digue du var

 

 

 

Joseph Marie Thomas René  Renaud de Falicon

 Un militaire alternativement au service de deux patries

 

Mise à jour juillet 2012

Recherches Françoise Prost

Préambule

 

 

En dehors de la personnalité de cet homme, les documents le concernant sont intéressants car au moment de la Révolution certaines familles ont été déchirées avec des membres ayant émigré et d’autres non, ce qui a posé des problèmes juridiques en plus de la séparation des familles

On a ainsi un aperçu des différentes lois et textes relatifs aux émigrés. Joseph Marie Thomas a servi successivement le Royaume de Sardaigne puis la France puis à nouveau le Royaume de Sardaigne.

Il a du prouver qu’il n’était pas émigré

On apprend dans l’annexe 7 qu’il a été placé à 12 ans dans le régiment provincial du Piémont et son frère Octave à 10 ans dans le régiment d’ordonnance du Piémont.

L’armée sarde donnait elle alors une éducation générale en plus de l’éducation militaire ?

Parmi ses propriétés il avait une villa à Nice dans le quartier du Ray et le château de la Pallarea à Blausasc, voir dossier Internet:Pallarea

 

Histoire

Il est né le 8 avril 1775 à Bielle

 

D’après les termes de son testament  fait à Nice le 27 mars 1838, on note qu’il est le fils de Joseph Marie Gaetan Renaud de Falicon et le frère d’Octave (qu’il appelle en Italien : « mio fratello germano » voir dossier Internet généalogie Falicon

A la mort de son père le vassal Marie Joseph Gaetan Renaud de Falicon qui avait précédé celle de son grand père, Jacques Honoré, la tutelle de Joseph ainsi que celle de son frère cadet Octave Clementino avait été confiée à sa mère, la Dame Claire  Gabrielle Gromis de Ternengo. Vu l’état de cette dernière, le père de Joseph avait émis le souhait, dans son testament enregistré  le 16 novembre 1787 par le notaire Philippe Emmanuel Feraudi, de voir désigné comme tuteur le marquis Jean François Peyre de Chateauneuf . Joseph accepta la tutelle, non pas dit-il pour la confiance qu’il a en lui (notons que Joseph a treize ans), mais pour se conformer à la volonté de son père. Joseph promet donc de se soumettre et le marquis de jouer pleinement son rôle de tuteur et de préserver les intérêts du mineur

L’acte du 18 septembre 1788 nomme donc le marquis  Peyre de Chateauneuf tuteur de Joseph René Renaud de Falicon; il est alors mineur, mais déjà militaire. Les deux familles étaient parentes. (Voir annexe 1).

 L’acte est enregistré à Nice le 4 janvier 1790 livre 1 F° 21

 

 

Le marquis François, tuteur, est plus loin désigné par "fils du marquis Joseph Antoine Gerolamo de Chateauneuf" ce qui correspond  avec le petit tableau généalogique paru dans le livre de Simonetta Tombaccini sur la Noblesse Niçoise (), Jean-François étant le grand père, Joseph Antoine Jerôme le père du tuteur prénommé Jean-François (1746 -1818).

Dans un document on apprend que Joseph a été marié avec la fille du citoyen Chateauvieux Piémontais, la Comtesse Teresa Ricca di Castelvecchio carton 49 « estratto di morte » acte de décès). Dans ce même document on peut lire qu’il a eu deux sœurs Marie Gaetane devenue religieuse et Angelique

Joseph Marie Thomas fut blessé au combat et mourut sans enfant, faisant d’Henri Renaud de Falicon son neveu, fils d’Octave, son héritier.

Ceci occasionna des plaintes de son neveu le major général  de cavalerie en retraite Flaminio Avogadro, fils d’une des deux sœurs de Joseph et Octave (cf expedit en forme de lettre  à mes cousins germains, rédigé à Bielle le 7 novembre 1852.

Ces plaintes son orientées contre Lovera di Maria cousin par alliance et parallèlement Avogadro fait les louanges de son oncle Joseph (annexe 10)

Le comte Henri parait avoir été assez actif car il a faite diverses acquisitions notamment à La Fontaine du Temple à Nice et il a fait déplacer une plaque relative à ses ancêtres ans l’église de Falicon.

 Il y a dans le Fonds Renaud de Falicon à la Bibliothèque de Cessole, Nice, des quittances de pension d’une sœur d’Henri, Berthe de Falicon, qui font référence à l’héritage de cet oncle Joseph. Une quittance ( signée chez Maître Arnulf Notaire à Nice) est rédigée comme suit : « La soussignée Berthe Renaud de Falicon fait quittance à Monsieur le Comte Henri Renaud de Falicon de la somme de mille cinq cents francs qui lui ont été remis par l’entremise de Notaire Arnulf, pour le semestre en anticipation à échoir le 18  janvier prochain de la pension qui lui a été léguée par son oncle Mr Joseph Renaud de Falicon suivant son testament, et payés par le Comte Henri en sa qualité d’héritier. Déclare en outre d’avoir été satisfaite du semestre précédent en anticipation et qui échoit le 18 juillet courant. En foi de quoi elle a signé en sa propriété d’Eze le 22 juillet 1864 Bertha de Falicon.

Un autre document  extrait d’une lettre de félicitations des Consuls de Nice datée du 5 janvier 1847, décline les titres du Comte Joseph Renaud de Falicon : Chevalier de l’Ordre Suprême de la Sainte Annonciade, Grand Cordon de la Religion Sacrée et de l’Ordre Militaire des Saints Maurice et Lazare, Chevalier de la couronne de Fer d’Autriche, Chevalier de Sainte Anne de 2e Classe de Russie, décoré de la Médaille Mauricienne, Lieutenant Général, Gouverneur de la Division d’Alexandrie. Les Consuls de Nice décident de mettre son portrait dans la Grande Salle consulaire du Palais de cette ville : « il civico consiglio a emesso unanime voto perchè questa città venga favorita del ritratto dell’illustrissimo e eccellentissimo Sig Conte Giuseppe Renaud de Falicon … ordine di fare collocare quel ritratto nella Gran Sala del Palazzo di questa città ». 8 gennaio 1847.

Il fut aussi gouverneur de la Région de  Novare, Colonel de Brigade. En Mars 1815 il était Colonel Commandant le 2e régiment de Toulon, (voir annexe 14) appelé ou envoyé en renfort pour organisation et maintien de l’ordre. Dans un extrait des Registres des arrêtés de la Préfecture du département des Alpes-Maritimes, Nice, le 22 avril 1813- Le Préfet du Département des Alpes-Maritimes, il est mentionné :

« Monsieur Joseph Renaud de Falicon, actuellement chef de la première légion de la garde nationale du département, est nommé chef de la Légion des Grenadiers et Chasseurs de la Garde Nationale des Alpes-Maritimes et membre du Conseil d’organisation établi par l’art .12 du décret présenté du 5 avril… fait à Nice à l’Hôtel de la Préfecture les jours, mois et ans de dessus »

Signé : Le Préfet du Département des AM, Baron de l’Empire Dubouchage

Il mourut à Turin et l’héritage qu’il laissa à son neveu Henri fructifia notamment à St Laurent d’Eze.

 

On a retrouvé ses états de service (voir annexe 4)

 

D’après ce document on voit qu’il était au service du Roi de Sardaigne de 1791 à 1800 au moins.

Il a été blessé au col des Ternes en 1795

Puis en 1806 il est au service de la France jusqu’en 1814.

Dans une lettre du 16 mai 1814, on peut lire qu’il a indiqué être né dans le Comté de Nice. Or il était né à Bielle.

Dans cette lettre il mentionne avoir été blessé à Macon dans les combats du 11 mars. Ce jour là le général Augereau avait envoyé une division dans cette ville depuis Lyon pour reprendre la ville occupée par les autrichiens. Ce fut un échec.

Napoléon abdiqua le 6 avril 1814. Joseph Marie fut licencié le 6 mai avec le grade de colonel et dès le 16 il faisait des offres de service à Louis XVIII et sollicitait des décorations (voir annexe 12)

Après 1815 il est de nouveau au service de la Sardaigne.

Sa position de militaire au service de la Sardaigne lui a permis de récupérer des biens notamment le château de la Pallarea où il avait été considéré comme émigré.

Il put produire un certificat en conséquence (peut être un peu complaisant, mais accepté par l’administration, (voir annexes 2 et 3) et une lettre cosignée par son frère Octave (annexe 8) au général de Delegorgue au sujet de la récupération de leurs biens  et une lettre de Joseph au général préfet du 2 ventôse an X  contestant sa position d’émigré (annexe 9)

Il existe aussi une lettre du Maire de Falicon relative à la récupération de terrains ( voir annexe 11)

D’après un passeport délivré quand il avait environ 25 ans le 16 fructidor an VIII, on apprend qu’il mesurait environ 42 onces, environ, qu’il avait les cils et les cheveux châtains, les yeux marrons le front médiocre, la bouche petite le nez fin, le menton rond le visage ovale (voir annexe 5)

Par la lettre de Flaminio Avogadro de 1852  (annexe 10) se plaignant des conditions de l’héritage  on sait qu’il était allé en cure aux thermes de Vinadio appréciés par l’armée sarde et la noblesse piémontaise mais qu’il avait du rentrer d’urgence à Turin étant donné la gravité de son état.

Il est décédé le 4 septembre 1850 à Turin  

 

estratto atto di morte 1850, 4 settembre S. Francesco di Paola Comune di Torino Giuseppe Renaud de Falicon (décédé à 75 ans) General d'Armée, né à Nice, vedovo in prime nozze della Contessa Teresa Ricca di Castelvecchio , figlio del fu Conte Gaetano Renaud de Falicon et della fu Gabriella Losa di Ternengo.

Annexes       

 

Annexe 1 – Nomination du Marquis de Castelnuovo comme tuteur

Annexe 2 – Délibération du 5 Fructidor an V  constatant qu’il est cultivateur à la Pallarea

Annexe 3 – Original du début de la délibération du 5 Fructidor an VI

Annexe 4 – Etats de service

Annexe 5 - Passeport du 16 Fructidor an VII pour se rendre à Nice

Annexe 6 – Réponse du Préfet aux réclamations

Annexe 7 – Certificat d’amnistie

Annexe 8 – Lettre de réclamation des deux frères Joseph et Octave

Annexe 9 – Lettre de réclamation de Joseph

Annexe 10 - Lettre de Flaminio Avogadro de 1852

Annexe 11 - Lettre du maire de Falicon du 26 Floréal an XI

Annexe 12 – Lettre du 16 mai 1814 au général Comte Dupont

Annexe 13-  Certificat du deuxième régiment de  Toulon

Annexe 1

CARTON 47

CURA SIG MARIA GIUSEPPE TOMMASO RENATO RAYNALDI DI FALICON IN CAPO DEL SIG MARCHESE PEYRE DI CASTELNUOVO

L’ANNO DEL SIGNORE MILLE SETTE CENTO, OTTANTANOVE ED ALLI VENTI OTTO DEL MESE DI DICEMBRE DOPO MEZZOGIORNO IN NIZZA AVANTI L’ILLMO SIG … GIO ANTONIO BOTERI PREFETO E GIUDICE DI QUESTA CITTA , DEL NOTAIO SEGR° E TESTY SOTTOSCRITTI E’ COMPARSO IL SIGNOR VASSALO MARIA GIUSEPPE TOMMASO RENATO RAYNALDI DI FALICONE FU DEL VASSALO MARIA GIUSEPPE GAETANO DI QUESTA CITTA ED IN ESSA ABITANTE SEBBENE CASUALMENTE, E NATO NELLA CITTA DI BIELLA QUALE ESPONE ESSERE PASSATO AD ALTRA VITA IL SUDETTO VASSALO GIUSEPPE GAETANO MARIA SUO PADRE,PREMORTO AL SIG VASSALO GIACOMO ONORATO SUO RISPETT° PADRE E AVO DA CUI ERA STATO EMANCIPATO CON TESTAMENTO ROGATO LI SEDICI NOVEMBRE MILLE SETTE CENTO OTTANTA SETTE DAL SIG NOTAIO FILIPPO EMMANUELE FERAUDI  IN QUALE TRA LE ALTRE COSE LEGATO ALLA DAMA CLARA GABRIELA GROMIS DE TERNENGO DI LUI MOGLIE E MADRE DI ESSO SIG COMPARENTE  L’USUFRUTTO … DE DI LUI BENI ED EREDITA HA INSTITUITO IL MED° ESPON° IN EREDE DE … COLLE DICHIARAZIONI E SOTTO LE CONDIZIONI CHE IVI ESSENDOSI VASSSALO GIACOMO ONORATO SUO AVO LASCIATO ESSO SIG. ESPONE IN PUPILLAR ETA AL QUALE FU INDI UGUALMENTE CHE AL SIG CAVALIER OTTAVIO CLEMENTINO DI LUI FRATELLO COSTITUITO PUR E IN PUPILAR ETA PROVISTO DI TUTRICE IN PERSONA DELLA DAMA GROMIS DI TERNENGO VEDOVA RAYNALDI DI FALICON LORO MADRE : ESSERE FIN DALLO SCORSO MESE D’APRILE SPIRATA NEL SIGNORE . ESPONE LA PUPILLAR ETA E TROVARSI PERCIO IL MEDESIMO DAPPOI ALLORA COSTITUITO IN MINOR ETA, E DESIDERARSI PERCIO NOMINARSI UN CURO QUAL POSSA ASSISTERLO NON SOLO PER LA RESA DEL CONTO TUTELLARE CHE LA DAMA VEDOVA RAYNALDI DI FALICONE INTENDE  DI RENDERE PER SPEDIRLE L’OPPORTUNA QUITTa  E LIBERAZIONE ONDE TRANQUILISARLA NELLO STATO D’INFERMITA IN CUI LA MEDESIMA SI TROVA, MA DIPPIU NELL’AMMINISTRAZIONE DE SUOI BENI E CONTRATTI CHE PER RAGION DI QTE  DEBBA PASSARE, E QUINDI NOMINANDOSI IN CURA PER L’ESSO SUDDETTO IL SIG MARCHESE FRANCO PEYRE DI CASTELNUOVO DI QUESTA CITTA NON TANTO PER LA CONFIDENZA CHE IL MEDESIMO SIGNORE ESPONE HA NELLA DI LUI PERSONA CHE PER QUELLA DEL FU SIG SUO PADRE SPIEGATALI NEL RIDETTO DI LUI TESTAMENTO FA INSTANZA VENGA DA L’ILLUMa APPROVATA A SUDDETTA NOMINA ED IL PREFETTO ILLM° GIUDe UDITA LA SOUVRA FATTA ESPOSITIVA HA APPROVATO E APPROVA LA NOMINA FATTASI DAL D° SIG VASSALO GIUSEPPE TOMASO RENATO RAYNALDI DI FALICONE DI CURE  IN PERSONA DEL SUDD° SIG MARCHESE PEYRE DI CASTELNUOVO PER TUTTI GLI EFFETTI SOVRA ESPOSTI CON CHE IL MED° PASSI L’OPPORTUNO ATTO DI SOTTOMISSIONE IN ESECUZION DI CHE NANTI D° ILL° SIG … PREFETTO E GIUDICE DI QUESTA CITTA , DI ME NOTAIO SEGRO E TESTY SOTTO SCRITTI COSTITUITO PERSONALMENTE IL PRED° SIG MARCHESE PEYRE DI CASTELNUOVO FIGLIO DEL SIG MARCHESE GIUSEPPE ANTONIO GEROLAMO NATIVO E ABITANTE DI QUESTA CITTA , ACCETTANDO LA NOMINA INDI LUI PERSONA FATTASI DI CURA PER LI EFFETTI SOURA ESPRESSI DAL SUDETTO SIG VASSALO GIUSEPPE TOMASO RENATO RAYNALDI DI FALICONE HA PROMESSO E SI E SOTTOMESSO, PROMETTE SI SOTTOMETTERE ED OBBLIGA DI BENE E FEDELMENTE UN TALE UFFICCIO ESERCIRE LE COSE UTILI E VANTAGGIOSE AD ESSO SIG MINORE RICERCARE E LE DANNOSE EVVITARE E CIO SOTTO LA FORZA ANCHE DEL GIURAMENTO CHE HA PRESTATO IN MANI DE CHE SOPRA TOCCATE LE SERE PERVIA MONIZIONE E GENERALMENT PROMETTE E SI SOTTOMETTE DI FARE TUTTO CIO E QUANTO AD UN VERO CURATORE SPETTA ED APPARTIENE SOTTO REFERENZE DE DANNIE INTI E SPESE ED OBLLIGO DE SUOI BENI PRESENTI E FUTURI CON CLAUSA D’AMMEM° ?CONSTITUTO SUDICHE COME BENE E LEGITTIMAMENTE FATTO IL PREGT° ILLM° SIG …PREFETTO E GIUDICE HA INTERPOSTO ED INTERPONE SUA AUTORITA E GIUDICIAL DECREDTTO ED HA MANDATO A ME NOTAIO E SEGR° INFRAS° DI RICEVERE IL … IL QUALE HO FATTO E PUBBLLICATO OVE SOPRA ED ALLA PRESENZA DELLI SIG PIETRO MARCO E GAETANO LANCIARES AMBI DI QUESTA CITTA N NELLA MEDESIMA ABITANTI TESTIMONI RICHIESTI ASTANTI E COLLE PARTI SOTTOSCRITTI PEL DRITTO D’INSINUAZIONE LIRE TRE RENAUD DE FALICON PEYRE CHATEAUNEUF, GAETANO LANCIARES TEST PIETRO MARCO TESTI° BOTERI PREFETTO GIUDICE GRATIS LUIGI FELICE GASSIN ROGATO NOT E SEGR° COME ALL ORIGINALE APPARTENTE

L’ATTO SUDD° RICEVUTO DA ME SOTTOSTO ESTRATTO DAL SUO ORIGINALE DI CARATTERE DEL S LANCIARES PERSONA A ME FIDA PER USO DEL SIG MARCHESE DI CASTELNUOVO COLLAZIONATO CONCORDA, INSINUATO AL LIB 1° DI NIZZA FOL 21 COME RICEVUTA DELL DETTO JUSTI GALLI DE 4 GENNAIO 1790

IN FEDE

LUIGI FELICE GASSIN REG°  NOT° PER PATENTI 18 SETTEMBRE 1788

ADVENIAT CROIX EN MARGE

LE MARQUIS JEAN FRANCOIS PEYRE DE CHATEAUNEUF (1746 -1818) FILS DE JOSEPH ANTOINE JEROME PEYRE DE CHATEAUNEUF ( + 1792) EST NOMME TUTEUR  DE JOSEPH RENAUD DE FALICON  EN 1789 LE 28 DECEMBRE .

 

Annexe 2

CARTON 47

EGALITE LIBERTE TAMPON REP. FRAN. ALPES MARITIMES 75 CEN

EXTRAIT DES REGISTRES DES DELIBERATIONS DE L’ADMINISTRATION MUNICIPALE DU CANTON DE SCARENA

SEANCE DU 5 FRUCTIDOR AN SIX

VUE  LA PETITION DU CITOYEN JOSEPH GHILIONDA NATIF DE LA COMMUNE DE GORBIO CANTON DE MENTON, DOMICILIE DANS LA VILLE DE NICE EN DATE DU 12 THERMIDOR DERNIER TENDANTE A FAIRE DECLARER QUE JOSEPH RAINAUD FALICON DE LA VILLE DE NICE , DOMICILIE A LA PALAREA DEPENDANCE DE LA COMMUNE DE PEILLE DE CE CANTON DE SCARENA EN QUALITE DE CULTIVATEUR TRAVAILLANT HABITUELLEMENT AVEC LEUR MAINS AUX MENAGE DE LEUR MAISON, DOIT JOUIR DU BENEFICE DE LA LOI DU 22 NIVOSE AN 3

VU LES CERTIFICATS PRESENTES A … MUNICIPALE DE LA COMMUNE DE PEILLE EN DATE DU 16 PLUVIOSE AN 3 ME QUI CONSTATE QUE LE DIT JOSEPH RAINAUD FALICON EST CULTIVATEUR TRAVAILLANT HABITUELLEMENT AVEC LEURS MAINS DANS LES PEINES DE SON MENAGE ET POUR L’ENTRETIEN DE LEUR FAMILLE

VU LA LETTRE DU MINISTRE DE LA POLICE GENERALE DU 26 VENDEMIAIRE DERNIER RELATIVE AUX CULTIVATEURS ET (UN MOT  ILLISIBLE)

VU LA LETTRE DE L’ADMINISTRATION CENTRALE DU DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES EN DATE DU 24 NIVOSE DERNIER QUI AUTORISE CETTE ADMINISTRATION DE METTRE SOUS SURVEILLANCE CEUX QU’ELLE CROIT DIGNES DE JOUIR DU BENEFICE DE LA DITE TERRE

LE CITOYEN DELEUZE FAISANT FONCTION DE COMMISSAIRE DU DG ?( INITIALES ILLISIBLES ) EN ABSENCE DU COMMISSAIRE UBERTI ENTENDU

L’ADMINISTRATION MUNICIPALE DECLARE QUE LE CITOYEN JOSEPH RAYNAUT FALICON DE LA VILLE DE NICE DOMICILIE A LA PALAREA DEPENDANCE DE LA COMMUNE DE PEILLE, DU CANTON DE SCARENA COMME CULTIVATEUR TRAVAILLANT HABITUELLEMENT DE LEURS MAINS REPERE( ?) LIBRE SOUS LA SURVEILLANCE DE CETTE ADMINISTRATION MUNICIPALE .

FAIT EN SEANCE PUBLIQUE CES 5 FRUCTIDOR AN SIX DE LA REPULIQUE FRANCAISE

SIGNES A L’ORIGINAL BARRAIL PRESIDENT

… MARIA, VERANY, DELEUZE AGENT MUNICIPAL FAISANT FONCTION DE COMMISSAIRE DU …

ARNULFI SECRETAIRE EN CHEF

PAR COPIE CONFORME A L’ORIGINAL PAR NOUS GASPARD LEVANIS PRESIDENT ET BLANQUI ANDRE AGENT MUNICIPAL EN ABSENCE DU SECRETAIRE  EN CHEF

FAIT A SCARENA CHEF LIEU DE CANTON LE 18 VENTOSE AN 8 ME DE LA REP F

GASPARD LEVANIS PRESIDENT

BLANQUY SERVICE …

TAMPON

 

Annexe 3 –

 

Original du début de la délibération du 5 Fructidor an VI

 

Annexe 4

 

ETAT DE SERVICE DE MONSIEUR RENAUD FALICON COLONEL COMMANDANT LE 2ème   REGIMENT DE TOULON

 

DESIGNATION DES GRADES SUCCESSIFS

DESIGNATION DU CORPS DANS LEQUEL IL A SERVI

DATES DE PROMOTION A CHAQUE  GRADE DEPUIS SON ENTREE AU SERVICE

ANNEES

OBSERVATIONS

NE  A BIELLE LE 8 AVRIL 1775

SOUS LIEUTENANT  AU REGIMENT DE TURIN 1E MARS 1791

1792     1793

 

LIEUTENANT AU REGIMENT DE TURIN  29 AVRIL 1794

1794

1795 OBSERVATION BLESSE AU COL DES TERNCAPITAINELIEUTENANT AU REGIMENT DE TURIN 12 MAI 1796

A SERVI EN CETTE QUALITE JUSQU’AU 18 NOV 1798

A CETTE EPOQUE LE ROI PASSA EN SARDAIGNE ET LE CORPS FUT DISSOUT

CAPITAINE LIEUTENANT AIDE MAJOR AU REGIMENT DE TURIN

10 MARS 1800 A SERVI EN CETTE QUALITE JUSQU’AU 17 JUIN 1800      

 

CHEF DE BATAILLON GARDE NATIONALE DE NICE 6 MAI 1806

CHEF DE LEGION GARDE NATIONALE DE NICE 13 AVRIL 1807

SERVICE DE FRANCE

COLONEL

DEUXIEME REGIMENT DE TOULON 1ER JUIN 1813

1814

LYON

AUGEREAU

CE CORPS A ETE LICENCIE LE 3 MAI 1814

REPRIS DU SERVICE EN PIEMONT

MAJOR DANS L’ARMEE ATTACHE AU GOUVERNEMENT DE NICE 13 SEPT 1814

MAJOR DU REGIMENT DE GENOVA 2 MARS 1815

M .RENAUD DE FALICON

A RECU DEUX BLESSURES A L’AFFAIRE DU 11 MARS DERNIER PRES DE MACON L’UNE D’UN COUP DE FEU QUI TRAVERSA LA FESSE GAUCHE DANS TOUTE SA LONGUEUR ET UN COUP DE SABRE AU PIED GAUCHE

CERTIFIE PAR NOUS MEMBRE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DU REGIMENT DE TOULON LE 3 MAI 1814

Annexe 5

PASSEPORT JOSEPH au verso : N° 140 VU PAR LE MINISTRE EXTRAORDINAIRE DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS EN PIEMONT POUR ALLER  NICE DEPT DES ALPES MARITIMES LE 16 FRUCTIDOR AN 8

SIGNATURE JOURDAN

Au recto :

NAZIONE PIEMONTESE

LIBERTA EGUALIANZA

MINISTERO

DELLE RELAZIONI ESTERE

LA COMMISSIONE DI GOVERNO accorda al cittadino Giuseppe Renaud di professione Benestante,nativo di Biella, domiciliato nel Comune di Torino, età  25 anni, statura oncie 42 circa, capelli e ciglia castagni,occhi simili, fronte mediocre,bocca piccola,naso affilato,mento rotondo, viso ovale

Il quale si reca a Nizza Provenza per i suoi affari particolari come ha dichiarato ; ed ordina  a tutte le Autorità Costituite del Piemonte, e richiede tutti i Governi, sul territorio de’quali dovra esso passare, e non recargli, nè permettere, che li venga recato alcun impedimento al suo viaggio, e de prestargli anzi ogni assistenza in caso di bisogno. Il presente passaporto dovrà valere per tre decadi.

Dato a Torino, dal Palazzo Nazionale delle relazioni estere, li 25 fruttidoro anno 8 della Republica Francese (12 settembre 1800 v.s) ?.

Sottoscritto dell Esibitore

Giuseppe Renaud                      Robert Bellardi ?(papier coupé)

                                  Migliore

                                  Bertone delMinistero di illisible

Sigillo

Gratis

Registrato al N° 48                            Vu … a Nice

Annexe 6

REPONSE du préfet du département des Alpes Maritimes

Au Citoyen GAUDIN Ministre des finances

Nice le 18 nivôse an 12 de la République

En marge : «  les Citoyens Renaud frères m’ont communiqué à cet égard quelques observations. Je vous prie de permettre que j’aie l’honneur de vous les soumettre. D’après la demande instante qu’ils m’en ont faite »

« Dans le fait, le bien que réclame le Citoyen Guigo n’est jamais sorti des mains de la Nation  donc il n’y a pas eu aliénation ainsi c’est le cas d’appliquer en faveur des anciens propriétaires les dispositions de l’art 17 du Senatus Consulte du 6 floreal an 10 qui porte que les biens des prévenus d’émigration qui sont encore entre les mains de la nation leur seront rendus »

Annexe 7

 

COPIE D’UN CERTIFICAT D’AMNISTIE

GRAND JUGE ET MINISTRE DE LA JUSTICE

LIBERTE EGALITE

CERTIFICAT D’AMNISTIE

Paris, le huit nivôse an onze de la République française

Le Grand Juge et Ministre de la Justice, en exécution de l’Article huit du Senatus Consulte en date du six floreal an dix

Vu la Déclaration faite le six Prairial an dixième devant le Préfet du Département des Alpes Maritimes par RENAUD (Joseph) ex Comte de Falicon et ex capitaine au service du roi de Piémont

De laquelle il résulte que le déclarant Renaud

Conformément à l’article cinq du Senatus Consulte à la dite place de capitaine

Vu pareillement le serment qu’il a fait d’être fidèle au Gouvernement établi par la constitution et de n’entretenir ni directement ni indirectement aucune liaison ni correspondance avec les ennemis de l’Etat

Considérant que cette déclaration et ce Serment ont été faits dans les délais déterminés et qu’ils sont conformes aux dispositions des articles 3 4 et 5 du Senatus Consulte ; considérant que le déclarant ne se trouve dans aucun cas d’exception prévus par l’article dix arrête ce qui suit :

ARTICLE PREMIER : Amnistie est accordée pour fait d’Emigration à Renaud Joseph

ARTICLE SECOND : Il rentrera en conséquence dans la jouissance de ceux de ses biens qui n’ont été ni vendus ni exceptés par l’article dix- sept du Senatus- Consulte. Signés à l’original le Grand Juge et Ministre de la Justice=Meguier ( ?) Saladine( ?) Secrétaire Général muni du Sceau, reçu le quatre pluviose an onzième, vu et enregistré sous le N° 101

Le préfet du département des Alpes Maritimes château-neuf (illisible) muni du seau.

Enregistré à Nice le trois germinal an onze fol 192 N° case 7 reçu un franc et le decime en frs. Signé André receveur à Pour copie conforme à l’original existant entre les mains du Citoyen Joseph Renaud qui nous la représente

Michel Ange Figuiera notaire pub

 

 

Annexe 8

LETTRE AU GENERAL DELEGORGUE COMMANDANT LE DEPARTEMENT DES ALPES- MARITIMES JOSEPH  et OCTAVE RENAUD

Né élevé, domicilié, marié et propriétaire en Piémont, officier au service de Roi de Sardaigne depuis 1787, parti de Nice où m’avait appelée ma mère infirme en mai 1792, je ne devais point craindre d’être atteint par les lois portées contre les émigrés. Elles m’étaient toutes favorables, mais je possédais dans ce département de belles propriétés. Pour m’en dépouiller, le moyen le plus sûr et le plus prompt était de porter mon nom sur la liste des émigrés ; et j’y fus effectivement inscrit. Mes biens furent saisis mis sous séquestre. Ma mère qui en avait l’usufruit, et mon grand oncle qui vivait d’une possession hypothéquée sur ces mêmes biens, en furent privés. Leurs réclamations furent inutiles et ils succombèrent au chagrin.

Après leur mort, mes meubles furent dispersés pillés vendus et mes biens mis aux enchères. Plusieurs pétitions furent présentées. Le Directoire de District, se rendant à l’évidence des motifs allégués, par arrêté de 8 vendémiaire an 4 déclara que ne n’étais point émigré que mes biens ne pouvaient être confisqués et suspendit les ventes. Enfin le Directoire du Département par arrêté du 27 vendémiaire an 5 ordonna que mes biens ne seraient pas vendus mais continueraient à demeurer sous séquestre.

Depuis lors, je n’ai cessé de demander la radiation définitive de la liste des émigrés de mon nom et de celui d’Octave Renaud, mon frère cadet, officier au service du Roi de Sardaigne, depuis l’an 1788, parti de Nice en Mai 1792 et compris dans les arrêtés précités du 8 vendémiaire  an 4 et 27 vendémiaire an 5. Tout ce que je viens vous exposer, Citoyen Général, est prouvé par les  pièces déposées à la Préfecture et dont je vous présente des copies authentiques.

Enfin, Citoyen Général, vous savez qu’elle a été ma conduite depuis mon retour dans cette ville ; vous connaissez mes principes, mon respect pour les autorités constituées, mon obéissance aux lois et au gouvernement vous n’ignorez pas combien mon caractère répugne à toutes les manœuvres qui peuvent troubler la tranquillité publique.

Soyez en caution auprès du Gouvernement représentez lui que j’ai été malheureux et non coupable : je n’ai été ni traitre, ni parjure, peut-on m’en faire un crime ? Vous connaissez les lois de l’honneur, citoyen général, et ma fidélité à remplir mes premiers engagements est certainement un titre à votre …et à votre bienveillance. Je la réclame et je vous prie de vouloir bien demander au Gouvernement l’élimination de la liste des émigrés. Signature de Joseph et Octave Renaud

Annexe 9

Lettre au Général Préfet

Thomas Joseph René Renaud de la ville de Biella en Piémont, vous  expose qu’après avoir passé ces premières années en Piémont auprès des parents  de sa mère pour y recevoir  son éducation il entra en 1789 dans les troupes du Roi de Sardaigne que plus de 6 mois avant l’invasion du ci-devant Comté de Nice par l’armée française, il avait dû quitter cette ville où les propriétés provenant de ses pères l’obligeaient à faire parfois quelque résidence pour aller se ranger sous les drapeaux  de son corps réunis en Piémont ; qu’il eût cependant le malheur d’être inscrit sur la liste des émigrés de ce Département et de voir une partie de ses biens vendue malgré les réclamations réitérées faites en son nom, jusqu’à ce qu’enfin il obtint le 8 vendémiaire an 4 un arrêté du Directoire de District déclarant qu’il n’est point émigré et que  ses biens ne peuvent être vendus, mais seraient  simplement séquestrés, arrêté qui fut confirmé le 27 vendémiaire an 5 par celui de l’administration centrale de ce département après la paix et lorsqu’un gouvernement plus doux vint adoucir les playes causées par un système destructeur, il s’empressa de se rendre à Nice en qualité de Piémontais avec un passeport en date du 25 fructidor an 8 et depuis 18 mois qu’il y est, il ose se flatter d’y avoir toujours tenu une conduite exemplaire et sans reproche, qui lui a valu la tranquillité dont il a toujours joui.

Cependant le pétitionnaire pour se conformer à vos ordres, désirerait en attendant la décision… obtenir de votre part une autorisation pour constituer son domicile dans ce département  sous la surveillance des autorités locales.

D’après l’exposé ci-dessus et les pièces à l’appuy qu’il a l’honneur de vous présenter, il ose espérer que vous ne trouverez dans sa conduite politique que celle d’un militaire que les lois de l’honneur et ces serments obligeaient à être fidèle à ses drapeaux et qu’en conséquence vous voudrez bien accueillir favorablement sa demande ; il compte à cet effet sur votre justice et votre bienfaisance

Salut et Respect

Nice le 2 ventôse an 10 Rep

 

Autre écrit sur papier bleuté de la main de Joseph Renaud de Falicon

Adresse incompréhensible ( citoyen ? maison ?)

« Rentré sur le territoire de la République en vertu du Senatus Consulte  du … floréal an 10, après une longue absence  acceptée par l’inscription injuste et illégale de mon nom sur la liste des émigrés, je trouvai que la presque totalité de mes biens avait été vendue. Le préfet de département me remit quelques effets de bien peu de valeur qui restaient encore entre les mains de la nation et j’en ai joui depuis lors jusqu’à présent sans trouble ni empêchement  récemment il fut porté  à ma connaissance que le dit Vincent Guigo, ci-devant prêtre de Nice a déclaré auprès de vous qu’il lui fut porté acte de vente d’une propriété située dans la commune de Falicon qu’il avait … lors de la loi du 28 ventôse an 4 et que trompé, sans doute, par le faux exposé, vous aviez étendu à la souscriptionaire, la disposition de l’arrêté du gouvernement du 23 Nivôse au ? rendu en France de Marcel Ravel ordonné au Préfet de Département de passer ? audit Guigo le contrat qu’il réclame.

Ainsi, je me verrai, Citoyen Ministre, par une suite de circonstances malheureuses et sans avoir rien fait qui ait pu attirer contre moi la sévérité de la loi relative aux émigrés, ainsi je me verrai, déjà dépouillé de tous les biens dont la fortune avait favorisé mes ancêtres.

Que le dix- neuf vingtième de mon patrimoine aient été dévorés par cette révolution qui a opéré tant de malheureux bouleversements, que dans les temps d’injustice et d’anarchie, mes biens aient été vendus, au mépris de lois positives dont je m’efforçais en vain d’implorer la protection, … au malheur bien grand sans doute, lié à une blessure bien difficile à guérir, j’en avais néanmoins fait le sacrifice et docile à la volonté du gouvernement qui me défend de jeter mon regard sur ce qui fut, je me suis imposé la loi de ne pas laisser échapper la moindre plainte de ne pas lever la plus petite réclamation quoique personne ne soit dans le cas d’en former de plus fondée.

Mais qu’après être rentré dans la possession de tristes débris de ma fortune, je la voie encore arracher de mes mains et que ce soit sous un gouvernement stable et juste que s’achève mon entière ruine, était-ce là, Citoyen Ministre, ce que j’aurais jamais pu craindre ni prévoir ?

D’après la disposition la plus précise ? De loin la plus sévère qui aint été rendue contre les émigrés, je n’ai jamais pu être considéré comme tel.

La loi du 25 brumaire an 3 déclare émigrés dans le ci -devant Comté de Nice, ceux qui sont sortis depuis le 27 7bre 1792. Or j’en étais absent depuis plus de six mois auparavant.

Le fait a été prouvé par un acte de notoriété publique. Il a été avéré et reconnu par toute l’administration qui se sont occupées de mon état, et toutes les fois qu’elles ont été interpellées de déclarer si j’étais ou si je n’étais pas émigré, elles n’ont pas balancé à décider la négative.

C’est ainsi que l’a déclaré le Directoire du District de Nice par son arrêté du 4 vendémiaire an 4, et l’administration Centrale du Département par Son arrêté du 27 vendémiaire an 5.

C’est cependant lorsque j’étais protégé par le dit- arrêté du district de Nice de 8 Vendémiaire  an 4 que mes biens furent souscriptionnés ? et  vendus.

Pouvait-on le faire sans violer ouvertement la disposition de la loi du 5 brumaire an 3 qui veut qu’il ne puisse être vendu aucun bien de prévenu d’émigration envers qui l’administration aurait pris des arrêtés favorables ? Et la vente faite en contravention de cette loi n’est elle pas radicalement nulle ? Je le regrette, mon intention n’est point de réclamer contre la vente concernée, le Gouvernement m’a imposé l’obligation d’y renoncer. Je m’y soumets et je remplirai religieusement la promesse que j’ai faite. Mais s’il reste encore des biens invendus, si des hommes durs et avides veulent m’enlever le peu qui me reste, si les titres prétendus sur lesquels ils se fondent ne sont qu’une suite de l’oubli de la justice et du mépris des lois, pourquoi craindrais-je de faire entendre ma réclamation, pourquoi ne démontrerais –je pas la justice de ma cause et l’iniquité de celui qui n’a pas honte de vouloir me dépouiller du peu qui me reste ? Le Premier Consul n’a pas permis aux malheureux d’espérer un meilleur avenir, pour les laisser opprimer de nouveau.

(autres arguments juridiques)

J’ajouterai que le bien au sujet duquel je réclame est à peu près le seul qui me reste, que me l’enlever serait me réduire au désespoir que le dit Vincent Guigo prêtre, est riche par l’acquisition d’un grand nombre de biens nationaux, qu’ainsi il ne s’agit pour lui que de peu de chose, tandis que pour moi, de toute la fortune qui me reste ,que ma conduite a toujours été celle d’un véritable ami du Gouvernement et que je n’ai pas mérité qu’il me traite avec sévérité, tandis qu’il prodigue à tous les Français ses bienfaits et son affection.

Pour toutes ces considérations je crois avoir lieu d’espérer que vous voudrez bien révoquer l’ordre que vous avez donné au Préfet du Département par votre lettre du 26 Brumaire dernier ;je n’en puis pas moins attendre de votre humanité pour les malheureux, de votre justice pour tous

Salut et respect.

REPONSE du préfet du département des Alpes Maritimes

Au Citoyen GAUDIN Ministre des finances

Nice le 18 nivôse an 12 de la République

En marge : «  les Citoyens Renaud frères m’ont communiqué à cet égard quelques observations. Je vous prie de permettre que j’aie l’honneur de vous les soumettre. D’après la demande instante qu’ils m’en ont faite »

« Dans le fait, le bien que réclame le Citoyen Guigo n’est jamais sorti des mains de la Nation donc il n’a a pas eu aliénation ainsi c’est le cas d’appliquer en faveur des anciens propriétaires les dispositions de l’art 17 du Senatus Consulte du 6 floreal an 10 qui porte que les biens des prévenus d’émigration qui sont encore entre les mains de la nation leur seront rendus

Annexe 10

CARTON 2

EXPEDIT EN FORME DE LETTRE INTITULE « MES COUSINS GERMAINS »

REDIGE A BIELLE LE 7 NOVEMBRE 1852  PAR LE  MAJOR GENERAL  DE CAVALERIE EN RETRAITE  FLAMINIO AVOGADRO

NOTE EN  MARGE : 1852  FLAMINIO AVOGADRO, NEVEU DE JOSEPH PAR SA MERE, SŒUR DU  COMTE JOSEPH DECEDE , SE PLAINT DE SON COUSIN

MONSIEUR  SI MA CONDUITE PEUT LAISSER QUELQUES DOUTES QUI JE PUISSE AVOIR DES TORTS ENVERS QUELQU’UNS DE MES PARENS COMME POUR TOUT AU MONDE JE NE VOUDRAIS PAS QU’ON AIT UNE FAUSSE OPINION DE MOI ET QU’ON ME … UN HOMME ETRANGE ; N’IGNORANT POINT SURTOUT QU’IL ARRIVE ASSEZ SOUVENT QUE DE GARDER LE SILENCE DONNE GAIN DE CAUSE AINSI JE ME SUIS DECIDE DE VOUS METTRE AU FAIT EN VOUS ENVOYANT LE RECIT BIEN DETAILLE DE CE QUI M’ARRIVA AVEC LES DITS PARENS .

C’EST ASSEZ BIEN DES REGRETS MAIS IL FAUT QUE JE VOUS DISE QUE JE N’AI PAS LIEU A ME LOUER DE QUELQU’UNS DE MES PARENS.

VOUS CONNAISSEZ, MONSIEUR. MON COUSIN D’ACQUISITION, M. LOVERA . JUGEZ LE DEPLAISIR QUE J’AI EU A ESSUYER... APRES DE QUOI JE NE DOUTE NULLEMENT D’ETRE BLAME DU PARTI QUE JE VIENS DE PRENDRE.

S. E. LE COMTE JOSEPH RENAUD FALICON, MON ONCLE, FRERE DE MA PAUVRE MERE, FUT ATTAQUE D’UNE MALADIE DONT IL DUT MALHEUREUSEMENT SUCCOMBER. AU TROISIEME JOUR DE SA MALADIE ON LUI APPORTA LE BON DIEU ET CELA TANDIS QUE JE LE CROYAIS AUX EAUX DE VINADIO COMME, EN EFFET, IL ETAIT ALLE MAIS, DES SON ARRIVEE, IL FALLAIT S’EN RETOURNER LE JOUR APRES  SE TROUVANT SI MAL QU’IL Y AURAIT DU DANGER A S’Y ARRETER.

LE CROIRIEZ- VOUS ? MON ONCLE ETAIT MOURANT CHEZ LUI, ON LUI AVAIT DEJA APPORTE LE BON DIEU ET MON COUSIN N’AVAIT SEULEMENT PAS SONGE DE M’ ENVOYER AVERTIR. NOTEZ QUE DIRECTE QUI ME LIE AU COMTE FALICON TANDIS QUE M. LOVERA NE L’EST QU’EN LIGNE INDIRECTE ; MALGRE CELA MES HONORABLES PARENS AVAIENT OMIS MON NOM POUR Y METTRE CELUI DE M  LOVERA MAIS QUE DIS-JE  MES HONORABLES PARENS ET MON ONCLE OCTAVE  N’EST PAS CAPABLE DE ME FAIRE UN SEMBLABLE TORT ET J’AI BIEN LIEU A CROIRE QUE C’EST BIEN LA UNE IDEE DE MON COUSIN LOVERA ET SA DIGNE EPOUSE MAIS J’AURAIS ENCORE LIEU DE PARLER D’ EUX .

QUOIQUE CE QUE MON COUSIN HENRI FALICON M’AVAIT DIT NE ME CONVAINQUIT PAS, TOUTEFOIS J’AIMAIS MIEUX BRISER SUR CELA DESIRANT AUTANT QU IL DEPENDAIT DE MOI NE POINT AVOIR DES FROIDEURS AVEC MES PARENS SURTOUT LES PARENS DE L’HOMME LE PLUS RESPECTE ET LE PLUS AFFECTUEUX. C’EST DE S. E. LE COMTE FALICON QUE J’ENTENDS  PARLER, A QUI JE PORTAIS LE PLUS GRAND ATTACHEMENT NON POUR LES OBLIGATIONS QUE JE LUI DEVAIS MAIS PARCE QUE JE L’AIMAIS COMME L’ ON DOIT AIMER UN BIEN TENDRE ONCLE ; NE PARLONS PLUS DE CELA JE DIS A MON COUSIN TOUTEFOIS JE DEMANDE QUE MON NOM SOIT AUSSI AJOUTE AUX AUTRES DE LA FAMILLE ET CETTE CONTRARIETE FINIT LA. JE DOIS POURTANT DIRE QUE CELA ME FAISAIT ENCORE BIEN DE LA PEINE MAIS PERSONNE N’A SU CE QUI VENAIT DE SE PASSER ENTRE MES PARENS.

CEPENDANT UN TEL MANQUE DE LA PART DE MES PARENS ME FAISAIT MALHEUREUSEMENT TROP CONNAITRE LE PEU DE CAS ET D’AMITIE QU’ ILS AVAIENT POUR MOI .J’ AI EU PAR LA SUITE A M’ EN CONVAINCRE  ENCORE DAVANTAGE .

ON OUVRE LE TESTAMENT,  MON ONCLE COMME DE RAISON D’ HERITIER FAIT LE COMTE HENRI FALICON MON COUSIN GERMAIN ET FILS DU CHER GAETAN FALICON, NEVEU DE M. LE COMTE JOSEPH DECEDE ; L’ HERITAGE ETAIT DE 40 000 MILLE « PS » ? ET PLUS SANS COMPTER 20 000 MILLE PS ET PLUS QU’ ON A TROUVES EN ARGENT ET EN BILLETS QUI ONT SUFFI A PAYER AU DELA TOUS LES LEGS LAISSES PAR MON ONCLE ; CET HOMME GENEREUX N’ A OUBLIE PERSONNE .

JECOMMENCE PAR M. LOVERA A QUI IL LUI LAISSA 6OOO MILLE PS ET 30 000 MILLE  A SON FILS GAETAN PETIT NEVEU DE S. E.

ICI IL FAUT NOTER QUE S. E AVAIT DEJA APURE ET LUI EN PAYAIT LES INTERETS DEPUIS SON MARIAGE A SA NIECE  OCTAVIE , FILLE DU CHER OCTAVE FALICON .

4OOO0 MILLE PS  POUR TOUT COMPRIS MA COUSINE LOVERA A RECU UNE TRENTAINE DE MILLE PS ET PLUS SON AUTRE NIECE MELLE BERTHE FALICON FILLE AUSSI DU CHER OCTAVE EN CAS DE MARIAGE LA MEME DOTE QUE SA SŒUR OCTAVIE CEST A DIRE 20000 MILLE PS E N CAS DE NON MARIAGE .

IL AVAIT AUSSI BIEN POURVU A SON ANCIEN  AIDE DE CAMPS , LE CHER GIUSTINIANI, EN SOUVENIR DE SES BONS SERVICES ET DE SON ATTACHEMENT.  IL LUI LEGA UNE BAGUE EN BRILLANT DE LA VALEUR DE 2000 MILLE  PS. A MOI , LE FILS DE SA PAUVRE SŒUR ET LE SURVIVANT DE TOUTE LA FAMILLE, QU’ EN DES TERMES CRITIQUES ELLE AVAIT FAIT TOUT CE QU’ ELLE PUT ET DEVAIT FAIRE POUR SES PARENTS FALICON JE NE DIS PAS CELA POUR M’ EN VANTER QUE J’ AURAIS TOUS LES TORTS PARCE QUE LA FAMILLE FALICON RESPECTABLE SOUS TOUS LES RAPPORTS ET SURTOUT S.E  LE COMTE JOSEPH QUI REUNISSAIT, JE LE REPETE, TOUTES LES QUALITES DE CŒUR C’ EST HORS DE DOUTE QUE LA FAMILLE FALICON SE FUT TROUVEE DANS LE MEME CAS ELLE SE SERAIT CONDUITE A L’ EGARD DE MA FAMILLE COMME CELLE-CI S’ EST CONDUITE ENVERS  ELLE .

JE LE NOTE SEULEMENT POUR QUE L’ON SACHE QUE MA FAMILLE A TOUJOURS CONSIDERE LA FAMILLE FALICON COMME SES PLUS AIMES PARENS ET QUE MOI LE SURVIVANT DE CETTE GUERE HEUREUSE FAMILLE JE LE DIS ET JE REDIS BIEN SINCEREMENT QUE DES SENTIMENTS NE S’ALTERERENT  JAMAIS DE MON CŒUR.

A MOI M LE COMTE FALICON ME FIT UN LEGS DE 10000 MILLE PS C’EST UN BIEN BEAU LEGS JE L’AVOUE.  A MA FILLE, SA PETITE NIECE,  IL LUI LAISSA UNE BOITE QUE FERMAIT UNE PETITE CLEF CETTE BOITE CONTIENT UN MYSTERE QU’IL  NY A QUE DIEU QUI CONNAIT MAIS DONT LE PUBLIC POURRA JUGER EST IL POSSIBLE QU’ UNE PERSONNE AUSSI JUSTE AUSSI GENEREUSE COMME L’ETAIT LE COMTE JOSEPH,CE QU’ON VERRA ENCORE MIEUX DANS PEU N’AIT LAISSE POUR UNIQUE LEGS A SA PETITE NIECE QU UNE ASSEZ GRANDE BOITE NE CONTENANT QU UNE PAIRE DE CISEAUX ,  UN DE EN ARGENT, ET UN BRACELET EN CHEVEUX AVEC LE CHIFFRE EN OR DE SA MERE A LUI ? Et BRACELET EST D’ UNE VALEUR INAPPRECIABLE AUSSI MA FILLE EN A UN GRAND SOIN, MON ONCLE QUI SAVAIT TOUT CALCULER AVEC TANT DE BON SENS N’AURAIT IL LAISSE POUR TOUT LEGS A SA PETITE NIECE QU’ UN SOUVENIR DE SA MERE A LUI ?

OUI SI C’ EST UN GAGE PRECIEUX POUR ELLE L’ AURAIT ETE BIEN DAVANTAGE POUR LA FAMILLE FALICON POUR LA RAISON QUE C’EST UN DEPOT DE FAMILLE QUI POUR LA FAMILLE FALICON AURAIT EU UNE VALEUR BIEN PLUS REELLE QUE QUELQUES MILLE P TANDIS QUE CE GAGE POUR MA FILLF ETAIT UN SOUVENIR ASSEZ ARRIERE CAR MOI SON PERE JE N’ AI POINT EU LE BONHEUR DE CONNAITRE MA GRAND TANTE DECEDEE DEPUIS UN DEMI SIECLE ET PLUS ET CELA VAUT POUR LUI LAISSER RIEN AUTRE. OH ! QUE L’ ON ME PARDONNE MAIS JE DOIS DIRE QU IL ME PARAIT IMPOSSIBLE SURTOUT QUE MON ONCLE CONNAISSAIT TRES BIEN MA POSITION QUI N’ ETAIT PAS DES PLUS HEUREUSE ET QUE QUELQUES MILLE PS AURAIENT FAIT AUSSI DE PLAISIR ET DE BIEN A MA FILLE, ETANT CHOSE QUI FAIT PLAISIR A TOUT LE MONDE S’ IL Y A DES GENS QUI DISENT LE CONTRAIRE, IL SE PEUT QUE CELA SOIT ; CEPENDANT J’AURAIS PEINE A Y AJOUTER FOI. SI CELA AVAIT ETE , NE SERAIT- IL PAS DE LA PART DE MON ONCLE NON SEULEMENT AVOIR OUBLIE SA PETITE NIECE MAIS AVOIR POUSSE L’ OUBLI A UN TEL POINT QUE LE RESPECT ET L’ATTACHEMENT QUE JE PORTE ENCORE ET QUE JE LUI PORTERAI TANT QUE JE VIVRAI ME DEFEND DE DIRE LE MOT . MAIS QUE DIS- JE ! CELA NE PEUT PAS ETRE.

J’ AI ASSEZ CONNU LES SENTIMENTS DE CE CHER ONCLE POUR POUVOIR NON CROIRE, SEULEMENT SONGER, QU IL AIT VOULU ME MORTIFIER DE LA SORTE. POUR MOI JE TIENS POUR SUR QUE CETTE BOITE RENFERMAIT BIEN AUTRE CHOSE QU’ELLE CONTENAIT.

J’AI BIEN DES REGRETS ET J’EN SUIS BIEN FACHE TOUTEFOIS JE DOIS UN REPROCHE A MA COUSINE GERMAINE LA LOVERA POUR AVOIR OUVERT LADITE BOITE, CURIOSITE QU’ ON ME PASSE LE MOT INTEMPESTIVE, C’ EST ELLE, LA PREMIERE QUI ME DONNA LA NOUVELLE QU IL N Y AVAIT RIEN DANS LA BOITE ;  IL ME SEMBLE A MOI QUE QUAND IL SE TRAITE D’ AFFAIRE AUSSI DELICATE QU’ UN LEGS QU ON DOIT LE CONSIDERER COMME UNE CHOSE SACREE QUAND IL NOUS APPARTIENT PAS . C’ EST LA SEULE CIRCONSTANCE QUI ME NECESSITE DE PARLER AVEC TANT DE FRANCHISE.

LA BOITE MYSTERIEUSE M’A ETE REMISE UN JOUR APRES LA LECTURE DU TESTAMENT ET CE FUT MA COUSINE GERMAINE QUI ME L’ A REMISE A LA PRESENCE DE SA SŒUR BERTHE ET DE MA FILLE QUI ETAIT VENUE CHEZ ELLE AVEC MOI.

DES QUE NOUS FUMES SORTIS DE CHEZ MA COUSINE NOTRE PREMIERE PENSEE FUT D’ ENTRER DANS UNE EGLISE POUR ALLER PRIER POUR CE BIEN AIME ONCLE ; LA PREMIERE QUE NOUS TROUVAMES, CE FUT CELLE DE L’ ANNONCIATION, APRES UNE COURTE ET FERVENTE PRIERE NOUS SORTIMES DE L’ EGLISE NOUS N’ AVIONS PAS ENCORE OUVERT LA BOITE. QUOI QUE MA COUSINE NOUS EUT DEJA PREVENUS QU ELLE NE RENFERMAIT RIEN DE VALEUR CEPENDANT IL FAUT QUE J’ AVOUE QU’ EN L’OUVRANT IL ME FIT UNE SENSATION QUE JE REMARQUAI AUSSI SUR MA FILLE HORS DE DOUTE QUE CETTE SENSATION SIMULTANEE A ETE CAUSE DE LA REFLECTION QUE C’ ETAIT IMPOSSIBLE QUE LA BOITE N’ EUT CONTENU RIEN AUTRE QUE LESDITS OBJETS EN PREUVE DE CELA,  QU’ ON OBSERVE ENCORE LES LEGS CI APRES QUE CET HOMME BIENFAISANT A FAIT.

A SON VALET DE CHAMBRE POUR VINGT ANS DE BONS SERVICES IL LUI LEGA COMME A MOI 10 000 MILLE PS ON EST A MEME DE JUGER PAR LA SI CET HOMME ETAIT GENEREUX

A SON JARDINIER DE NICE IL LUI LEGA UNE PENSION VIAGERE DE 400 PS PAR ANNEE RELATIVEMENT DE CELA JE ME SOUVIENS QUEN DISCOURANT AVEC L’ HERITIER, MON COUSIN GERMAIN M HENRI FALICON, QU IL ME DIT QU IL TROUVAIT TOUS LES LEGS FAITS PAR NOTRE ONCLE JUSTE MAIS QUE CELUI DE 400 AU JARDINIER ETAIT PEUT ETRE TROP POUR LES SERVICES QU IL AVAIT RENDUS A LA FAMILLE FALICON

ENFIN CET HOMME GENEREUX N’ OUBLIA PERSONNE JUSQU’ AUX DOMESTIQUES DE MA COUSINE LOVERA IL LEUR LAISSA TROIS MOIS DE GAGE .

IL N’AURAIT DONC OUBLIE QUE SA PETITE NIECE ? MAIS POURQUOI LUI AURAIT- IL LAISSE UNE ASSEZ GRANDE BOITE ? POUR Y ENFERMER UNE PAIRE DE CISEAUX ? UN DE EN ARGENT ET UN BRACELET EN CHEVEUX DE LA VALEUR TOUT COMPRIS BOITE CISEAUX ET Dé  TROIS PS.  JE NE CALCULE POINT LE BRACELET  EN CHEVEUX CAR ON NE CALCULE PAS QUELQUE CHOSE DE MYSTERIEUX. EST-CE QU’ Il N Y AURAIT PAS LIEU A CROIRE QUE DIS- JE  A CROIRE,  A NE POINT EN DOUTER QUE CETTE BOITE CONTENAIT AUSSI 3000 MILLE PS COMME MON ONCLE LAISSA A SON PETIT NEVEU FILS DE LOVERA . QU’ELLE DIFFERENCE Y AVAIT- IL ENTRE SON PETIT NEVEU ET SA PETITE NIECE ?

LA SEULE QUE LE PREMIER EST DEJA PLUS HEUREUX DU COTE DE LA FORTUNE QUE LA SECONDE SERAIT- CE LA UN MOTIF POUR NE LUI AVOIR RIEN LAISSE ? IMPOSSIBLE !

MON ONCLE D’UN COEUR GENEREUX ET SENSIBLE ETAIT INCAPABLE DE FAIRE UN SEMBLABLE TORT A LA PETITE FILLE DE SA PAUVRE SŒUR A QUI PENDANT SON VIVANT LUI A TOUJOURS DONNE TEMOIGNAGE DE LA PLUS GRANDE TENDRESSE APRES SA MORT ENCORE A MOI SON FILS QUE IL LUI ARRIVAIT DE ME PARLER D’ ELLE SON EMOTION ME FAISAIT ASSEZ CONNAITRE QUE QUAND ON A AIME TENDREMENT UNE PERSONNE ON NE L’ OUBLIE PAS ET QU ON L’ AIME ENCORE JUSQU’ A SA MORT. CE SONT BIEN CEUX LA  LES SENTIMENTS QUE CE CHER ET HONORABLE ONCLE PORTAIT A MA PAUVRE MERE.

PEUT- ON OUBLIER DANS LES EXTREMES MOMENTS ? JE PENSE QUE NON  AU CONTRAIRE JE TIENS MEME POUR SUR QUE L’ HOMME QUI N’ A JAMAIS SENTI LES DOUCES EMOTIONS DE  L’ AMITIE ET DE LA TENDRESSE QUE C’ EST ALORS QU’ IL LES SENT POUR LA PREMIERE FOIS . L’ HOMME PUIS QUI A TOUJOURS ETE JUSTE SENSIBLE ET D’ UN CŒUR AFFECTUEUX EN LUTTANT ET AU MILIEU DE SES SOUFFRANCES MEMES , IL PENSE A DIEU A SES PROCHES  SES AMIS ET ENFIN A TOUT CE QU’ IL LUI FUT CHER DANS CE MONDE ET SI TENDREMENT A LUI FAIRE COULER DES LARMES.

MON ONCLE N’A JAMAIS ETE DOMINE PAR D’AUTRES SENTIMENTS QUE CELUI DE LA JUSTICE ET DE LA TENDRESSE EN PREUVE DE CELA QU’ ON CONSIDERE LA MANIERE AVEC LAQUELLE IL SE CONDUISIT DANS SA LONGUE CARRIERE MILITAIRE QUE PRIVEE  ET L’ ON POURRA QUE SI S . E  LE COMTE JOSEPH FALICON N’A FAIT DU BIEN QU’IL N’A PAS ASSUREMENT FAIT DU MAL.

JE LE REPETE ENCORE CE DIGNE HOMME N’AURAIT POINT OUBLIE ET D’ UNE MANIERE AUSSI DURE  QUE SA PAUVRE PETITE NIECE .

POUR LE RESPECT ET L’ATTACHEMENT QUE JE PORTE ET QUE JE PORTERAI TOUJOURS A LA MEMOIRE DE CE CHER ET HONORABLE ONCLE JE DIRAI ENCORE QUE CELA N’EST PAS POSSIBLE, ET QUE CETTE BOITE CONTIENT UN MYSTERE QUE DIEU SEUL CONNAIT.

JE NE M’ ENTENDS PAS , PAR LA,  ACCUSER PERSONNE .  D’ABORD IL ME SERAIT IMPOSSIBLE ET QUAND MEME IL ME FUT JE NE LE FERAIS PAS SOIT POUR MON CARACTERE QUE POUR LE RESPECT QUE JE DOIS A LA MEMOIRE DE CE BIEN AIME ONCLE CE QUE JE CROIS CEPENDANT  CEST QU’ON AURA EU GUERE SOIN DE CETTE BOITE PAR CONSEQUENCE IL SERA ARRIVE …. MAIS LA JE LAISSE AU LECTEUR IMPARTIAL L’INTERPRETATION DE CE QUI PEUT ARRIVER EN DE TELLES OCCASIONS.  JE LAISSE MEME CETTE INTERPRETATION A LA FAMILLE FALICON.

C’ EST AVEC BIEN DES REGRETS QUE JE ME DECIDERAI DE DONNER A LA PRESSE TOUS CES DETAILS , POURTANT LA MANIERE DONT MES COUSINS GERMAINS EN USENT ET EN ONT USE ENVERS MOI, SURTOUT M LOVERA, M’ Y CONTRAINT ;

FINALEMENT QUE SIGNIFIE UNE TELLE CONDUITE ENVERS MOI ? QU ILS NE CROYAIENT PAS QUE MON NOM PUT OU DU ETRE A COTE DU LEUR .OH ! EN CE CAS IL FAUT QUE NOUS ANALYSIONS BRIEVEMENT,  M .LOVERA, VOTRE CONDUITE ET LA MIENNE ET C’ EST QUE JE FERAI AVEC LA PLUS GRANDE IMPARTIALITE !

M LOVERA APRES AVOIR SERVI QUELQUES TEMPS DANS UN REGIMENT D’ INFANTERIE  IL PASSA DANS LES CARABINIERS ROYAUX OU PENDANT QUELQUES ANNEES IL LES PASSA DANS LES STATIONS DE LADITE ARME ET CE FUT PRECISEMENT ALORS QUE J’EUS A FAIRE ALLIANCE AVEC LUI POUR AVOIR EPOUSE MELLE FALICON, MA COUSINE GERMAINE, FILLE DU CHER OCTAVE FALICON.

IL FUT ENSUITE APPELE A TURIN POUR Y ETRE ATTACHE A L’ ETAT MAJOR DU DIT CORPS IL PARCOURUT  CES GRADES AVEC ASSEZ DE BONHEUR, IL FUT PUIS ATTACHE A LA POLICE AYANT LE GRADE DE MAJOR TOUJOURS AU MEME CORPS LORSQUE LE GENERAL LARZARI ?  PRIT LE COMMANDEMENT DESD ITS CARABINIERS ROYAUX, IL LE DEMANDA POUR SON OFFICIER IL S’ACQUITTA SI BIEN DE CETTE NOUVELLE CHARGE QUE M. LARZARI LE JUGEA DIGNE AVEC LE TEMPS D’ETRE REMPLACE PAR LUI . AUSSI LA SEULE DIFFERENCE QU IL Y A ETRE CES MESSIEURS C’ EST QUE M. LARZARI EST PLUS IMPERATIF ET TRANCHANT ET QUE M. LOVERA EST UN PEU PLUS DISSIMULE EN VISANT TOUTEFOIS AU MEME BUT.

LE GENERAL LARZARI APRES AVOIR FAIT LA PREMIERE CAMPAGNE D’Italie,  EN 1848 ,  IL DEMANDA A SE RETIRER ALORS M LOVERA SUT SI BIEN FAIRE OU POUR MIEUX  DIRE, SE CONDUISIT SI BIEN QU IL EUT LE COMMANDEMENT DES CARABINIERS ROYAUX AVEC LE GRADE DE MAJOR GENERAL. SES BONS SERVICES LUI ONT VALU CETTE RECOMPENSE CEPENDANT SANS AVOIR JAMAIS FAIT DE CAMPAGNE.  COMMANDEMENT QUE JE SOUHAITE QU IL GARDE ENCORE LONGTEMPS ET DONT MES SOUHAITS SERONT EXAUCES CAR IL  ASSEZ L’ ART DE SE CONFORMER AU TEMPS.

MOI JE SUIS ENTRE AU SERVICE A LA FIN DU 1814 ; J’ AI TENU TROIS REGIMENTS DE CAVALERIE PIEMONT ROYAL DRAGON EN PIEMONT  ET … CAVALERIE

EN TRENTE ANNEES DE SERVICE SANS INTERRUPTION IL M’ A FALLU AVOIR BIEN DES CONTRASTES ET BIEN DES CONTRARIETES QU’ IL N Y A QUE LES PERSONNES QUI ONT PRIS CETTE CARRIERE SI EPINEUSE ET SI DANGEREUSE EN ETAT DE POUVOIR BIEN JUGER IL MA FALLU AUSSI LUTTER AVEC DES PUISSANTS ENNEMIS

DANS MA LONGUE CARRIERE J’ AI ETE HOMME DU MONDE MAIS JE LE DIS TOUT HAUT ET JE PEUX SON SEULEMENT DONNER MA PAROLE D’ HONNEUR, MOT DONT JE TIENS COMME INVIOLABLE ET SACRE,  MAIS QU’AUJOURDHUI MALHEUREUSEMENNT ON S’ EN SERT ASSEZ LEGEREMENT,  MAIS JE DEFIE QUICONQUE, MEME MES PLUS GRANDS ENNEMIS ET POURQUOI JE L’ IGNORE QUE DIEU ME PUNISSE SI JE LEUR AI DONNE LE MOINDRE MOTIF DE M’EN VOULOIR …

LAS COMME J’ ETAIS D’ ESSUYER LES AFFRONTS DE MES COUSINS GERMAINS EN RETOUR D’ AMITIE J’ AI LONGTEMPS ET BIEN REFLECHI SUR LE PARTI QUE JE DEVAIS PRENDRE ET J’AI FINI POUR ME DECIDER DE RECOURIR A L’ OPINION PUBLIQUE, JUGE RESPECTABLE ET QUI EN IMPOSE A TOUT LE MONDE, QUE POUR MOI JE NE REDOUTE NULLEMENT …

EXPEDIT EN FORME DE LETTRE INTITULE « MES COUSINS GERMAINS »

LE MAJOR GENERAL DE CAVALERIE EN RETRAITE FLAMINIO AVOGADRO

Annexe 11

CARTON 47

JE SOUSSIGNE MAIRE DE LA COMMUNE DE FALICON DECLARE QUE LE CITOYEN JOSEPH REIYNAUD FILS A FEU GAETAN DE LA VILLE DE NICE

ENSUITE DE L’AMNISTIE QUI LUI A ETE ACCORDEE PAR LE GRAND JUGE ET MINISTRE DE LA JUSTICE A PASSE CE JOURD’HUI L’ACTE DE DECLARATION POUR LA MUTATION DES BIENS FOND A LUI APPARTENANT SIS A LA SECTION A SOUS LE NUMERO 65 70 ET C OU D (RATURE) N° 28  ARTICLE 70 71 et 112 DU ROLE MATRICE DE LA CONTRIBUTION FONCIERE DE CETTE COMMUNE SUR LA … NATIONALE

FAIT A LA MAIRIE DE FALICON LES 26 FLOREAL AN 11 REPUBLIQUAIN (SIC)

SIGNATURE AUDOIN ?ALBIN ? MAIRE

Annexe 12

CARTON 2

Monseigneur

Né le 8 avril 1775 dans le Comté de Nice, je servis avec zèle et fidélité le Roi mon Maître depuis le 1er Mars 1791 jusqu’en 1798, époque où l’Isle de Sardaigne fut sa seule retraite ; postérieurement ignoré en Piémont pendant trois ans, je rentrai en 1801 dans mes foyers, où je trouvai ma fortune considérablement réduite ayant été considéré comme Emigré.

En 1806 les Autorités de Nice m’honorèrent du Grade de Commandant en Chef des Gardes Nationales de cette ville. J’acceptai d’abord par respect à ma patrie dans l’intention d’y maintenir la tranquillité.

Les revers qu’éprouva la France dans la Campagne de Russie nécessitèrent  la création de Nouveaux Régiments et je fus nommé au Commandement de l’un d’eux avec le Grade de Colonel.

Justement flatté d’une distinction que je n’avais point sollicitée, l’honneur ne me permit point de refuser et je m’estimai heureux de servir ma patrie.

Mon Régiment fut organisé à Toulon sous les yeux de Monsieur le Maréchal Duc de Rivoli, Prince aussi sage qu’éclairé et je le mis en Campagne sous les ordres de S.E. Monsieur le Maréchal  Duc de Castiglione à l’armée de Lyon.

Le sort de la guerre marqué sur moi de deux graves blessures que j’ai reçues à l’affaire du 11 mars dernier près de Mâcon où mon Régiment fut aussi maltraité. Il est vrai, Monseigneur, qu’il combattait  contre le bonheur de la France.

Mais j’ose dire à Votre Excellence qu’un militaire zélé ne connait d’autre Loi que l’obéissance sous les auspices de laquelle il doit toujours faire son devoir.

Aujourd’hui où la France heureuse rappelle sur le Trône de ses ancêtres l’ancienne dynastie des Bourbons, dégagé de mes serments de fidélité envers Napoléon Bonaparte, je les dépose avec l’enthousiasme d’un cœur pur aux pieds de Sa Majesté Louis XVIII lui offrant mes services pendant le reste d’une vie sans tache ou en récompense je La supplie de m’autoriser à conserver mon grade ou m’accorder une des Décorations qui honorent les Militaires français.

Cet acte de Bienveillance fréquent à Sa Majesté me serait infiniment précieux et me rappellerait en rentrant dans mes foyers à celle de mon ancien Roi, dont les nouveaux Evènements politiques font étendre son  Sceptre  sur tout son territoire.

Je supplie Votre Excellence à ce qu’elle daigne être l’interprète de mes sentiments et de ma demande aux pieds de Sa Majesté Louis XVIII.

J’ai l’honneur d’être avec  le plus profond respect

De V.E

Le très humble et obéissant Serviteur

Le Colonel du 2me Régiment de Toulon (licencié le 3 mai 1814)

RENAUD DE FALICON

Cette lettre comporte une annotation en marge :

 

Monsieur Falicon est mon compatriote sa famille m’est parfaitement connue elle est très recommandable soit par sa naissance comme par la considération dont elle jouit à Nice

Mr le Colonel Falicon a commandé pendant un an le second régiment de Toulon, il a su mériter par son exactitude, son zèle et ses talents militaires l’estime et la confiance de ses chefs. J’ai l’honneur de le recommander avec le plus vif intérêt à Son Excellence le Ministre de la Guerre

Le Maréchal de France Duc de Rivoli Commandement Supérieur de la 8e division de M. Gouverneur de Toulon

Signé  PRINCE D’ESLING

Annexe 13

Carton 2 suite

DEUXIEME REGIMENT DE TOULON 3 MAI 1814

NOUS MEMBRE COMPOSANT LE CONSEIL D’ADMINISTRATION     DUDIT REGIMENT CERTIFIONS QUE M RENAUD DE FALICON JOSEPH A COMMANDE LE CORPS EN QUALITE DE COLONEL DEPUIS LE PREMIER JUIN 1813 JUSQU’A CE JOUR, TROIS MAI MIL HUIT CENT QUATORZE, EPOQUE A LAQUELLE LE CORPS A ETE LICENCIE ;

CERTIFIONS EN OUTRE QU’AYANT FAIT LA CAMPAGNE DANS L’ARMEE DE LYON SOUS LES ORDRES DE S. E. M LE MARECHAL AUGEREAU IL FUT BLESSE A L’AFFAIRE DU ONZE MARS PRES DE MASSON ( MACON ?) OU ETANT A LA TETE DE SON REGIMENT IL RECUT UN COUP DE FEU DE L’ENNEMI TRAVERSANT LA FESSE GAUCHE DANS TOUTE SA LONGUEUR ET D’UN COUP DE SABRE A LA PARTIE SUPERIEURE DU PIED GAUCHE, QU’A CETTE EPOQUE IL FUT FAIT PRISONNIER PAR LES AUTRICHIENS ET REPRIS ENSUITE PAR DES GRENADIERS DE SON REGIMENT DANS LA MEME AFFAIRE ;

DECLARONS ENFIN QUE MONSIEUR LE COLONEL N’A RECU AUCUNE GRATIFICATION D’ENTREE EN CAMPAGNE

A TOULON LE TROIS MAI 1814

SIGNATURES et TAMPONS

VU PAR NOUS SOUS- INSPECTEUR AUX REVUES, ADJOINT CHARGE DE LA POLICE DE LA COMPAGNIE .(DERNIER MOT ILLISIBLE)

Bibliographie

Carton 47  et Carton 2 Fonds Renaud de Falicon  des Archives de la Bibliothèque de Cessole

Tombaccini Simonetta – La vie de la noblesse niçoise – éditions Academia Nissarda  et centro di studi piemontesi Torino avril 2010

Toulon le 16 mai 1814
 
 
A son Excellence
Monsieur le Général Comte Dupont
Commissaire du Gouvernement
au Ministère de la Guerre