vers Duranus (29 km)  antérieurement Rouquaspavière, puis passe à travers un tunnel  dans le rocher. Le village fortifié d’Utelle se voit à l’opposé sur une colline dénudée couronnée par la chapelle Notre Dame des Miracles. Après être descendue vers S.Jean la Rivière, la route passe à travers une gorge de la Vésubie vers le Suchet 40 k et par une seconde gorge  au pittoresque village de Lantosque (45km)  sur un promontoire rocheux qui semble fermer la vallée de la Vésubie. Sur une colline à droite, on voit maintenant le château ruiné et le village fortifié de la Bollène.  A 51 km  se trouve Roquebillière sur l’emplacement d’une station romaine, d’où la route grimpe à S.Martin Lantosque (59km)  (Hôtels des Alpes ; de Bellevue ;  de la Grande Bretagne. Pensions Ayraudi ; Anglo-Américaine : S.Etienne ; Muller). C’est une prospère petite ville de montagne près de la frontière italienne dans un très beau cadre très fréquentée pendant les mois d’été aussi bien pour ses eaux minérales que pour son bon air. On peut faire une excursion aux bains de Berthemont délicieusement situés (Hôtel des Bains)  avec les petites chutes du Spaillard. Une promenade à pied ou à cheval  de 8 heures mène de S.Martin à Valdieri en Italie par le col de la Fenêtre avec sa chapelle de pèlerinage et un petit lac ; ou en 5 heures et demies  par le col de Cérèze (Col de Cerise) aux bains de Valdieri. Mais on peut parcourir le chemin muletier de S.Sauveur à Rimplas (voir plus haut). Il y a une très belle vue  de la Cîme du Sirol (2015m).

 

La route de Nice vers le Col de Tende est la même que celle suivie dans l’ascension vers Peglione jusqu’au pont du Peille. Après avoir quitté Escarène (20 km),  la route est très pittoresque. De Touet de l’Escarène (22 km), qui a appartenu à la noble famille des Caravadossi, commence l’ascension par une série de zigzags vers le sommet du Col de Braus d’où la route descend de la même façon vers Sospello (41km) Hospitellum  des romains, qu’on dit avoir été fondée originellement  par Braus un compagnon d’Hercule. La ville a souffert cruellement au Moyen Age des Lombards,  des Sarrazins, des Guelfes, des Gibelins (ces derniers  représentés par les puissantes familles des Lascaris et des Grimaldi) mais a le privilège d’avoir donné refuge à de nombreux vaudois expulsés de leurs vallées au XIIIème siècle et ceci en dépit du fait d’avoir été résidence d’été de l’évêque de Vintimille. Sospello est un endroit très intéressant. Le vieux pont à deux arches romanes sur la Bévéra possède une tour en son milieu, et il y a des murs ruinés aussi bien que les ruines du Castel d’Appi et un couvent. Le vaisseau du XVIIème siècle de l’église S.Michel est supporté par deux rangées de colonnes monolithes.

Au-delà de Sospello la route suit la Bévéra sur une courte distance, puis monte en traversant le Col de Brouis,  d’où, aussi bien qu’au sommet de l’Authion on peut voir les restes de fortifications élevées par les piémontais contre les français  et que le Général Brunet a vainement essayé de prendre le 12 juin 1793. Une route militaire maintenant utilisée par les bergers et leurs troupeaux  mène depuis le col de Brouis jusqu’au Plateau de Mille fourches et à l’Authion.  La route descend maintenant dans la vallée de la Roya  (la romaine Rutuba), en laissant à droite le village de Breil (un nom  qu’on dit venir de Proelium, une bataille qui eut lieu ici entre  Othon et Vittelius), surplombée par le Tour de Crivella. A l’Est on voit la singulière montagne  appelée Testa d’Alpe ou Testa di Giove.

Giandola (52 km (Hôtel des Etrangers – bon)  est merveilleusement situé au confluent de la Roya  et de la Maille. Puis la route passe dans un défilé au-delà duquel elle atteint un point très pittoresque, où les maisons noircies de la ville merveilleusement située de Saorgio, ancienne place-forte ligure,  se dresse sur les bords de rochers élevés  au-dessus de la Roya. Un des promontoires rocheux  qui s’étend  au-dessus des maisons  est occupé par les ruines de l’ancien château de la maison de Sales (Lou Castel del Sal) et une église sur l’ancien  site d’un temple de Mars et Cybèle. La chapelle de Notre Dame de Morin  avec une tour romane,  qui s’élève haut au-dessus de la route est un lieu de pèlerinage. Une marche de 5 heures 1/2 conduira le voyageur de Saorgio à Roquebillière par le col de Raus.

A 69 km la route franchit le poste de douane à Fontan et puis entre dans le défilé spectaculaire appelé d’abord la Gorge de Berghe puis plus tard le défilé de Gaudarena.  Après avoir franchi le torrent Minière on voit en dessous de la route à gauche  (77km) l’établissement thermal (hydropathic dans le texte) de S.Dalmazzo di Tenda qui occupe une ancienne Chartreuse. C’est un endroit très beau, fréquenté à juste titre  en été spécialement par les anglais qui sont obligés de passer l’hiver à Nice. A 25 minutes de distance se trouve l’intéressant village de Briga, célébré pour l’honnêteté et l’application des employées de maison dont il fournit un grand nombre à Nice. On peut faire de plaisantes excursions dans la vallée de la Miniera vers le Col de Sabbione et les lacs (tarns) de la Valmasque.

Au-delà de S.Dalmazzo la route entre dans un autre défilé sauvage par lequel on atteint Tenda (82 km, poste de douane italien, Hôtel National), qui possède une belle église lombarde 1476-1518, et les ruines d’un ancien château des Lascaris. Il y a 56 km de Tende à Coni.

 

En continuant par chemin de fer de Nice à Genoa, on arrive à (229 km de Marseille) Villefranche (Villafranca) voir p.538

231 km Beaulieu (Hôtels Beaulieu très bon ; des Anglais).

Du fait d’un monopole, cette place très attractive  est excessivement chère comme résidence. La voie ferrée  court à la base des rochers de la petite Affrique et entre dans un tunnel d’où les voyageurs émergent en donnant un coup d’œil sur Eza sur son rocher

234 km Eza - l’endroit  est dans la petite baie de l’Anse d’Eza. Le sentier vers le village de la montagne tourne à gauche à partir de la gare, grimpe à travers un petit bois, redescend, traverse un torrent, et puis monte rapidement, et après  tourne sur le côté de la colline  jusqu’à ce qu’il joigne la vieille route empierrée. L’ascension prend 1h ½. Eza, l’ancien Avisium est un bon specimen des « castelli » de la Riviera, mais est plus pittoresque de loin qu’à l’intérieur. Il devint un  fort point d’appui des Saracens, qui en prirent possession avec Turbia et S.Agnese en 814 et à partir de là ravagèrent la contrée.

Le château qu’on atteint par des escaliers naturels fut presque entièrement détruit par les turcs de Barbarossa en 1543

237 km- La Turbia – un  chemin  pentu  mène au village (voir p.560)

Une délicieuse route mène depuis Monaco à Roccabruna par Vieille, la romaine Vigiliae, et la chapelle de Bon Voyage qui marque les limites de la Principauté.

Deux chemins de montagne, dont l’un est presque un escalier, mènent de S.Devote à La Turbie en une heure ½ (Trophaea Turbia) qui dans l’ancien temps marquait la frontière entre  la Gaule et l’Italie par une borne frontière « Hucusque Italia, dehinc Gallia » et jusqu’au milieu du Moyen Age la frontière entre le Provence et la Ligurie.

Dante  fait allusion aux chemins « tra Lerici e Turbia » comme le symbole de ce qui est rude et abrupt sur terre, mais bien que l’ascension devienne raide au-delà de Roquebrune, l’excellente grand-route suit maintenant le tracé que la Via Aurelia empruntait à travers la Ligurie

La tour d’Auguste, trophée de ses victoires sur les tribus alpines, a été érigée par lui sur le point le plus visible des Alpes Maritimes, à l’endroit indiqué par l’itinéraire d’Antonin comme Alpis Summa. Au Moyen Age elle a été utilisée comme forteresse et au XVIIème siècle elle a été  détruite par le Maréchal de Villars.

Les amateurs de poésie aiment lire à cet endroit même, les plus faibles lignes de Tennyson qui dit

« What Roma strength Turbia showed

In ruin, by the mountain road

How like a gem, beneath the city

Or little Monaco basking glowed”

           The Daisy

A environ 2km de Turbia à l’intérieur des terres,  se trouve le couvent de Laghetto (N.D de Laguet). On tourne à droite à S.Catarina un peu à l’ouest de Turbia près de la colonna del Re commémorant un pèlerinage du Roi Charles Félix pour qui la route actuelle fut construite en 1826. Le couvent est bâti sur un robuste rocher au pied du mont Sembola, isolé dans un endroit rendu humide par les torrents de montagne qui l’entourent de chaque côté, pour se jeter bien plus bas dans le Paillon. C’est un bâtiment très pittoresque; quelques aloès gris et quelques très vieux oliviers tranchent sur l’uniformité du rocher, pendant que deux ou trois pins parasols sur le bord du ravin au-dessus du village de Laghettto  forment un bon premier plan à la ligne de montagnes qui ferme la vallée sur trois côtés. Dans l’église une image du XVIème siècle commémorant une beaucoup plus ancienne image (qu’on dit toujours exister dans le voisinage) a été solennellement choisie par la ville de Nice comme Patronne et Protectrice et attire de grands pèlerinages spécialement le jour de la Sainte Trinité, quand de nombreuses personnes malades sont amenées ici dans l’espoir d’un miracle.

«  On dit que l’image originale a été découverte par un jeune homme de Vintimiglia, qui venait rendre visite à sa sœur à Turbia. Pendant qu’il se trouvait avec elle, il alla à la chasse dans le voisinage. Quand il atteignit la colline de Laghetto,  non loin d’un vieux mur, sur lequel une image de la Vierge était peinte dans une niche, il vit un oiseau qui se reposait parmi les ronces, et le tua. Mais en s’approchant il fut horrifié de voir que la balle avait touché la poitrine de la Vierge peinte pendant que du sang en sortait. Se précipitant vers sa famille, il narra son aventure, et ils décidèrent d’élever une chapelle à cet endroit en expiation de ce sacrilège qui n’était pas intentionnel.

En 1652,  quand rien ne restait de cette chapelle, excepté son image mangée par les vers, Hyacinthe Casanova, natif de Monaco qui croyait que sa guérison d’une dangereuse maladie était due à l’intercession de la Vierge, fit édifier la chapelle actuelle dont l’image qu’on voit actuellement  a été offerte par Antoine Fighiera, un avocat de Nice, dans la famille duquel elle avait été longtemps vénérée. Depuis cette époque des miracles réputés de Laghetto s’accrurent à un tel point qu’en 1683, l’évêque même de Nice refusa de croire en eux et fit fermer l’église, mais après un examen public  il fut amené à la rouvrir, et l’image reçut un couronnement solennel.

Les Princes et les Princesses de Savoie ont toujours été des pèlerins infatigables à Laghetto, spécialement le Roi Charles Emmanuel II, qui ayant placé son enfant malade sous la protection de cette image particulière, lui offrit  quand l’enfant guérit, un bébé en or de la taille et du poids de son propre enfant.

Celui-ci, avec d’autres trésors du mémorial, fut enlevé en 1792 quand les français pillèrent et détruisirent tout à l’exception de l’image elle-même qui avait été mise à l’abri avant leur arrivée à La Turbia. Elle resta ainsi jusqu’en 1802 quand elle fut rapportée lors d’une procession en grande pompe »

 

« Un hiver à Menton »

 

Devant le couvent il y a deux inscriptions, la première sur la base de la fontaine qui peut être traduite par :

Pèlerin vous trouvez ici deux sources, l’une descend du ciel l’autre du sommet de la montagne. La première est un trésor que la Vierge procure à la piété du croyant ; la seconde a été apportée ici par le peuple de Nice, buvez des deux si vous avez soif des deux

A.D.1654”

 

L’autre inscription commémore un grand évènement de l’histoire italienne, quand – dans cette vallée solitaire, au milieu des montagnes désolées - Charles Albert- bien aimé de son peuple, pour sauver son honneur et sa foi, quitta sa Cour, sa couronne et  le monde.

« Ici le matin du 26 mars 1849, Charles Albert après avoir quitté le champ de bataille de Novara, se reposa lors d’un exil dans l’inconnu. Ici, s’étant dévotement confessé et ayant  rafraichi son esprit fatigué à la table de Jésus, il renouvela le sacrifice  de ses affections et de ses douleurs. Ici il pardonna les blessures, affligé par ses infortunes et abandonnant  de lui-même l’Italie, remit sa destinée dans les mains de la Vierge Mère »

 

Le nom de Laghetto, vient du fait qu’une fois, quand le torrent était de façon exceptionnelle gonflé par les boues  des neiges de la montagne, la chute d’un gros rocher stoppa tellement sa progression vers la mer que toute la vallée devint un lac.

Du Mont Agel (1149 m) au nord-est de Turbia,  il y a une très belle vue.

Turbia est le point le plus proche de toute la grand-route pour atteindre Peglia (voir plus loin) et Peglione  (voir p 544)

 

245 k. Roquebrune (Roccabruna) voir p.571 la voie ferrée borde le bois d’oliviers du Cap S. Martin, et traverse les torrents de Gorbio et du Borrigo vers Menton

 

 Bibliographie

 

 South Eastern France   by Augustus J.C.Hare George Allen 8 Bell yard Temple Bar – London, and Sunnyside Orpington - 1890